Je pense que nous sommes rares sur Gameblog à ne pas profiter du talent de dessinateur de l'ami Seblecaribou ainsi que de son expertise en matière de cinéma. Sans oublier son humour décapant ainsi que sa chevelure bouclée, sa stature herculéenne, son zi...attention, je m'égare !

Bref, en terme de comics, je sais que mon comparse Toulousain Bigquick dispose d'une vaste culture mais l'on peut affirmer que l'animal n'est pas moins bien loti. Et il y'a pas peu, le blogger a assorti la sortie d'un film tout de même bien attendu d'une critique typique, fort agréable à lire.

L'ayant vu hier soir accompagné de l'ami Killerad (oui, aller seul au cinéma est un aveu de faiblesse selon moi ^^), le film en question m'a laissé une impression très particulière. Je ne suis pas fan des super héros à l'américaine, je vous le dis tout de suite, et c'est toujours avec une certaine appréhension que j'assiste au visionnage de ces oeuvres. Néanmoins, certains points ont haussé ma tolérance vis-à-vis de cette mode, et franchement, c'était pas gagné.





Tout d'abord, petit point sur l'ambiance du film. Peter Parker est adolescent, instable, élevé par son oncle Ben et sa Tante May, tentant de survivre à chaque journée de lycée, aux railleries de bullies qui aiment lui faire la tête au carré et reconnu seulement pour ses qualités de photographe. Bref, pas facile de s'appeler Pierre Parquet dans cette mégapole américaine surtout lorsque l'on a du mal à supporter le traumatisme de la disparition étrange de parents qui décidèrent du jour au lendemain de fuir avec certains documents visiblement importants.

Première chose, le personnage est plutôt attachant. Certes, il ne semble pas socialement apte à vivre et quelque peu idiot sur les bords mais la souffrance quotidienne crée une relation fondée sur la pitié qui poussent à apprécier ce jeune homme qui vit, en somme, ce que nous avons tous vécu à une époque ou une autre de notre vie. Peut-être que l'aspect larmoyant des passages où les parents de Peter sont évoqués, certes, n'empêche que cette petite vie lycéenne, avec ses amourettes, amène une certaine fraîcheur, ma foi, pas désagréable et traitée avec une certaine justesse. Prestation donc intéressante d'un Andrew Garfield qui joue parfaitement l'ado quelque peu attardé mais sympathique.

Mais bon, ce qui est important dans un film de super-héros, c'est de voir de la baston, de la performance extraodinaire, des explosions, toussa toussa (tout ce qui me fait ch***, en clair). Et ici, avouons que le visuel demeure plutôt bon. L'Araignée évolue avec une certaine classe et incarne toujours ce personnage transformé, caractériel, prétentieux et sarcastique lorsque ce dernier enfile le costume de Spider-Man. Les balades dans l'éther de la cité donnent une sensation de vertige même si elles s'avèrent relativement rares (cf.l'article de Seblecaribou) et les pugilats révèlent toutes les qualités d'un héros qui à défaut d'être massif, fait preuve d'une agilité et d'une capacité à se mouvoir dans l'environnement assez fantastique.




L'intrigue, quant à elle, demeure correcte sans être transcendante. Un souci, une transition à mon avis quelque peu brutale entre l'intimité de la vie de Peter Parker et le drame de grande ampleur en toile de fond. En effet, curieux d'en savoir plus sur les travaux de ses  parents (dont les raisons de la disparition ne sont d'ailleurs pas expliquées), ce dernier va découvrir les activités d'un scientifique, Curt Connors, amputé d'un bras, spécialisé dans la recherche entre les compatibilités génétiques entre les espèces. Si Spider-Man naît par accident, piqué par une araignée, au coeur de ce centre de recherche, le Dr. Connors lui aussi succombe à la tentation d'étudier les progrès de la science pour tenter de récupérer son membre manquant.

Malchance, les effets secondaires de cet acte mène à une transformation en Lézard, particulièrement violent et obsédé par une seule et unique intention mégalomaniaque, celle de convertir la population aux charmes des reptiles. Problème, la réalisation intégre un dialogue entre la partie consciente du scientifique et ses pulsions animales pourtant très vite expédié au profit des séquences de violence brutale. Dommage d'autant que la performance d'acteur n'est pas spectaculaire, le chercheur semblant trop lisse pour virer si rapidement d'un bord à l'autre.

On regrettera aussi la fin qui à défaut d'être catastrophique, enchaîne les maladresses. Si le film était relativement équilibré durant ses premières 90 minutes, on ne peut s'empêcher de pester contre l'accumulation grossière des clichés du film d'action la fin approchant. Décés de personnages tertiaires, scènes dont l'intérêt est plus que contestable, destinées à offrir cet effet too much absolument écoeurant, mise en scène lourdingue, retournements de situations évidents...bref, tout est là pour ruiner la tentative de créer un univers où le jeune Spider-Man allie jeunesse et travail de nuit. Vraiment dommage.





On garde donc cette aigreur en sortant de la salle. Les dernières minutes renient presque l'essence même de ce Amazing Spider-Man qui souhaitait donner une nouvelle optique à une saga qui au cinéma commence déjà à sentir le déjà vu. Néanmoins, on pourra tout de même apprécier l'essai, tout n'étant pas à jeter. Je ne serai donc toujours pas séduit par les films inspirés des oeuvres américaines mais je serai tout de même plus attentif à l'avenir. C'est déjà pas si mal.