Ça y est les partiels et les bilans de
2010 sont passés. On est censé s'ouvrir à la nouvelle année,
celle du lapin de métal blanc pour nos amis Chinois. Cependant j'ai
quelques rattrapage à faire, des jeux que j'ai commencé fin
décembre et fini début Janvier, pourtant sortis en 2010. Je ne
pouvais décemment pas en parler en profondeur dans mon article bilan
étant donné que je ne les avais pas vraiment tous décortiqué.
Alors voilà donc les rescapés de 2010 à savoir Just Cause 2, Alpha
Protocol et Deadly Premonition (pour le dernier pas d'avis définitif
mais ça va venir)

 

Just Cause 2

C'est le jeu bac à sable pas prise de
tête et selon une large audience, le jeu au fun immédiat qui
t'éclate
. Je ne suis pas complètement de cet avis.

Bon visuellement je pense qu'il n'y a
rien à dire, le jeu brille par une bien belle technique et joui de
ce qui me semble être la plus grande map pour un jeu offline. Avec
une diagonale d'une trentaine de kilomètres
, elle possède à la fois
de la forêt, du désert et de la haute montagne enneigée. Pour la
parcourir on a un vaste choix de véhicules. Les voitures et motos ne
sont pas spécialement efficaces je trouve. Leur physique donne une
sensation mitigée au sol; ce n'est pas désagréable à conduire
mais enfin il n'y rien de grisant. Les bateaux sont pour moi du même
acabit, après cela reste du ressenti personnel, puisque je n'ai
jamais particulièrement aimé les bateaux dans les GTA-like. Les
hélicoptères et les avions en revanche offre un vrai plaisir je
trouve qui est sûrement du au simple fait de voler.

Mais le vrai moyen de transport de Just
Cause 2
, c'est le parachute qui une fois combiné avec une certaine
utilisation du grappin devient indispensable. Je pense que c'est
physiquement faisable, mais pas crédible pour un sous. Avec tous cet
attirail et ses véhicules en pagaille, on est sans cesse à jouer
les James Bond et a faire des cascades du genre je saute d'une
falaise, chut libre, je m'agrippe à un hélico, jarte le
propriétaire et détruit toute une usine pétrolière avant de me
faire descendre par un missile et finir par planer en parachute
jusqu'à prochaine ville
...

Alors oui c'est fun pour sûr. Pourtant
je pense qu'il y a des failles majeur dans le gameplay
. Pour
commencer, on ne risque pas d'être motivé par l'histoire. La
première cinématique m'a fait comprendre que j'allais zappé toutes
les autres parce que c'est certain, Just Cause 2 est un nanar, avec
toutes les qualités qui composent ce presque-genre
cinématographique. L'histoire ne vaut pas tripette, les doublages
sont à chier et composent en plus avec la pire synchronisation
labiales que j'ai jamais vu dans un jeu
(les shaky-head de MGScomprises). La mise en scène est pathétique: chaque mission
commence par l'exacte même animation que la mission précédente (un
connard de chef de faction sur une voiture, ou accroché à un bus).
Cela dénote du fait que les développeurs n'ont absolument pas
travaillé leur mission et ça s'en ressent sur la longueur.

Les missions sont toutes les mêmes.
Toutes. C'est toujours, tue un mec, ou détruit une zone, ou prend
une voiture et amène la ici
. La seule variante est l'endroit de la
mission et la quantité de respawn des ennemis qui semble n'avoir
aucune logique. Parfois on trouve pas une zone pour se cacher et
quand on en tue un, il y en a quinze qui le remplace (vive
l'embrigadement), et parfois on court comme un abruti en posant du C4
partout et là il n'y a plus personne. Le vrai souci en fait c'est
simplement qu'Eidos a trop misé sur le gameplay émergent. Pensant
sans doute qu'avec les quelques mécaniques intéressantes le joueur
créerait lui-même sa diversité dans la destruction. Le résultat
me concernant c'est que pendant trente heures (le temps de finir les
49 missions de factions) j'ai fait toujours la même chose. Trouver
un hélico ou une gatling et blaster tout ce qui passe
...jusqu'à ce
que plus rien ne bouge...pas super fun au final.

