OH MY GOSH ! J'ai enfin l'un des jeux que j'attendais le plus...non LE jeu que j'attendais le plus pour cette année 2013. Devant GTAV et The Last of Us, oui. State of Decay est enfin disponible sur le marché Xbox Live, pour la somme de 1600 points (environ 20€). J'y ai joué trois petites heures pour le moment, mais je vais tout de même profité d'une mort atroce de l'un de mes personnages pour en donner des premières impressions et vous demander solennellement de mettre quelques deniers dans ce petit bijou.

Pour ceux qui auraient loupé mes différentes injonctions à s'intéresser au jeu d'Undead Labs, State of Decay est un jeu de survie dans un univers zombie. J'ai bien dit « de survie ». Pas de tir, pas de combat, non de survie. Le jeu propose d'incarner différents personnages qui devront se mettre en commun pour tenir une base, la renforcer, trouver de quoi se nourrir et ramener d'autres survivants pour former une communauté pérenne. On n'est pas vraiment dans la survie au jour le jour comme le propose déjà DayZ (ou Minecraft dans une plus petite mesure) mais vraiment dans la survie à moyen terme.

Première chose qu'on savait déjà en voyant les vidéos récentes de la dernière PAX East, State of Decay n'est pas une tuerie visuellement, loin s'en faut. Au-delà même des modélisations des personnages basiques (sans non plus être dégueulasses), des textures parfois sérieusement laides ou des éclairages qui en revanche sont plutôt réussis, le jeu souffre de ce que j'appelle la trinité des mots en « ing » : aliasing, clipping et tearing. C'est un monde ouvert fait par une petite équipe et si ça n'excuse rien (je suis contre l'idée de pardonner les défauts sous prétexte que c'est indépendant) le fait est qu'on comprend que le jeu ne soit pas vraiment dans la tranche AAA. Enfin, techniquement, il n'a rien d'un triple A. Par contre au niveau gameplay, il est mille fois plus malin que toutes les créations que j'ai pu voir récemment et je vais y revenir dans un instant.

Les éclairages sont sympathiques, mais le jeu a de grosses lacunes. Plus que les graphismes en eux-même (dont je me contrefous un peu) le tearing est assez gonflant.

Je voulais signaler d'abord qu'artistiquement, le titre se défend pas mal. La map utilisée représente la campagne américaine typique qui sied parfaitement à ce que le jeu veut délivrer comme ambiance. Les tons sont plutôt automnales de jour et froids la nuit. Pour ce qui est du bestiaires, je n'ai vu pour l'instant que deux types de zombies. Les zombies classiques qui sont à mi-chemin entre les infectés de 28 jours plus tard (ils peuvent trottiner, casser des vitres, enjamber des barrières) et les morts-vivants classiques de Romero. Et un second type, énorme tas de graisse, très résistant et assez implacable. C'est d'ailleurs après en avoir tué un premier que je suis mort face à un second. Dernière chose à dire sur la partie sans rapport direct avec le gameplay, la musique de Jesper Kydd est très appropriée. On est content de retourner au camp de base avec une petite ligne de guitare tranquille et les thèmes que l'on entend lorsque l'on explore sont eux un peu plus stressants. De bon goût, même si honnêtement pour le moment, rien ne ressort comme une musique inoubliable (le temps y fera peut-être quelque chose).

Attaquons maintenant ce qui est vraiment important et qu'on ne pouvait vraiment juger que sur pièce : le gameplay. La structure globale ressemble à du GTA-like ; monde ouvert, véhicules, missions qui se débloquent. Première différence cependant, il semble que les missions secondaires qui concernent la rescousse de certains protagonistes, où la sécurisation de certaines zones, puissent disparaître purement et simplement si on ne les fait pas à temps. N'ayant pas encore fait suffisamment l'idiot pour passer une mission principale, je ne saurais dire si cela est valable pour l'histoire globale. L'histoire justement n'est rien d'autre que le pitch de base à la Walking Dead, Dawn of the Dead ou tout autre incursion dans le monde des zombies, quelque soit le format. Par contre pas de personnages charismatiques, pas de mise en scène. C'est brut de chez brut et on joue vraiment des gens normaux...ce qui, pour le coup, me semble approprié.

 

Les gens qu'on incarne sont des péons un peu lambda. Il ne faut donc pas s'attendre à une grande histoire comme dans Telltale's The Walking Dead, mais le fait de jouer des gens normaux et variés, c'est vraiment raffraichissant et ça colle au thème.

Donc en gros, on a une base centrale, plutôt bien protégée que l'on trouve très vite dans le jeu. On y arrive en incarnant un survivant suivi de son pote qui s'est fait mordre. À partir de là, on découvre que l'on peut fouiller la zone pour trouver de quoi survivre. La base consomme quotidiennement de la bouffe, des médicaments et des munitions qui servent à la survie générale et il est à la charge du joueur, qui peut incarner plusieurs personnages, de partir en quête de nouveaux matériaux.

Et c'est là que ça devient juste fantastique. C'est le premier jeu que je vois depuis DES ANNÉES qui soit logique ! Vous avez besoin de matériaux pour renforcer l'infirmerie ? Regardons la carte...ah tient une maison en construction. Quand on s'y rend, on y trouve des matériaux de construction. Besoin de médicaments pour soigner ce pauvre Ed qui s'est fait choppé comme un débutant ? Tiens donc j'ai repéré une clinique vétérinaire plus haut, peut-être qu'il y aura de quoi substituer les médocs humains. State of Decay c'est le jeu qui ne vous rend pas malin, mais qui si vous l'êtes, vous le fait sentir. Et ça, ça fait un bien fou.

Les voitures, les armes, courir, tout ça fait du bruit et forcément ça attire les zombies. Ça laisse du coup l'opportunité de faire du bruit exprès pour attirer les mangeurs de cerveaux d'un côté et se barrer fouiller un bâtiment de l'autre. Toutes les choses ont un poids et un grand gaillard pourra rapporter plus de choses qu'une brindille. Ceci dit, la brindille peut appeler la base au talkie-walkie pour demander qu'un pilleur du camp vienne ramasser ce qu'il reste en plus. Les contrôles sont très agréables et on a de vaste possibilités. La furtivité est de rigueur et croyez moi bande de bourrins, vous mourrez dans ce jeu. Salement.

 

Pour le moment, State of Decay est le jeu de zombie et de survie que j'attendais depuis toujours. Un jeu dans lequel on a peur de s'approcher de trois zombies parce qu'on sait que ça va mal finir ; on est rarement assez endurant pour faire trois combats sans se fatiguer et se donner à bouffer aux zombies. Un jeu dans lequel parvenir à rentrer dans une maison, éliminer les occupants et repartir avec quelque chose est gratifiant. Un jeu dans lequel quand quelqu'un meurt, c'est pour de bon et le joueur en paie les conséquences (adieu Marcus!). La seule chose que je vérifierais sur le long terme, c'est si l'aspect RPG et amélioration de compétence sert réellement. Pour le reste, c'est ce que j'en attendais. Un jeu pas bien beau, sans réelle narration autre que celle que provoque le joueur, mais intelligent et cohérent avec son propos. ACHETEZ CE JEU ! Ou si vous avez un bon PC, attendez une sortie PC avec impatience parce que techniquement, ça mérite quand même mieux.