Il y a peu, c'est-à-dire deux
semaines, Gameblog dédiait son podcast au retour de l'arcade.
Quelques temps plus tard, c'est-à-dire samedi dernier, j'ai moi même
goûté de nouveau à l'arcade en compagnie de quelques gameblogers.
Si vous n'avez pas encore lu le compte rendu de cette super journée,je vous y invite par ICI. Quoi qu'il en soit, tâter de nouveau une
bonne grosse borne m'a ramener à un rêve je pense commun à tous
les gamers, posséder une borne d'arcade à la maison. Je me suis
alors demandé pourquoi pas? Au risque de passer pour un bourgeois,j'ai pour l'instant la place d'accueillir une telle machine (pas non
plus une avec cockpit et tout le bordel, mais je vais y revenir). Les
vraies questions récurrentes quand on évoque ce genre de désir,c'est le prix que l'on imagine toujours extrêmement prohibitif etl'entretient qui quand on est novice en électronique fait assez
peur. Je me suis tout de même renseigné au point de pouvoir dire
aujourd'hui: si, c'est possible! Petit résumé.

Avant de commencer je tiens à dire que
toutes les information concernant la technique et l'occasion sont
tirées de l'excellent site Neo-Arcadia dont je vous recommande
chaudement le dossier pour gros noobs. Si vous y voyez des erreurs
techniques ou des précisions, n'hésitez pas dans les commentaires
(en vous rappelant que j'essaye juste de vulgariser à mort pour les
noobs comme moi)

 

La borne d'arcade:

Je ne vais pas parler de ses modèles...je ne vie pas dans un chateau.

Une borne d'arcade c'est quoi? C'est un
meuble, en bois, en plastique ou en métal qui contient un écran, un
panel de contrôle (joystick+boutons), un système pour le jeu et un
monnayeur. En gros la partie la plus importante de toute la borne
c'est l'écran. Un écran mort est quasiment synonyme d'une borne
morte. Il y a de ce que j'ai compris trois types d'écrans. Ceux qui
tournent en 15khz, ceux qui tournent en 31khz et les LCD pour les
jeux tout récents (genre Super Street Fighter 4). Les 15khz sont
bons pour la plupart des vieux jeux tournant sur Jamma (je reviens
sur Jamma juste après). Avec une résolution de l'ordre du 320*240,
on peut se faire des Metal Slug ou des SNK. Les 31khz sont pour les
jeux plus récents avec de plus hautes résolutions. Les tailles sont
également plus grandes. On peut jouer à des Street Fighter III Third
Strike sur ce genre d'écran. Il faut savoir que pour les écrans qui
ne sont pas LCD, certaines bornes permettent de le mettre en format
paysage ou portrait en fonction du type de jeu. Par exemple on mettra
l'écran à la verticale pour un shmup...

Une borne générique japonaise, la Sega Astro City. On peut mettre son écran à l'horizontale ou la verticale.

Malgré son importance, l'écran sans
rien à afficher, c'est joli mais on s'en fout. Au début de
l'arcade, il n'y avait qu'un jeu par borne. Du moins changer de jeu
tenait du vrai calvaire avec bidouillages électroniques en
pagailles. Et puis un jour quelqu'un a eu la bonne idée de créer un
branchement universel que l'on appelle Jamma. Le standard Jamma permet de
changer facilement de jeu. Les jeux étaient alors des PCBs, c'est à
dire d'énormes circuits imprimés. C'est apparu dans les années 80
et ça a fleurit jusqu'à ce qu'un autre crétin se dise qu'un seul
format c'était trop simple.

En haut le branchement Jamma, en bas un jeu en PCB. Imposant et pas facile à stocker!

Par la suite il y a eu différents
systèmes, chacun compatible avec un certain format de jeu, variable
en fonction du constructeur. Capcom et son CPS, SNK avec son Neo-Geo
MVS ou encore Sega et sa Naomi. Il faut donc comprendre que dès
qu'on parle de jeux de fin 90 début 2000, ça devient nettement plus
complexe que pour la période des PCBs uniquement.

Le CPS2 de Capcom. On branche des cartouches par dessous. Le tout est relié en Jamma à la borne.

L'écran c'est fait. Le système c'est
fait. Il ne reste plus que le meuble. Il y a deux type de bornes,
quand on parle de celle qui n'ont pas un cockpit d'avion, une bécane
ou des flingues accrochés dessus. Les bornes japonaises (voir ci-dessus), sur
lesquelles on joue assis et les bornes occidentales avec un look plus
vintage qui peuvent se jouer debout ou sur un tabouret de bar.
Personnellement je préfère le look old-school occidental mais c'est une vraie
question de point de vue. La touche plus blanche et classe des
bornes japonaises vaut aussi le détour, on est d'accord. Chaque
partie du meuble est customisable, que ce soit le panel de boutons
(qui compte très souvent deux jeux de touches pour deux joueurs) ou le monnayeur. Il
est apparemment aisé de rajouter un bouton (si le jeu le nécessite),
de changer les joysticks fatigués, ou simplement de customiser le
tout pour une question esthétique. De même certaines bornes
possèdent un néon qui fait ressortir une écriture. C'est également
du domaine du possible de changer ce genre de chose.

Une borne générique occidentale Neo-Geo.

 

Acheter sa borne en occasion:

C'est là que ça devient compliqué.
La chose qui fait forcément peur quand on s'imagine installer une
borne à la maison, c'est le prix prohibitif. Il faut savoir que pour
les bornes occidentale notamment avec un jeu (en PCB) c'est dans les
150 à 350€, selon la borne, son état et le jeu fourni. Selon le
site Neo-Arcadia, au delà c'est soit une borne vraiment luxueuse,
soit une arnaque. Admettez que dans ses prix là, c'est d'un coup
plus envisageable.

