En cette soirée je vais inaugurer la catégorie des jeux indépendants avec deux titres. Pourquoi deux ? D'une part parce que je ne prétends pas avoir des connaissances approfondies du courant indé pour prétendre en dresser un tableau exhaustif (contrairement aux bobos qui se sentent plus parce qu'ils ont joué à Braid ou Limbo), d'autre part parce qu'il s'agit ici de petits jeux, notamment de par leur durée de vie.

Mais sans plus tarder, place donc à game, game, game and again game et Bloody Zombies, deux jeux radicalement différents - comme nous allons le voir - dont le seul lien est donc d'être de vrais jeux indépendants, et malheureusement méconnus du grand public.

game, game, game and again game

Jeu flash sans prétention, la première réaction se résume en un :
« WTF ?? »

Merci Kevin. Donc, si tout le monde sera particulièrement abasourdi par l'esthétique du jeu (disponible ici), les personnes parvenant à passer outre sauront se délecter du concept - ou de l'anti-concept - qui se cache derrière. Usant d'une présentation brouillon n'étant pas sans rappeler les troubles schyzophrènes ou les délires de complot mondial, le jeu allie un gameplay de platformer simpliste et sans réelle difficulté à une ambiance unique et dérangeante, où la progression permet de dévoiler des vieux films Super 8 amateurs, comme des souvenirs ressurgissant au fur et à mesure qu'on sombre dans la folie d'un autre.

Sans difficulté, sans but, sans scenario, game, game, game and again game, malgré son nom, serait presque un anti-jeu, en ce sens que plutôt que d'innover d'un point de vue vidéoludique, il s'ancre au contraire dans une jouabilité éculée, banale, ce afin de mieux transcender ces considérations bassement techniques et s'affranchir du jeu vidéo au travers d'une mise en abîme et d'une profusion d'informations destructurées. Aux limites du serious game et de l'OVNI, ce jeu mérite le détour.

Bloody Zombies

À l'opposé, Bloody Zombies vous propose d'incarner un héros chargé de sauver la princesse. Mais comme l'indique le titre, elle a été enlevée par des zombies, et armé de votre tronçonneuse, ça va être sanglant, comme l'indique toujours le titre.

Des graphismes en 256 couleurs, une résolution en 256x256, Bloody Zombies verse dans le plaisir immédiat, celui de transformer des morts vivants en hectolitres de sang. Et des hectolitres de sang, il va y en avoir. Beaucoup. Tant et si bien que même le gameplay se base dessus, l'utilisation de l'arme permettant également de se propulser dans les bains de sang provoqués par votre frénésie meurtrière. Vous l'aurez compris, Bloody Zombies, c'est du fun bien potache, sans prise de tête aucune. Fils fabuleusement indigne de Left 4 Dead et Mario Bros, il se réserve même le droit de parodier ce dernier en un pied de nez final presqu'attendu et désopilant.