Présenté comme un "thriller action psychologique" par l'un de ses créateurs, SOTD n'est en réalité qu'un "bête" shooter empruntant la caméra épaule si efficace de Resident Evil 4 dans un univers barré, certes, mais dont le gameplay reste conventionnel et ce, malgré les grands noms figurant sur la boîte (SUDA 51, SHINJI MIKAMI et AKIRA YAMAOKA).
Le jeu propose d'incarner un chasseur de démons mexicain qui devra traquer dans le monde des enfers des démons pour retrouver sa belle qui, malheureusement, se fera étripper régulièrement (dans des gerbes de sang) pour mieux ressusciter à chaque niveau.


La vue épaule emprunté à Resident Evil 4 est toujours aussi efficace...

La particularité du titre est cet emprunt à Metroid Prime Echoes (ou Obscure/ Alan Wake) en enveloppant les ennemis et les niveaux d'une brume bleue (toxique pour notre héros) qui devra tirer sur des interrupteurs pour s'en débarrasser provisoirement et éliminer définitivement les démons jusqu'à là invincibles. Cette mécanique permet d'éviter que le joueur se rende compte qu'il ne fait qu'enchaîner des niveaux couloirs tel un "shoot sur rail" avec démons à dégommer sans aucune liberté (un seul chemin possible et pas de retour en arrière) et impossibilité de prendre de chemins alternatifs.

Le gameplay bien qu'amélioré puisque nous pouvons désormais esquiver et marcher en visant (à la manière d'un Dead Space) reste trés classique puisqu'il faudra subir des niveaux trés linéaires avec une absence totale d'interactivité avec les décors (sauf les traditionnelles caisses de munitions et tonneaux explosifs) en tirant sur les démons et divers boss qui apparaîtront (une cinématique introduira chaque nouveau monstre ou arênes surchargés ce qui parvient à rompre tout sentiment de stress). Nous avons même une sorte de "remake" façon cabanes dans les bois d'une partie de Resident Evil 4. La comparaison fait peur alors que le titre de Capcom est plus vieux.

Nous pouvons toutefois noter quelques efforts pour rompre la monotonie avec quelques scénes aussi délirantes qu'étonnantes (contes à lire pour présenter un boss, shoot de géants, décors en 2D, poursuite dans les bois, etc.).

Malgré cela, les armes restent aussi trés conventionnelles (mitrailleuse et fusil à pompe) alors que l'univers barré se prêtait justement à un peu plus de folie et de créativité (on se souvient l'inverseur de gravité d'Armed and Dangerous ou la suceuse de cerveau de Turok 2).

A mon sens, il y aurait quelque chose à faire en incluant le monde réel (des scénes en ville avec des PNJ), en mettant l'accent sur l'interactivité des décors et sur la variété des armes qui manquent cruellement d'originalité alors que le jeu s'y prête.


Les effets de lumières sont plutôt bien rendus...

Comme pour nous faire croire que le jeu est original, les développeurs ont "maquillé" certains éléments de gameplay :

- les clés en fraise et cerveau qui sert de nourriture aux portes avec des serrures en forme de têtes de bébé- les têtes de mouton en or qui bêle à shooter pour désactiver le monde des ténèbres
- les trousses de soin en tequila et autres boissons alcoolisées
- votre torche en crâne (qui parle) pouvant se métamorphoser en mitrailleuse au rayon bleu ou fusil à pompe au rayon vert (les décors sont déjà assez psychédéliques, je vous laisse imaginer les colorations du jeu in game)

Au final, SOTD est attachant même si on pouvait légitimement s'attendre à un soft plus mythique de la part des créateurs de Resident Evil et No More Heroes. L'emballage graphique, le dynamisme de l'action, la bande-sonore efficace, et l'humour omniprésent restent trés séduisants pour ce titre qui est tout de même réservé à ceux qui ne souhaite qu'un bon défouloir (trés) gore et trash à défaut d'un grand jeu marquant.

En résumé pour les flemmards :
+ Un univers graphique inimitable
+ Un TPS dynamique et gore
+ Un humour (graveleux) omniprésent
+ Les musiques de Akira Yamaoka
+ Faire des headshots est assez jouissif

- Niveaux trés linéaires et absence d'interactivité avec les décors
- Un manque de créativité pour les armes