Pour nombre de joueurs et de fans de la série, Final Fantasy XIII fut une déception. Progression linéaire, abandon des élément classiques qui font la saveur des jeux de rôle à la sauce japonaise, scénario confus et morale infantile, beaucoup de reproches ont été fait à ce qui demeurait encore le premier représentant de la licence sur les soi-disant consoles de la nouvelle génération.

Très clairement, et bien que des intentions commerciales notamment soient visibles, le but de ce Final Fantasy XIII-2 était d'offrir aux amateurs de la première heure une saveur bien plus proche de celle que l'on nous proposait autrefois. Exploration, sensation de progression, voilà les ingrédients qui manquaient apparemment à la recette.

Quant au scénario, celui-ci n'est toutefois pas bouleversé. En effet, Final Fantasy XIII-2 offre un conte qui suit les événements de son prédécesseur. Une fois le destin de nos héros sauvés, Lightning disparaît sans laisser de traces. Plongée au coeur d'un monde où le temps et l'espace semblent figés, la belle guerrière semble protéger le fil du temps d'un être maléfique nommé Caïus aux intentions visiblement bien sombres. Pour l'aider dans sa tâche, elle fait appel à un certain Noël, afin d'aider sa soeur, épargnée pour le moment des dangers annoncés, dans sa quête particulièrement ambitieuse : sauver l'univers de sa fin annoncée. Rien que ça





Pas toujours très clair dans son déroulement, ce scénario a tout du moins le mérite de justifier une progression à embranchement, où les voyages dans le temps amènent les amis Serah et Noël dans diverses contrées du monde de Final Fantasy XIII, à diverses époques. Bien moins linéaire et prévisible que son aîné, Final Fantasy XIII-2 n'est toutefois pas un modèle du genre. Si les embranchements existent, ils se révèlent toutefois peu nombreux mais il faut avouer que cela donne une certaine énergie, une envie d'explorer des environnements suffisamment vastes et d'en découvrir tout les secrets les plus obscurs. Symbolisés par des portails temporels, ces croisements permettent d'explorer des régions parfois éloignées du scénario, offrant une sensation de liberté relative tout de même agréable.

Le fait que l'aventure en ligne droite dure, au moins, moitié moins de temps que celle du premier épisode (trente heures environ) apporte aussi l'incontestable avantage de rompre avec la lassitude qui pouvait survenir lors des premières pérégrinations dans l'univers de Final Fantasy XIII. Toutefois, si vous souhaitez partir à la recherche des contenus les plus intéressants du titre, comptez environ une soixantaine d'heures pour en voir le bout ce qui constitue un bon compromis entre le besoin de longueur d'un jeu de rôle et la nécessité d'offrir une expérience riche et dynamique.

Sur le plan technique, pas de grandes nouveautés si ce n'est que le "Crytal Tools", moteur utilisé pour ces deux jeux, révèlent encore et toujours sa capacité à dévoiler des cinématiques superbes et parfaitement animées, avec des effets réussis et particulièrement immersifs. En dehors, que ce soit lors des combats ou des phases d'exploration et de dialogue, le tout reste au niveau et ravit la rétine pour notre plus grand plaisir. Seul pétit bémol, les cutscenes les moins importantes et qui ne font pas l'objet d'une mise en scène poussée dénoncent des animations particulièrement rigides même si cette approximation n'est en rien gênante.




Cependant, malgré cette volonté manifeste de plaire aux détracteurs, le système de jeu n'évolue pas tant que ça. Les combats restent inchangés et ce pour notre plus grand plaisir, tant les mécanismes de ces affrontements étaient parfaitement huilés. On conserve donc les Stratégies qui consistent à donner à chacun des trois personnages présents dans votre camp durant les batailles un rôle spécifique parmi six qui influent sur son comportement et sur les sorts qu'il peut utiliser ainsi que les fameux Chocs qui permettent d'infliger à un ennemi suffisamment blessé de très gros dégâts. On reste encore et toujours aux commandes d'un seul d'entre eux même si sa mort n'entraîne plus d'office le game over tant redouté.

En revanche, exit les compagnons au background développé, aujourd'hui, ce sont des monstres qui vous accompagneront durant ces phases. Si l'intérêt d'une telle idée est souvent d'alléger le scénario, force est de constater qu'il est ici plutôt bien mis en place. Les créatures que vous capturerez au cours des luttes disposent d'une évolution intéressante du fait de leur grande variété, permettant ainsi de personnaliser son équipe selon ses goûts et selon ses choix tactiques.

Réglée au coeur du Crystarium (l'arbre de compétence), la progression des personnages est liée sans grande surprise aux points d'expériences accumulés pendant les combats. Puis, selon vos préférences, vous pouvez les répartir selon les rôles disponibles. Les monstres, eux, évoluent grâce aux catalyseurs obtenus durant ces mêmes batailles et du fait de leur rareté, vous obligent à bien choisir vos compagnons. Tout cet aspect est véritablement un plus non négligeable de Final Fantasy XIII-2 et qui offre une véritable liberté de choix des créatures.

Dernière petite chose, l'apparition de Quick Time Events lors des combats décisifs et de certaines cinématiques, ajout plutôt sympathique, loin d'être difficiles à accomplir ce qui évite les pénalisations abusives et inattendues.





Bien moins puéril dans le ton général, même s'il ne soulève pas de problématiques véritablement passionnantes, Final Fantasy XIII-2 démontre qu'il souhaite corriger les approches trop radicales adoptées pour le développement du premier volet. Plus nerveux dans sa progression, légèrement plus riche dans son contenu et notamment dans la personnalisation de son équipe et de ses compétences, le jeu offre en plus d'une histoire stimulante des à-côtés sympathiques et intéressants. Et si l'esthétique globale demeure toutefois moins réussie que pour d'autres représentants de la licence, le titre demeure toujours techniquement au point et artistiquement accompli.

L'aventure revisitée de Final Fantasy XIII-2 s'avère donc être une expérience réjouissante, étonnante, amusante et ce pour le plus grand bonheur des amateurs qui devraient trouver là un jeu qui devraient satisfaire leur appétit en matière de jeu de rôle nippon, eux qui semblaient délaissés ces dernières années en la matière.