Un MK2 Bibliothèque surbondé, une salle qui l'est tout autant. Prometheus c'est déjà un film qui attire les gens. C'est dans cette salle bien remplie que j'ai vu hier Prometheus, le dernier film de Ridley Scott, le papa d'Alien, Blade Runner, Thelma & Louise, G.I Jane, Gladiator ou plus récemment le bien bon Body of Lies. Bref Ridley Scott n'est pas le premier branquignol venu. Son retour à la SF était attendu par moi comme tous les fans de Blade Runner et Alien. Je voulais prendre ma claque dans le genre de la décennie ; j'ai été servi...pour ainsi dire.

Pour ne rien vous cacher, j'ai suivi le projet au départ parce qu'il était sur la filmographie à venir de Charlize Theron (écrire son nom n'est qu'un prétexte pour mettre des photos d'elle ensuite de manière complètement gratuite) et il n'y a pas à dire elle est dans son année biatch. Entre l'exécrable Mavis de Young Adult (que j'ai beaucoup aimé) et la Sorcière de Blanche Neige (qui n'est pas encore sortie), elle donne encore dans la garce mais encore à autre niveau. Et si je parle d'elle (au-delà donc du fait de pouvoir coller des photos) c'est aussi pour introduire le fait qu'à l'instar d'un Alien en son temps, Ridley Scott nous refait le coup du casting d'inconnus.

Ouh, ce petit air sévère...ça c'était pour Prometheus.

Et ça c'est complètement gratuit!

Bref...Alors oui on a Michael Fassbender et certes l'héroïne, Noomi Rapace a déjà été la tête d'affiche des adaptations suédoises de Milenium, mais pour le reste on est pas vraiment en présence du casting qui fait rêver. Pour moi, c'est plutôt une bonne chose dans la mesure où le nombre de personnages auraient facilement transformé un gros casting en concours de grosses têtes. Ici personne ne tire la couverture et tout le monde fait son job plus que correctement.

Si vous ne voulez savoir absolument rien sur l'histoire, je vous enjoins à sauter ce paragraphe pour aller directement à mes impressions sur le film. Pour résumer grossièrement, en 2089, deux scientifiques ont découvert sur des peintures rupestres cinq points qui s'avèrent être le seul point commun entre toutes les civilisations. Chaque art, maya, aztèque, chinois propose quelque part une représentation de ces cinq points. En extrapolant leur trouvaille, les deux scientifique en viennent à la conclusion que ces cinq points qui s'avèrent être en fait une constellation invisible sans des outils d'astronomies extrêmement développés, ne peuvent être connu par l'homme depuis tant de siècle que parce que c'est son point d'origine. Pour donc éclaircir cette thèse sur la création de la race humaine et qui sait en tirer des réponses au pourquoi du comment, une expédition spatiale à bord du Prometheus est lancée pour atteindre la planète.

De base l'équipage n'est pas vraiment apte à se donner confiance.

Prometheus c'est d'abord une chose : une claque visuelle dans ta face. Tout amateur de science fiction dans sa vision spatiale (Star Trek, Star Wars, Mass Effect, BSG, etc...) sera sans aucun doute conquis par la splendeur visuelle constante du film. Non seulement la technique est impressionnante, avec une qualité graphique des lumières, des CGI et des costumes et maquillages impeccables, mais en plus, la direction artistique est à tomber par terre. Le Prometheus a une classe folle et se place dans les plus beaux vaisseau qu'on ait fait, avec son aspect assez réaliste. Les paysages spatiaux et les cieux sont splendides. Les costumes sont de bon goût. Le tout est filmé de manière remarquable, stable (comme j'aime) avec des plans large hallucinants. Prometheus c'est dont déjà une réserve de fonds d'écran pour son PC et un achat Blu Ray obligatoire pour tester sa nouvelle télévision 500cm.

Je ne tarirais pas d'éloges non plus sur la qualité musicale. Ce n'est pas la surclasse d'un Vangelis tutoyant le divin sur Blade Runner, mais le travail formidable de Marc Streitenfeld et Harry Gregson-Williams donne une sonorité dramatique de très bon ton à l'ensemble. On ne retient pas forcément de thème particulier, mais je n'ai pas du doute sur le fait que dès que j'aurais reçu cette bande originale, je l'écouterais régulièrement.

Artistiquement donc, Prometheus est une réussite sans faille de mon point de vue. On pourrait donc penser que cela, combiné au jeu d'acteur sérieux, suffirait à me satisfaire (moi le gentil) mais je doit admettre qu'il y a un goût étrange qui reste une fois le film terminé. Le principal reproche vient en fait du déroulement du scénario. Parler des origines de l'homme, c'est on ne peut plus casse-gueule et de ce point de vue, Ridley Scott s'en sort à peu près bien car il esquive sans trop de heurt l'aspect philosophique, tout en laissant des bribes de réflexion par l'intermédiaire de Michael Fassbender absolument génial dans son rôle. Cependant le film ressemble beaucoup à Alien et à 2001 A Space Odyssey. Ce ne serait pas forcément un mal, mais pour le coup, Prometheus est presque un remake de Alien sans la licence.

Encore une fois pour éviter les SPOILERS, je vous conseil d'éviter ce paragraphe si vous n'avez pas vu le film. Tout y est ; l'androïde, le vaisseau qui atterrit sur la planète après une scène de repas où l'on apprend à connaître les personnages, la découverte mystérieuse où les œufs sont remplacés par des jars étranges, des morts violentes avec des ancêtres de face-huger, le lance-flamme et une héroïne qui se dresse pour survivre à toutes les atrocités. Et le pire dans tout cela, c'est cette fin complètement dispensable qui nous montre l'un des créateur de la race humaine muter pour se transformer en...xénomorphe faisant alors de Prometheus une prequelle à la saga Alien. Ça tiendrait presque de la gaminerie !

Je ne peux pas ne pas conseiller Prometheus aux amateurs de science-fiction. Le film est tellement abouti dans sa partie artistique, splendide, à tomber par terre qu'il est un régal du début à la fin sur ce point. De plus le thème central est plus qu'intéressant et s'il ne trouve pas de réponse, il pousse au moins le spectateur à essayer de développer sa propre idée sur la question, ce qui est toujours bon à prendre. En revanche, il est clair que Prometheus est remake sublime certes, mais mal assumé de Alien. Le déroulement comme certains éléments scénaristiques lient irrémédiablement ce dernier né à la licence phare du réalisateur. La question reste entière : est-ce que c'est acceptable ou pas de refaire la même chose en mieux...mais la même chose quand même ? Pour moi c'est oui, parce que malgré le fait que j'aime énormément Alien, je trouve à Prometheus beaucoup plus de cachet et un rythme bien plus maîtrisé.

J'ai mis 8/10 au film sur senscritique.