On ne peut parfois pas se l'expliquer mais il peut nous arriver d'avoir beaucoup d'attentes pour un nom, un titre qui ne fait pourtant pas remuer les foules. Pourtant, je dois avouer que j'ai une certaine affection pour cette série de spin-off qu'est Paper Mario.

Elle n'a pourtant rien d'extraordinaire si ce n'est que l'esthétique et la manière de jouer m'ont séduites. Usant de cet effet rare reproduisant les matières du papier à l'écran, qu'il soit glacé, cartonné tout en offrant un jeu de rôle accessible mais diablement amusant pour ceux qui tenteront l'aventure, Paper Mario a su s'imposer, révélant à chacune des générations de consoles Nintendo un nouvel opus souvent bien accueilli.

Néanmoins, la formule a quelque peu changé depuis Super Paper Mario (Wii), proposant ici un jeu plus axé sur la plate-forme et la réflexion, accompagné d'un style lui aussi plus original, plus orienté vers le pixel art. Et honnêtement, je dois vous avouer que je préférai plutôt la recette des deux premiers épisodes.

Je n'attendais donc pas grand chose de cette toute nouvelle version, Paper Mario Sticker Star, sortie il y a peu sur 3DS. Et cette fois-ci, je retrouve un peu de la saveur des origines, une saveur qui me plaisait tant et qui ravive de bien bons souvenirs.

 


 

On retrouve donc encore une fois l'ami Mario, lancé dans une quête où il doit évidemment sauver la Princesse Peach. Etonnant, non ? Par conséquent, vous voyagerez donc par monts et par vaux à la recherche de fragments d'une comète autocollante, source d'une puissance incroyable et qui a permis à l'ami Bowser d'accomplir ses méfaits.

Je vous rassure, ce n'est pas du côté du scénario que j'attendais des nouveautés. Non, les nouveautés comme dans tout les jeux de la saga sont exclusivement dans le gameplay qui récupère d'anciens éléments et les transposent sur une console portable. Et c'est donc avec une grande joie que l'on retrouve ces combats au tour par tour si simples à mettre en oeuvre et si courts. Grosse partie de l'expérience Paper Mario, ces batailles ne vous retiendront jamais très longtemps surtout si vous souhaitez user des grands moyens.

Vous disposez d'une action par tour, simple à choisir selon les caractéristiques souvent évidentes de votre adversaire, et dès lors, hormis tenter d'augmenter les dégâts en appuyant au bon moment sur un bouton, vous n'aurez qu'à attendre que votre tour revienne. Tout simplement.

Des petites nouveautés ont été toutefois implanté. Bien que légères, il vous sera parfois nécessaire de sacrifier quelques piécettes pour disposer d'un action supplémentaire par tour, selon votre réussite à une petite loterie, très utile notamment durant les combats contre les boss et quand de nombreux ennemis s'opposent à vous.

 

 

Et c'est tout, pas grand chose de plus. Car oui, l'aspect "jeu de rôle" a été grandement simplifié. On renonce aux points de magie, à l'expérience acquise, à l'apprentissage de nouvelles capacités et aux compagnons aux caractéristiques bien marquées, non, là, on table sur l'instantanéité.

En dehors de la possibilité de récupérer quelques points de vie supplémentaires cachés dans les recoins les plus obscures d'un niveau, c'est à vos stickers que vous devrez vous fier. Ces autocollants, vous les trouverez très facilement au cours de vos aventures et vont remplir un catalogue où ils seront utilisables en combat et en extérieur.

En combat, ils déterminent les actions que vous souhaitez appliquer pour vous défaire de vos adversaires. Ils se révèlent suffisamment nombreux et variés pour ne pas lasser un joueur qui pourrait souffrir de l'impression de toujours répéter la même pièce de théâtre. En revanche, certains disposent d'une utilisation spécifique. En effet, vous ne pourrez les utiliser n'importe comment, certains d'entre eux, souvent les plus originaux, bien qu'ils puissent se révéler extrêmement puissants durant les bastons, seront indispensables pour accomplir les nombreuses énigmes qui bloqueront votre progression.

Et c'est alors dans un déluge d'effets jouant sur le décollage, le découpage, de déchirure et de tissage que de nombreux chemins s'ouvriront à vous. Car on peut l'avouer, la direction artistique est toujours au rendez-vous. Le jeu est joli, pas magnifique, certes, mais vraiment joli, à la manière de ces titres mythiques qui ne vieillissent pas tant que ça du fait de leur approche de la technique. Il est aussi très coloré, comme tout bon Mario qui soit, et offre suffisamment de variété dans ses décors pour réjouir à chaque nouvelle ambiance la rétine. Seules les univers proposés ne se révéleront pas bien originaux mais que voulez-vous ?

 

 

Autre petit détail qui en surprendra certains, le jeu ne se déroule plus dans un seul et unique monde. Ici, les mondes sont découpés en niveaux, à la manière d'un Super Paper Mario ou d'un jeu de plate-forme classique. Rassurez-vous, la possibilité de revenir sur ses pas est toujours présente et souvent indispensable car des intersections existent et de nombreux atouts cachés se révélèront avec votre progression. Notons toutefois que cette approche qui peut paraître étonnante est en réalité une excellente idée pour une itération sur console portable, où chaque niveau se termine en une vingtaine de minutes, idéal avant d'aller rejoindre Morphée, pour ma part.

Bref, ce petit Paper Mario Sticker Star m'a véritablement convaincu. Apeuré par une simplification qui pourrait paraître excessive de la manière de jouer, on se retrouve finalement avec un titre complet, long, vif et dynamique, idéal pour une console portable. Qui plus est, il conserve le charme unique et propre à cette série que j'apprécie tant et rien que pour ça, je ne regrette pas du tout mon achat. Bien au contraire.