Évoqué en septembre 2012 dans l'un de mes posts "Une machine et trois jeux" je reviens aujourd’hui avec du très lourd pour moi, Defender of The Crown sur Amstrad CPC 6128 et Amiga 600…  

Article mis à jour et plus étoffé que le précédent, répondant ainsi au lien final de l'article sur The Secret of Monkey Island...

J’ai tellement joué à ce jeu, que je me demande encore comment la disquette ne s’est pas désintégrée vu le nombre de fois où elle a été sollicitée… Defender of the Crown est sorti en 1989 sur Amstrad. Mais il faut savoir que cela faisait 3 ans que je fantasmais littéralement sur le screen ci-dessous issu de la version Amiga, datant de 1986:

Le jour où il fut disponible sur Amstrad, je me précipitais directement à la Fnac Montparnasse et me saisissais du précieux Graal… Graphiquement il est certain que sur CPC, nous étions à mille lieues de la finesse des graphismes made in Amiga… Mais qu’importe, j’étais tellement content que cela n’avait pas beaucoup d’importance. Et puis finalement, la version Amstrad tenait très largement la route!!!!

Ce jeu vous plaçait dans la peau d’un des quatre chevaliers Saxon proposés, en plein c½ur d’une Angleterre médiévale… Les jours sombres planent sur ce royaume qui vient de perdre son Roi et dont la couronne a été volée… Saxons et Normands s’accusent mutuellement et se lancent dans une guerre fratricide pour la conquête du pouvoir… Après une entrevue avec Robin de Locksley en personne, vous voilà à la tête d’un château et de 10 soldats… Autant dire rien… Et c’est à partir de cette situation plus que périlleuse que vous allez devoir conquérir le pouvoir et vaincre tous vos adversaires Normands ainsi que vos frères Saxons…

Après une rapide introduction, vous aviez le choix entre 4 personnages aux caractéristiques bien distinctes. Ce choix avait de vraies conséquences dans le bon déroulement de l’aventure. Si vous choisissiez un personnage fort en joute, vous pouviez alors très facilement gagner des territoires en les jouant lors de tournois. Si vous étiez fort à l’épée, vous aviez plus de chances de réussir vos raids contre des châteaux adverses et plus de facilité pour sauver une princesse kidnappée…
Une fois ce choix effectué, votre campagne pouvait débuter…

Les premiers tours de jeux se révélaient assez simples car le nombre de soldats était à peu près équivalent dans tous les camps. Les territoires conquis vous rapportaient des revenus que vous pouviez utiliser de diverses manières. Racheter des soldats, des cavaliers, des catapultes ou des châteaux… Il fallait toujours bien penser à laisser des soldats dans votre château afin de pouvoir résister à un siège ennemi. La condition sine qua non pour partir à l’assaut des châteaux ennemis était bien sûr d’avoir en votre possession une catapulte.

Le siège était vraiment un moment fort du jeu. À l’aide de ladite catapulte vous détruisiez le mur d’enceinte petit à petit jusqu’à sa destruction totale. Ce qui vous permettait alors de partir à l’assaut dudit château. La version Amstrad ayant été réalisée après la version Amiga, vous disposiez de 3 types de projectiles au lieu de deux. Aux simples pierres et vasques enflammées, s’ajoutaient des projectiles « bactériologiques »… Je ne me rappelle plus s’il était question de peste ou autre, mais de tels projectiles réduisaient de manière considérable le nombre de soldats ennemis présents dans le château assiégé…

Les tournois vous permettaient de mettre en jeu un de vos territoires et d’avoir des vues sur un territoire ennemi. Autre différence avec la version Amiga, la joute sur Amstrad était vraiment très facile… Il suffisait de placer un rectangle rouge au centre du bouclier du cavalier adverse… Vous gagniez à tous les coups… En revanche sur la version Amiga, la lance était représentée en vue subjective, et là, réussir à désarçonner votre adversaire relevait du coup de pot… C’est bien simple, sur Amiga je n’ai jamais réussi à gagner un tournoi. Oui, car il faut savoir que je l’avais racheté Defender of the Crown sur Amiga quelques années plus tard… Autre différence notable entre les deux versions concernait les expressions du visage de votre personnage en haut de l’écran. Sur Amstrad l’expression de ce dernier ne changeait en rien. En revanche sur Amiga, la tête de votre perso se modifiait en fonction des actions réussies ou ratées. Si votre trésorerie était au plus bas ou si vous perdiez des territoires, en gros si vous étiez mal barré, votre visage se salissait et vous perdiez votre sourire… Anecdotique mais pour 1986 s’était vraiment incroyable et cela ajoutait un vrai plus à la version Amiga…

 

Autre point, vous pouviez demander une entrevue et de l’aide à Robin des Bois, par trois fois durant une partie. Ce dernier vous prêtait, pour un assaut, moult soldats et cavaliers, ce qui était un vrai plus et vous permettait très souvent de remporter votre siège haut la main…

Vous aviez également la possibilité d’engager des espions et de les envoyer dans les châteaux ennemis afin de connaître le nombre de soldats et de cavaliers qui vous attendaient en embuscade sur un territoire à conquérir… Très pratique pour éviter de se prendre une branlée et de voir votre armée se faire amputer d’un grand nombre de soldats.

Les raids dans les châteaux ennemis avaient pour but de dérober le contenu des coffres afin de grossir votre trésorerie ou encore de délivrer une princesse ce qui vous permettait de remporter le territoire sur lequel se déroulait cette attaque surprise… Cette dernière se résumait essentiellement à des combats à l’épée vue de côté… L’une des phases de jeu vraiment difficile et loin d’être évidente… Si vous étiez fan des raids, vous aviez intérêt à avoir choisi un personnage fort à l’épée car autant vous dire que si ce dernier avait des caractéristiques moyennes ou faibles, vous n’aviez aucune chance de parvenir jusqu’au coffre et encore moins jusqu’à la ceinture de chasteté de la princesse esseulée…

Un jeu très complet, sublime, addictif et à la rejouabilité infinie… Et puis en 1986, après Star Wars, l’époque que j’affectionnais le plus, comme beaucoup de petits garçons, était bien évidemment celle des châteaux forts, des chevaliers et des combats à l’épée… Defender of the Crown m’a comblé durant de très longs mois et reste toujours aujourd’hui MON jeu absolu, ma préférence vidéoludique totale!!!! Le jeu que j’emporte avec moi sur une île déserte…