Voilà mon dernier article inintéressant sur Silent Hill Homecoming.

J'ai enfin vu le fin mot de l'histoire. En reprenant au dernier point de sauvegarde j'étais encore une fois à pas 20 mètres du prochain boss, le troisième et en ce qui me concerne le plus réussi (avec son gros cul). Le combat était d'une facilité assez déconcertante quand je vois le nombre de coup que je suis mort bêtement sur les deux précédents. Bon la suite et fin a réservé quelques surprises bienvenues et surtout deux trois passages forts. Enfin fort...qui auraient due l'être. Je vais y revenir dans le test que je vais faire juste après. Sachez seulement que l'église est à mon sens le meilleur moment du jeu, et que le passage suivant en plus de n'être pas particulièrement inventif (voir carrément plat) propose un boss final vraiment pas super...c'est bien dommage. Dans l'ensemble les révélations sont peu surprenantes ou plutôt je les ai vue venir même si c'était un poil plus complexe que prévu. Tout de suite le test récapitulatif!  

 

 Sans prendre quatre chemins je vais tout de suite donner le verdict. Silent Hill Homecoming est un bon survival/horror duquel émane une ambiance assez malsaine et plaisante, mais qui est sans cesse plombé par un empressement incompréhensible.

 Le système de jeu en lui même m'a personnellement convaincu. Le personnage se manie avec aisance, et l'utilisation des armes et des esquives est dans l'ensemble suffisamment fluide pour qu'on est pas grand chose à reprocher au gameplay. La structure par contre montre parfois vraiment des faiblesses. On va avancer sans encombre pendant un niveau entier, tomber contre un boss bien balaise et la séquence suivante va nous amener des ennemis très retors par paquets de quatre. Evidemment le genre veux que le nombre de munitions soit limité, on se retrouve donc à courir sur la fin notamment parce qu'on en a marre de se galérer à la hache de pompier.

 Le problème est donc plus dans le dosage et la maîtrise des différentes phases. L'exploration est au début très présente et agréable tout en posant un climat assez glauque. Au fur et à mesure elle disparaît car on s'attends à tous les coins à se payer un combat. D'ailleurs ce n'est pas le seul point sur lequel on sent le manque de maîtrise de Double Helix. Je ne porterais pas de jugement fondamentaux sur le bestiaire et son esthétique. Seulement son manque de cohérence frappe parfois. Entre un chien décharné sans peau (burk) des infirmières sexy (dont l'animation est géniale par contre) et des cigales tueuses, je n'ai honnêtement pas sue faire le lien, hors on est plus ou moins censé se retrouver dans un cauchemar du héros. Peut être celui ci avait peur des cigales que sais-je.  

 Ceci est anxyogène!

Le héros d'ailleurs puisqu'on en parle est en fait ce qui rappel le plus que les créateurs de ce Silent Hill sont américains. Ses réactions sont souvent hors normes et peu crédibles dans le moment présent. Il se permet d'ailleurs une ou deux vannes (pas non plus hilares) dans des moments un peu critiques, à l'instar des héros hollywoodien. Le soucis principal est qu'on a très peu d'empathie pour lui. Je pense que j'ai continué le jeu purement pour savoir ce qui se tramait, plus que pour le faire survivre, ou pour connaître son histoire.

 L'histoire distillée par les traditionnelles documents du jeu est dans l'ensemble bien foutue pour moi. Elle n'est fondamentalement pas complexe mais se laisse appréhender avec assez d'indices pour qu'on puisse spéculer tout en ayant envie de savoir. Malheureusement et c'est là le plus gros grief que je ferais au jeu, les moments les plus poignants sont systématiquement ruinés par au choix, une mise en scène ou des dialogues douteux, un jeu d'acteur peu crédible, ou alors une envie de tout dire le plus vite possible, ou en le moins de phrases possible. De la même manière l'arrivée de chaque nouvel adversaire est mise en scène pas une cut-scene qui coupe l'effet de surprise.  

 

Dialogue de développeurs: 

-Euh toi là! 

-Oui, moi?  

-Ouais...c'est quoi ton taf encore?

 -Artiste dédié aux cinématiques.

 -Okay, elle dure combien de temps la cinématique avant le boss finale?

 -En l'état un quart d'heure...

 -Nan nan tu me coupes tout ça, faut que ça fasse trois minutes au mieux sinon c'est trop long...

 -Trois minutes!!! C'est pas possible! Mr Yamaoka dites quelque chose!

 -Je peux pas je joues de la gratte là...

 Je pense notament LEGER SPOILER à une discution avec la mère dans la prison, un passage au confessionnal de l'église, et la scène suivante avec le père FIN DU LEGER SPOILER. Et ceci est applicable à presque tous les effets un peu inventifs du jeu (le couloir juste avant le deuxième boss, les énigmes très courtes et faciles).

 

 

En définitive, Double Helix relève un défi pas simple pour son premier jeu et se plante pour les fans à juste titre. Cependant ne pas y jouer en déclarant qu'il est mauvais serait foutaise. Même s'ils ne sont pas toujours bien appréhendés certains moments sont particulièrement bien trouvé et tiennent parfois du génie. On sursaute beaucoup, on a quelques sueur froide (d'autant plus quand on est un peu trouillard devant ce genre de truc comme moi). Le jeu reste un bon survival/horror avec son charme et ses révélations qu'on est parfois bien surpris de découvrir accompagnés comme toujours des superbes mélodies de Akira Yamaoka. Le scénario mêle par contre un peu à l'arrache de l'ésotérisme, du satanisme, de la tragédie familial et une grosse dose de gore visuel. Son côté américain à tendance Hostel ne fait pas vraiment dans la dentelle et le subtil ce qui amène parfois à tuer dans l'œuf des passages mémorables.

Je pense que Double Helix a malheureusement tenté de faire plaisir à tous le monde, multipliant les clins d'œil aux précédent opus (le lapin, Pyramid Head ou encore les chaises roulantes), prenant une trame narrative proche de celle du 2, s'appropriant un peu tel quel le visuel du film, tout en refaisant un gameplay plus accessible. Le résultat est du coup un peu trop éparse et sans une vraie personnalité, celle du studio. Une erreur que je lui pardonne aisément au vu de la jeunesse de celui ci et de mon attachement peu fort à la série, mais que les fans ne pourront oublier au vu de la maîtrise des quatre opus précédents Homecoming...