« Bien le bonjour ! Bienvenue dans le monde magique des pokémons ! » Telles étaient les premières paroles du professeur Chen lorsque l'on démarrait notre aventure à Kanto. Presque 10 ans après les versions rouge et bleu, le phénomène pokémon est plus que jamais vivant. Avec Pokémon X, cette nouvelle génération vient redonner un élan à la saga tout en conservant les éléments qui en faisaient le charme.

Nous sommes de retour... en 3D !

Etant un inconditionnel de la série (rouge, bleu, jaune,or, cristal, rubis, émeraude, rouge feu, platine, X : done), ces version étaient pour ma part très attendus. Une seule de leurs caractéristiques suffisait à créer l'enthousiasme chez les fans : Pokémon en 3D !

On se rappelait de Pokémon stadium et de ses qualités plus que limitées, étant dépourvu de tout scénario, ne se limitant qu'à des combats. Grâce aux capacités techniques de la 3DS, Game Freak nous donne l'occasion de vivre une aventure Pokémon dans un environnement en trois dimensions, ainsi que les combats animés qui vont avec.

Bien que cela ait des allures de révolution, on pourrait se demander pourquoi la 3D n'a pas été exploité plus tôt vu que la technologie le permettait. Mais cela est bien vite oublié en vue de nos créatures modélisées en 3D. Le Cell Shading permet de conservé le côté sprite/anim d’antan tout en donnant vie à nos chères bestioles.

Dans une ambiance toujours aussi enfantine, les environnements sont plaisants, colorés et paraissent un peu plus vastes du fait que la caméra soit plus rapprochée, 3D oblige.

Cette caméra est néanmoins perfectible car on peu rencontrer quelques bugs lorsque celle-ci est confrontée aux textures des bâtiments par exemple, chose plutôt fréquente dans la mégalopole qu'est Ilumis.

 

Pokémon en France.

L'engouement des japonnais pour la France est plutôt connu et la région de Kalos en est un exemple. Celle ci se base sur la moitié nord de la France et nous permet de visiter quelques lieux et villes bien connus tels que Paris, Carnac ou encore le mont St Michel. Les références historiques et culturelles vont bon train, nous montrant par la même occasion la vision que pourrait avoir le Japon de la France, où tout du moins celle des développeurs.

Ainsi nous ne coupons pas aux bérets et autres couvre-chefs, doublé d'un intérêt particulier pour le style vestimentaire (est-ce vraiment le cas?). Les références au patrimoine artistique et culturelle telles que la tour Eiffel, la venue d'un célèbre artiste étranger à la renaissance, ou encore l'évocation d'une guerre et d'un âge sombre font tout de même plaisir. On remarque cependant un rapport à l'argent et au luxe assez particulier, contrairement à ses prédécesseurs.

Car oui, c'est dans Pokémon X/Y que vous gagnerez le plus d'argent, vous permettant entre autres de personnaliser votre style vestimentaire, d'aller combattre dans des restaurants gastronomiques (sérieusement) ou de prendre soin de vos pokémons ; mais c'est aussi dans celui-ci que vous allez le plus raquer. Car en plus du prix élevé de la plupart des activités de « luxe » (restaurants, château de combat, café...), un bon nombre de PNJ vous demandera un pourboire, refusable, dont l'utilité reste toujours un mystère. Rassurez vous il sera rare de manquer d'argent dans le jeu.

 

Côté histoire.

Avant de rentrer dans le coeur du sujet, c'est à dire capturer des animaux pour les forcer à combattre et ainsi devenir « the very best », intéressons nous un peu au scénario.

On retrouve le schéma classique des jeux pokémons sur portable. Vous incarnez un/une ado qui débarque à Péta-ou-Chnoque et qui à soif d'aventure, de combat pokémon et aspire à devenir Maître. Nous avons donc huit badges à collecter et une ligue à mater. Ai-je besoin de préciser que pour cela il faut battre les huit champions des huit arènes de la région ? En tout cas maintenant c'est fait.

Vous serez très partiellement accompagné de vos quatre amis issus du même bourg et faisant office de rivaux . Et malheureusement, on peut dire que cette bande de gugusses un peu naïfs nous fait regretter cet arrogant de Blue/Régis tant ils manquent de charisme. Mais bon, il faut savoir évoluer avec la série car il s'avère que le charisme du/des rivaux baisse au fur et à mesure que la série s’accroît en épisodes.

