Suite à presque dix années de calme plat pendant lesquelles le géant coréen Samsung a eu le champ libre, Apple fait son retour sur le devant de la scène high tech avec une révolution. Un vraie révolution cette fois-ci. Après avoir loupé le coche de l'holographie et de l'intégration de l'Internet dans l'ensemble de l'habitat, faute de partenaire solide pour transformer ses appareils en écran pour réfrigérateur, four à micro-onde ou miroir de salle de bain, la firme créée par feu Steve Jobs propose, pour les 15 ans de la disparition de son fondateur, le premier œil bionique en vente libre et à un prix défiant toute concurrence. Dès le 1er Avril, pour 899U.S$ et sur le territoire américain en exclusivité (ndlr : on parle d'une sortie pour Novembre en Europe et en Asie) n'importe qui pourra se procurer un iEye qu'il faudra ensuite faire installer chirurgicalement par l'un des chirurgiens partenaires d'Apple. Personne ne saisissait vraiment l'importance du rachat de Novartis, le groupe pharmaceutique suisse responsable du scandale de l'Exelon en 2014. Il paraît aujourd'hui évident que c'était pour le projet iEye et surtout pour son aspect sanitaire très sensible que cette acquisition avait été faite. Le projet ne date donc pas d'hier.

Avant même sa sortie, l'iEye pose un débat qui a été complètement éclipsé par l'accident Naï (New Artificial Intelligence). Même si le monde de l'électronique se refuse à l'admettre, la création du premier ordinateur capable de réfléchir par lui-même par le japonais Naoshige Ishimura a fait beaucoup de mal à la réflexion éthique sur le transhumanisme. Alors que le monde (riche et occidentalisé bien sûr) s'interrogeait sur cette nouvelle forme de vie et cette propension de l'Homme à vouloir créer son semblable de zéro et devenir en quelque sorte sa propre divinité, il en a oublié l'autre partie de la question de la divinité : l'immortalité. Si le débat fait de nouveau rage et qu'Apple doit en essuyer les plâtres, c'est tout simplement parce que l'iEye sera, d'ici un mois, la toute première amélioration humaine dédiée au confort. La boîte de Pandore serait bientôt ouverte.

L'iris change de couleur à la guise de l'utilisateur. Elle peut évidemment s'adapter à la couleur de l'autre oeil si besoin est.

Nous tenons à rappeler dans ces lignes que si aucun jugement ne sera porté sur la démarche en elle-même, le débat actuel n'est pas focalisé au bon endroit. Actuellement, la question tourne autour de la volonté d'Apple de fournir un objet qui serait uniquement dédié au confort et non médicalement utile. Apple se retranche derrière les capacités de l'iEye à donner ou redonner une vue parfaite à quiconque aurait une déficience oculaire, dans la mesure bien entendu où le problème réside dans les yeux et non dans le cerveau de celui qui possédera un ou deux iEye. Nous estimons que la question n'est pas là. Qu'il ait un intérêt sur le plan médical ou que les intentions d'Apple soient purement marketing, le problème reste entier : est-ce que l'iEye n'est pas le pas de trop vers une évolution de l'être humain qui laissera les populations pauvres sur le carreau ?

Car finalement, qu'est-ce qui empêche le consommateur de s'acheter deux iEyes que sa vue soit parfaite ou non ? L'intérêt reste présent puisque, rappelez-vous, depuis sa présentation en Novembre 2025, nous avons appris que l'œil d'Apple pouvait tout à la fois fournir une qualité d'image identique à celle requise pour devenir moniteur d'avion de ligne, c'est-à-dire 12/10, tout en donnant à son utilisateur un champ de vision plus large de 40° au total (20° pour chaque œil), une vision nocturne et de détection de chaleur et une interface qui peut certes servir à un monitoring médical (pression du sang, rythme cardiaque, glycémie etc...) mais qui peut surtout amener le divertissement quotidien de nos générateurs holographiques dans notre œil directement. Les premiers cobayes sont formels, une fois que l'on en est équipé, on ne peut plus s'en passer. Nul doute que ces derniers sont gracieusement payés pour ne pas dévoiler les aspects moins enthousiasmant du produit, cependant on ne peut pas non plus imaginer Apple arriver sur le marché, voire même créer ce nouveau marché, sans avoir sécurisé à 99% l'objet proposé.

L'inquiétude reste donc alors que nous à l'aube d'une nouvelle révolution pour l'humanité. 899US$ est une bagatelle pour les mieux loties d'entre nous et cela reste un prix mineur en comparaison de l'autre prothèse oculaire fonctionnelle actuellement déjà présente sur le marché. Il faut débourser pas moins de 5000US$ pour un œil et l'opération peut monter jusqu'à 25000US$ aux États-Unis. Une vraie fortune en comparaison de ce qui est demandé par Apple pour un produit de meilleure facture. Reste que pour certains, le souci est que l'iEye est un produit (comme nous le disions plus haut) et non une nécessité qui va placer plus que jamais les plus fortunés dans une position dominante. Car oui le prix de l'iEye est loin d'être aussi prohibitif que celui d'une prothèse médicale actuelle et, même avec l'opération qui sera packagée avec l'œil pour une facture qui avoisine les 2000US$, cela permettra à ceux qui en ont besoin de remplacer à moindres coûts des yeux qui leur font défauts. Ceci dit pris comme objet de consommation, puisqu'il sera en vente libre, non remboursé par les aides d'État (ce qui n'est pas le cas des autres prothèses actuelles) il reste très cher pour la plupart de la population, même des pays dit riches.

Loin de se vouloir une mise en garde ou une leçon à prendre comme parole d'Évangile, cet article n'a pour but que de marquer ce qui semble être pour l'ensemble de notre rédaction, la plus grande révolution de l'humanité, devant même la conquête spatiale. L'humanité semble avoir trouvé le nouveau moyen de parfaire son évolution et de la contrôler. Alors que l'eugénisme reste au point mort dans la plupart des pays qui en ont interdit la libéralisation, si ce n'est pour éradiquer certaines maladies génétiquement transmissibles, l'amélioration par la machine est désormais la nouvelle voie pour suivre le chemin tracé par Darwin. Apple associé à son partenaire suisse ouvre le bal. À quand l'iMan?