Évidemment comme je le disais plus
haut, il faut faire très attention à l'écran avant tout, puisque
tout le reste est interchangeable et réparable si la borne est
équipé du branchement Jamma. Il faut prendre garde notamment aux
traces qui résultent d'une trop longue exposition de l'écran au
même écran de jeu (genre un « insert coin(s) » en
blanc sur un écran éteint). Ce genre de chose est irréversible. Il faut
toujours voir la borne tourner avant de l'acheter, c'est-à-dire avec
un jeu. Pour le reste c'est du bon sens et de la chance. Il y a
quelques occasions sur le net qui peuvent valoir le coup, le mieux
étant d'aller voir sur place! C'est un tant soit peu risqué, mai
l'investissement est moindre.

Le genre d'occasion qu'on trouve sur le net, en l'occurrence sur Priceminister. Ca a l'air très bon, encore faut-il la voir sur place.

Pour les bornes japonaises c'est
nettement plus complexe, parce qu'elles ont due être importé avant
de se retrouver sur le marché de l'occasion. Et du coup, elles sont
plus rares et donc plus chers. Comptez au moins 800€ pour une borne
japonaise. Ceci dit, il n'est pas nécessaire d'avoir une borne
japonaise pour jouer à des jeux de combat, des shmup ou des run and
gun.

 

Acheter en neuf...ou presque:

Bon je ne suis pas un pro (ceux qui le
sont l'auront déjà remarqué). J'ai juste un peu cherché. Sur
Paris, je n'ai trouvé qu'un seul magasin (répertorié sur le net
dans les forum dédié en tout cas) qui s'occupe de retaper et vendre
des bornes et tous les accessoires qui vont avec. Cette boutique,
c'est Neo-Legend qui se trouve dans le 12ème arrondissement, au 71
rue Crozatier. Première chose, la boutique en elle-même est super.
Il y a des bornes partout forcément et un paquet de produits
dérivés, comme des t-shirt et autres goodies. Tout ça est visible
sur leur site d'ailleurs.

A cinq minute de la station Faidherbe-Chaligny, ligne 8.

Mais surtout le propriétaire (ou le
vendeur) que j'ai rencontré là bas est très sympathique et vous
résumera tout ce que j'ai moi même tenté de synthétiser, mais en
vous montrant les machines, les jeux et les prix qui correspondent.Beaucoup plus parlant.

Du côté des bornes qu'ils proposent,c'est n'importe quoi. Quelque soit ce que vous cherchez en terme de
jeux, c'est possible de l'avoir. De manière surprenantes ils ont
l'air d'avoir plus de bornes japonaises que de bornes occidentales
vintage. Ceci dit elles ont toutes une belle gueule et quand on en
achète une chez eux on a plusieurs garanties. D'abord, l'écran est
vérifié, la borne marche et peut-être customisée à souhait etelle est garantie pour six mois. Ensuite on peut y mettre le système
et les jeux que l'on veut. Un seul jeu sur PCB, des cartouches qui
contiennent des compilations de 200 jeux, ou carrément un PC avec de
l'émulation de 1500 jeux (WTF?!). En bref c'est un peu au choix, à
la carte et on choisi en fonction de ce que l'on veut avoir.
Forcément, ça se paye.

La borne de droite est trop sexy. J'aurais les moyens, c'est pour celle-ci que je craquerais!

De base quelque soit le type de borne,c'est au minimum 800€ nue. Ensuite on ajoute un système dans les
100€, puis en fonction des jeux ça peut aller de 50€ la
cartouche à plus pour des cartouches compilation etc. Le meilleur
rapport qualité/prix que j'ai vu est une borne japonaise, équipée
d'un PC et de plus de milles jeux pour 1200€. Là on est d'accord
ça commence vraiment à faire.

 

Conclusion:


Après avoir regardé de plus près
tout ça, on est amplement d'accord, ce n'est pas à la portée de
tout le monde de se prendre une borne à la maison. Sans même parler
du prix, la place peut-être un inconvénient (quoique j'ai vu chezNeo-Legend des mini-bornes qui se posent sur une table) et il y a
beaucoup de chose à se remémorer pour être sûr de son choix avant
de craquer. Surtout, si on ne tombe pas sur une perle rare, difficile
de ne pas se faire arnaquer, tant sur le prix que sur la marchandise
en elle-même en occasion. Le neuf est une alternative bien plus
alléchante mais le prix est beaucoup plus élevé et on retombe dans
le cliché de l'arcade hors de prix.

Ceci dit, 1000€ c'est pas autant que
je me l'imaginais. C'est une blinde quand même pour un étudiant qui
ne travail que le dimanche, mais à force d'économie et de
prostitution, je vais peut-être un jour y arriver! Autrement je
continuerais de fouiller dans les petites annonces en priant pour
tomber sur une bonne occase. Le reste est affaire de passion.

Ouh c'est bon ça...

Pour finir, je vous conseil vraiment de
faire un tour sur Neo-Arcadia pour les renseignements et surNeo-Legend pour voir leurs produits...votre porte-monnaie ne me
remerciera pas. Pour ceux qui sont sur Paris, le magsin vaut le
déplacement. C'est assez intime tout étant large et on y est bien
reçu avec pleins d'explications et de gentillesse. Allé, le jour où
je craque, je vous invite pour une partie.