Alors que la chaleur et l'absence de vent et de nuage commencent à étouffer Paris, j'ai décidé de repartir en train vers la Sibérie, en compagnie de Kate Walker pour une aventure rafraîchissante.

Le point&clic est un genre qui me sied énormément. Mettre à l'épreuve mes aptitudes cognitives face à des énigmes parfois ardues m'apporte bizarrement plus d'autosatisfaction que de parvenir à faire entrer un projectile à haute vitesse dans une boîte crânienne. Car oui le point&clic est de ce genre de jeu où l'ego joue un rôle dans la motivation. Alors pour ma part pas autant que le simple plaisir de trouver la solution, mais tout de même, c'est un moteur indéniable. Syberia 2 joue évidemment sur cette particularité du genre (qui est incluse dans le genre finalement) mais y ajoute beaucoup de chose qui m'ont séduites.

On peut difficilement juger un jeu d'aventure sur son gameplay, réduit à sa plus simple expression, qui donne son nom au genre. Ce qui compte, c'est que l'interface soit clair, que l'utilisation des différents objets et/ou indices se fasse sans traquas et c'est le cas avec le jeu de Benoît Sokal. Les menus bien intégrés, le curseur compréhensible. Pas grand chose à dire à part que c'est propre. Par contre il y a dès le début quelque chose qui saute aux yeux et qui se confirme tout au long de l'aventure. Syberia 2 est beau. On pourra parler de technique dépassé, mais le propos n'est pas là. Avec un univers aussi travaillé, une direction artistique superbement mise en valeur par les plans qu'offre le jeu, Syberia 2 bénéficie vraiment de qualités visuelles indéniables.

Grâce à ses plans en précalculé, et surtout sa DA au top, Syberia 2 est vraiment magnifique

L'esthétique vraiment réussie, s'accompagne en sus d'une intégration des éléments de jeu vraiment bien foutue. On arrive assez aisément à voir ce qu'on va pouvoir toucher, prendre ou manipuler, sans avoir à scruter l'écran à la recherche d'un changement de curseur. C'est vraiment un point encore important. J'ai déjà fait certains point&clic où cet aspect était raté et honnêtement ça peut ruiner l'expérience de jeu, ou vite entraîner une frustration quand on voit ce qu'on doit faire mais qu'on ne trouve jamais le moyen de le réaliser.

De plus la globalité de l'univers est vraiment vivant et moi qui aime la neige, j'ai été servie vous imaginez bien. L'histoire suit directement le premier volet, que je n'ai pas fait avant de me lancer dans l'aventure. Cependant elle se laisse suivre et dévorer avec plaisir. Le tout est doublé dans un français de qualité...

Pour finir, la partie la plus importante. Les énigmes de Syberia ne sont pas foncièrement difficiles. Faisant appel à, à peu près, tout les styles, que ce soit logique pure, observation, déduction, utilisation d'objet et tenter puis réessayer, je n'ai jamais ressentie de frustration, à part sur une énigme où typiquement je ne trouvais pas l'objet dont je savais avoir besoin pour avancer, c'est vraiment faisable tout en étant gratifiant.

Au final, ce petit retour (ce n'est pas la première fois que je faisais le jeu) en terre Sibérienne m'a été plus qu'agréable et ce grâce surtout à l'univers enchanteur et chaleureux, malgré la froideur de l'environnement, que propose Benoît Sokal avec Syberia 2. Si vous êtes amateur du genre, il n'y a aucune raison, je dis bien aucune, de ne pas craquer, d'autant plus quand on connaît le prix dérisoire auquel on peut le trouver. Faites vous un peu de vent frais pendant la canicule, vous allez voir, ça fait du bien.