L'année avec le Club300 Allociné a bien démarré avec début Septembre l'avant-première de Lawless (Des hommes sans loi) que j'avais énormément aimé et que je vous avais conseillé par statut interposé. Le second rendez-vous de la saison était encore une vraie réussite ; God Bless America de Bobcat Goldthwait prévu pour le 10 Octobre dans les bons cinémas !

God Bless America, c'est l'histoire de Frank, un américain d'une cinquantaine d'années bien tassées, qui travaille dans un bureau open-space typique, qui est divorcé et qui a des voisins insupportables qui passent leur temps à s'engueuler, à regarder la télévision avec le volume au maximum en commentant tout de manière débile sans même se rendre compte de la vacuité de leurs conversations. Alors Frank en a marre. Il en a marre au point de rêver de tuer les gens qu'il voit à la télévision. Les petites pétasses qui crient sur leurs parents dans My Sweet 16, les présentateurs débiles et racistes qui prétendent ''débattre'' dans les show politiques, les juges de radio-crochets qui se payent la tête de candidats un peu simple d'esprit. Alors Frank un jour se fait virer et décide passer à l'acte pour rétablir un peu de courtoisie et d'intelligence dans une Amérique qui part à vau-l'eau.

Comptant probablement parmi les films les plus jouissifs de l'année, God Bless America fait dans la satire au vitriol des États-Unis d'Amérique, dans tout ce qu'ils peuvent avoir de con et de remarquablement répandu dans le monde occidental. Voir God Bless America, c'est voir un mec faire ce dont on a tous rêvé en regardant la télévision et ses télé-réalité à la mort moi le nœud, en écoutant les préjugés racistes d'un grand-oncle à un dîner de famille dans une campagne profonde, en se rendant compte que tous ses collègues de boulot ne parlaient que de Secret Story (pendant mes deux mois à LaPoste) et jouissaient devant cette abomination.

Roxy:"Who you're killing next? Oh, Mormons and other religious assholes who won't let gay people be married. And adult women who call their tits the girls!"

Bref God Bless America, c'est un film qui fait du bien, mais alors vraiment du bien, ne serait-ce que dans le concept du serial-killer qui n'a pour cible que les gens qu'il considère comme mauvais pour l'ouverture intellectuelle de son pays. Évidemment, on sent que le réalisateur use très bien de la dichotomie entre le côté moralisateur et le côté tueur du héros. Cependant, le tout fonctionne. Parce que la jeune ''compagne'' de notre cher Frank, Roxy, apporte la tendance jeune, rebelle et moins réfléchie. Parce que le casting joue impeccablement Joel Murray en tête. Surtout parce que le film est très drôle et enchaîne les moments d'anthologie. Tout n'est pas parfait, certaines critiques sont un peu tirées par les cheveux, mais ça sent quand même méchamment la réalité et y aller à fond contre cette tendance de fond de la dégénérescence cérébrale, ça procure un vrai plaisir. Tentez votre chance donc quand God Bless America arrivera dans vos salle le 10 Octobre. Une belle petite perle typée Bonnie and Clyde qui risque d'être vite taxée d'anti-américaniste, mais qui vaut largement le coup d'oeil.