Nous sommes évidement confronté au choix entre trois starters, Marisson, Feunnec et Grenouse, comme d'habitude du type plante, feu et eau.

On regrettera que leurs skins souffrent d'un gros manque de badassitude une fois monté à leur dernière évolution . Cependant leur double type du style plante/combat, feu/psy ou eau/ténèbres, s'avère particulièrement pratique, appréciable et plutôt novateur.

Au cours de notre petit périple à travers Kalos, nous ferons la connaissance de la Team Flare, sortes de fétichistes de la mode et du beau (selon eux bien entendu).

[Très léger spoil]

Dans la version X, ces drôles de types se sont donné pour objectif de réveiller et de s'emparer du pokémon légendaire Xerneas, Pokémon de la création, ce dans le but de bâtir un monde nouveaux selon leur idéal, épuré de toute erreur et imperfection.

Vous l'avez compris, les légendaires font partie intégrante du scénario, en tout cas celui relatif à votre version. De ce fait, l'affrontement, menant logiquement à la capture de Xerneas est inévitable. Celui-ci, une fois en votre possession, est d'ailleurs particulièrement bourrin, non seulement à cause de ses stats, mais aussi à cause de son type, le type Fée.

[Fin du spoil]

Des nouveautés, en veux-tu, en voilà !

Commençons donc par une des nouveautés majeures de cette génération, le type Fée. Son apparition modifie donc les forces et les faiblesses des types et induit forcément un rééquilibrage. Le fait qu'il soit faible face aux types poison, acier et combat mais surtout qu'il soit efficace sur les types dragon et ténèbres en font un type plutôt redoutable pour qui n'est pas préparé.Bye bye ! les dragons qui défoncent tout!

Autre nouveauté et pas des moindres, les méga-évolutions. Grâce à un artefact, le méga-anneau, et à une méga-gemme propre à chaque pokémon disposant d'une méga-évolution, vous pouvez maintenant faire méga-évoluer votre pokémon en plein combat.
Et ça, on peut dire que ça claque ! Stats boostées, nouveau skin... En général, ça fait mal. Sauf contre un type opposé évidemment.

 

Maintenant, parlons bestioles, parlons combat.

C'est 68 nouveaux monstres de poche qui viennent s'ajouter au pokédex national, pour un total de 718 pokémons. Certes, on tend à croire que 68 pokémons, c'est peu pour une nouvelle génération, surtout qu'ils sont à mon sens bien moins marquants en termes de design et un peu trop kawaii, les légendaires exceptés. On se consolera avec le nombre assez conséquent de méga-évolutions.

Au niveau des combats, les mécaniques de base sont les mêmes qu'a l'accoutumé (attaque, objets, pokémons, fuite). De nouvelles attaques viennent enrichir le catalogue bien rempli des CT qui pourront par ailleurs, une fois la capsule acquise, être utilisées indéfiniment. On notera la présence plus nombreuse d'attaques faisant des dégâts de zone, pratique pour les combats de meutes.

Ces fameuses meutes, constituées de 5 pokémons, apparaîtront dans les hautes herbes, parfois selon certaines conditions, vous donnant ainsi la possibilité de capturer des pokémons particuliers et de gagner plus d'expérience.

Nous avons également droit aux combats en duo, instaurés depuis la troisième génération, mais aussi aux combats trio et aux combats rotatifs. Comme son nom l'indique, le combat trio est un match en 3 vs 3. Quant au combat rotatif, il s'agit d'un match où les joueurs disposent chacun de 3 Pokémons sur le terrain et où un seul de ceux-ci est placé en tête et attaquera en fonction de la stratégie du joueur. Explication : A chaque phase d'attaque, on vous donne le choix de placer un de vos pokémons en tête pour qu'il attaque celui de l'adversaire. Il s'agit alors de faire attaquer le bon pokémon au bon moment en fonction du pokémon adverse qui est en tête ou qui est susceptible d'y passer.

En termes de gameplay, en plus de le renouveler, ces nouvelles mécaniques rapproche la série des RPG plus classiques tels que les Final Fantasy.

