Je joue sur Xbox360 avec le jeu installé sur un DD. Les remarques sur la partie technique sont donc relatives à cette plateforme.

Je me sens dans l'obligation de fournir mes premières impressions sur Assassin's Creed III. Pas parce que je veux vous prévenir d'un danger quelconque, mais simplement parce qu'à l'instar de cette avant-première avortée de The Dark Knight Rises, j'ai besoin d'exorciser ces quatre ou cinq premières heures de jeu pour pouvoir continuer l'aventure...oui, je suis dans un état nerveux qui normalement pousse au jeté de manette.

Pourquoi moi le prince de la zénitude, le roi des bisounours, pourquoi suis-je dans un état d'agacement qui dépasse mon propre entendement ? Pour le dire de manière simple et brutale, parce que tout ce que j'ai vu POUR LE MOMENT de ce troisième opus d'Assassin's Creed, ce n'est qu'une version skiné du second/Brotherhood/Revelations (rayez les propositions superflues). C'est juste intolérable. J'en ai tellement marre de ces errements de gameplay, de cette mécanique usée jusqu'à la moelle que je suis en train de mourir intérieurement en jouant au jeu.

'Tain mais elles sont cachées où les nouvelles séquences là!?!

En fait, ACIII démarre avec une idée assez brillante au niveau narratif. Plutôt que de directement nous mettre dans le bain, on a le droit de jouer avec un autre personnage histoire de débarquer dans la fraîchement découverte America en même temps que celui-ci, Connors étant comme chaque personne qui a suivi la campagne marketing tonitruante le sait, britanno-amérindien et par conséquent rompue aux paysages verdoyants et à la nature. Du coup, dans cette optique, se retrouve pendant une plombe à faire exactement ce qu'on a fait pendant 25 heures dans Assassin's Creed II (que j'ai surkiffé), pendant 25 heures dans Assassin's Creed Brotherhood (que j'ai beaucoup moins aimé) ou pendant 25 heures dans Assassin's Creed Revelations (que j'ai en réalité arrêté à 5 heures de jeu précisément pour cette raison)...On se retrouve donc à Boston où l'on doit effectuer différentes tâches comme se battre, faire de la filature, chevaucher, trouver des trucs. Étant, comme je l'ai déjà dit, grand fan de Assassin's Creed II, je ne vais pas nier qu'en soi, ces activités me conviennent parfaitement. En revanche, c'est inadmissible d'avoir toujours exactement les mêmes errances de gameplay depuis quatre épisodes.

"C'est la même...CHANSON! Mais la différence, c'est qu'Ezio n'est plus là!"

Les combats sont de nouveau assez ratés mais pas pour les même raisons qu'avant (super!). Dans le premier, c'était con, mais jouissif parce qu'entièrement basé sur un timing et pas de bourrinage (dans le sens tapotage de boutons). Le second a voulu fluidifier le truc et on s'est retrouvé avec moins de précision que le premier et plus de mashing buttons. Les deux suites ont repris le même délire et à chaque fois avec la fameuse fil indienne d'ennemis qui attendaient de se prendre une rouste. Le troisième volet innove ; plus du tout de fil indienne (ce qui pour un jeu sur la Révolution Américaine est assez ballot) par contre toujours le même système de combat. Que ceux qui osent le comparer ne serait-ce qu'une seconde à Batman Arkham Asylum (sans même parler de City) ou bien même à Sleeping Dogs (qui était perfectible) meurent dans les flammes du Nether.

ACIII n'a ni la réactivité, ni la clarté du système de combat de la série Batman Arkham. Pas une seconde on ne comprend clairement qui va attaquer et malheureusement le jeu demande encore une fois de contrer une plombe en avance, même si la fenêtre de contre est quand même bien large. Quand on n'a que trois ennemis, ça fait plutôt l'affaire, même si globalement je me contente de pilonner les coups jusqu'à ce que tout le monde meurt. En revanche dans une séquence situé peu de temps avant que je fasse une pause (cause à effet) on se retrouve entouré de cinq ou six mecs qui attaquent complètement dans le désordre et là c'est juste un bordel innommable où à mon sens, la seule stratégie payante est de piffer tous les contres de manière à en éloigner quelques-uns. Je trouve d'ailleurs étrange que le personnage ne tue pas en un coup quand on fait un contre plus contre-attaque, on est encore obligé de tabasser le boutton X pour qu'il lâche la rampe. Dernier détail pour le moins surprenant, le pistolet et les fusils sont plus compliqués à utiliser dans ACIII que ne l'était le pistolet caché dans la manche du second opus...incompréhensible.

Autant les combats me gavent déjà, autant je me tripe sur cet espèce de croisement entre les dames et le morpion. 70 boules le morpion, c'est rentable.

Bref, je m'énerve, mais ce n'est pas simplement parce que le système de combat est comme avant mais en différent. Plus qu'une rénovation de tous les pans de gameplay, j'attendais que le jeu soit vraiment léché cette fois et de ce côté là, encore une fois pour le moment, ça n'est pas glorieux. Entre le poping constant dans la ville (des ombres, des chevaux ou des textures) les bugs d'affichages ou d'animations, comme une texture qui clignote ou un fusil qui disparaît des mains de mon personnage alors qu'il continue à recharger, on se retrouve encore quatre ans en arrière avec les mêmes défauts technique que dans Assassin's Creed II. Dans le même genre, on a toujours le manque de clarté des objectifs où on ne saisi pas toujours ce qu'il faut faire ou comment précisément. En 2009, je passais outre. Pas parce que j'étais meilleur public, mais parce que le reste était une première pour la série et que l'attrait du nouveau lieux et des progressions par rapport au premier étaient là pour largement motiver la recherche. Aujourd'hui, c'est juste lourdingue au possible de faire encore la même chose que dans les deux opus précédents et c'est surtout passablement inquiétant pour la suite.

 

Je tiens tout de même à mettre un gros WARNING sur ces premières impressions pour le moins alarmantes : je n'ai après, cinq heures de jeu, toujours pas vu une image de ce qui a été présenté dans les diverses vidéos et screens du jeu. Si le titre devient soudainement fantastique, ne vous avisez pas de me renvoyer ces impressions à la gueule quand je lui mettrais une note dingue. En attendant, et même si l'idée narrative derrière est louable (et que d'ailleurs j'aime bien l'histoire racontée pour l'instant), je trouve ce début de jeu à la fois trop long et surtout complètement aux fraises dans à peu près tous les secteurs, direction artistique mise à part. Ça fait très peur pour la suite j'en conviens, mais je ne perds pas espoir.