En ce qui concerne l'interface de la 3DS, le tactile tend à rendre l'expérience un peu plus dynamique et réactive, notamment pour les combats et la gestion des boîtes et des objets. Pour les vieux de la vieille, ne craignez rien, on peut toujours jouer aux boutons .

 

Vous avez dit facile ?

Maintenant, abordons un des aspects qui, selon l'auteur de ces lignes, s'avère plutôt négatif ou tout du moins étonnant. J'évoque ici une certaine facilité dans la progression. Dès le début du jeu nous sera remis le multi exp. Sauf que celui ci a désormais la faculté de transmettre la moitié de l'expérience gagnée à chacun des pokémons de votre équipe. De ce fait, il est facile de faire évoluer un pokémon ne combattant pas presque au même titre que le pokémon qui a combatu. Ainsi, nous avons une progression constante de l'équipe, également valable pour les pokémons fraîchement capturés. « Ce n'est pas un mal. » me diriez vous , surtout que cela évite la perte de temps à faire évoluer un pokémon dont on ne se servira plus. Mais...

Ce qui va suivre n'est que le reflet d'une impression personnelle mais force eut été de constater que cette progression de niveaux, bien plus croissante que dans les versions précédentes, aboutit parfois à une facilité déconcertante face à la l'intelligence artificielle. Non pas que celle ci soit trop stupide mais plutôt trop faible face à vous et à votre niveau.

Pour vous parler franchement, je n'ai jamais connu une ligue pokémon aussi facile, l'ayant battu du premier coup et ce sans grande difficulté. Pourtant, la ligue en général, c'est LA ligue. Que celui qui n'a jamais galéré lors de son premier affrontement contre la ligue dans les versions antérieures me jette la première pierre !

Mais bon... on ne saurait trop en vouloir à Nintendo et à Game Freak, ces derniers ayant annoncé bien avant la sortie du jeu que celui ci s’adresserait aux novices comme aux initiés.

 

Cependant...

Et bien cependant, un fois maître de la ligue, il vous restera un bon paquet de choses à faire, à commencer par remplir le pokédex. Et ça, à l'heure actuelle, c'est pas de la tarte ! Entre captures, évolutions, échanges et accouplements, autant dire vous aurez du pain sur la planche pour acquérir les 718 bestiaux !

Ajoutez à cela la poké récré et le système de perfectionnement virtuel, vous permettant respectivement de jouer avec vos pokémons et de les caliner pour qu'ils vous aiment plus, et de booster individuellement leurs stats.

Nous avons également, comme la série nous y a habitué, un très grand nombre de quêtes annexes, se débloquant pour certaines après la ligue.

Les fonctionnalités wi-fi/online, apparues depuis les épisodes DS, sont également un réel point fort tant elles viennent renforcer l'expérience de jeu. En local ou en ligne, avec un ami ou un joueur connecté aléatoire, les combats prennent une toute autre ampleur, redonnant du challenge au soft. C'est également le cas pour les échanges, qui avec le GTS, sorte de plate-forme mettant en relation l'offre et la demande, vous permettra de remplir plus facilement votre pokédex.

 

Mettez tous ces éléments bout à bout et vous obtenez une durée de vie énorme, venant palier la facilité du titre. Cette facilité engendrée par une progression exacerbée, ainsi que les autres petits défauts tels que  une caméra parfois imparfaite et un schéma narratif manquant d'originalité, sont balayés par les qualités du titre.

Avec d'un côté, une bonne application de la 3D , des méga-évolution, et un nouveau type ; et d'un autre côté, un concept et des bases qui fonctionnent toujours et une durée de vie propre à la série, Pokémon X s'avère finalement être un savant mélange entre classicisme et nouveauté. La volonté de plaire aux anciens comme aux nouveaux se ressent clairement mais cela a finalement permit à la saga de reprendre son l'envol et de réaffirmer sa suprématie dans le genre qu'est le RPG.

NOTE : 18/20

Avec une mention spéciale pour le retour de notre très cher Mewtwo !

 

Et pour ceux qui ont prit le temps de lire l'article jusqu'au bout, un petit bonus :

 Tauros used surf !