 

 

Alpha Protocol (mon coup de coeur!)

Je le dis directement, c'est pour moi
LE jeu mésestimé de cette année
passée. J'en avais déjà fait un peu
l'éloge dans un article précédent, en pointant tout de même que
le manque de finition était très dommage. Au final je pense qu'à
la deuxième partie, en connaissant bien les mécaniques de jeu (les
pouvoirs en particulier) on obtient un excellent titre.

Alors pour le redire, graphiquement ce
n'est pas dégueulasse, mais on est en droit d'en attendre plus sur une
console HD. Ça reste propre pourtant mais le jeu souffre des mêmes
affres que le premier Gears, mais surtout que Mass Effect à savoir
l'apparition tardive des textures. De plus je ne le répèterais
jamais assez mais cette animation de Michael Thorton qui marche
accroupi...olala, ça enlève tellement de classe à ce qu'on est en
train d'essayer de faire...bref. C'est surtout le manque
d'équilibrage en difficulté maximum
qui est très gonflante. Pour
faire simple j'ai commencé le jeu en Difficile avec dans l'idée de
faire comme toujours un personnage axé sur la furtivité, évitant
toujours le combat de front. Mon personnage était donc faible et peu
en clin à enchaîner les morts au fusil à pompe. Le souci c'est que
le jeu possède des Boss et des combats obligatoires qui sont bien
trop durs comparé au reste du jeu. La partie en mode Normal s'est
donc avérée bien plus plaisante.

Car une fois ces petits désagrément
dépassé, j'ai pris un pied fou. Le jeu bénéficie d'une ambiance
génial, avec ce qui manque à Splinter Cell pour en faire un jeu un
peu plus glamour à savoir les planques dans les quatre coins du
monde (qui rappelons le est une sphère). Ce détail qui fait en fait
office de menu en 3D pour préparer les missions est une idée très
intéressante pour se sentir dans la peau d'un vrai agent secret. De
plus Obsidian a surtout bossé l'histoire, les dialogues et les
personnages (comme à son habitude) et c'est toujours un régal de
sentir que l'on influence la trame
grâce à ses relations avec les
protagonistes et ses décisions prises à chaud.

Le système de dialogue est en effet
basé sur une sélection, non pas de réponses mais de ton donné à
la réponse et surtout qui ne donne pas un temps infini pour prendre
ses décisions (contrairement à un Mass Effect ou un Fallout par
exemple). Ici on doit réfléchir vite, ne pensant pas toujours aux
répercutions sur le moment et ne s'apercevant de ce que l'on a fait
qu'une fois rentré au bercail devant les informations télévisées.

Tout cela donne l'impression d'être
impliqué. Alpha Protocol n'est formidablement spectaculaire. Il
n'est pas aussi fluide qu'un vrai TPS, pas aussi rapide d'utilisation
que Mass Effect 2 et manque de l'évasion totale du premier volet de
la même franchise. Mais il a un vrai charme qui pour moi en fait un
très très bon jeu
(presque un grand) et qui mérite qu'on se le
fasse sans aucun doute.

 

 

Deadly Premotion - tu entends ça Zach? Il va se foutre de nous!

Aïe, aïe, aïe...bon avant de
commencer sur celui là, je tiens à préciser que j'y ai joué six
heures pour le moment et que cet avis n'est donc pas définitif. A
partir du moment ou je mets un warning c'est que je vais en dire du
mal, vous vous doutez bien. Deadly Premonition est dans le top trois
ou quatre des jeux qui ont acquis une réputation seulement sur les
forums en 2010 (comme Nier par exemple). Le jeu est sortie dans
l'anonymat le plus total en fin Octobre dernier pour une somme
modique de 29€ en neuf (et même 20$ aux États-Unis). En somme ce
n'est pas un jeu prétentieux, ni un block-buster, c'est juste un
ovni sortie de nul part et développé par Access Games (société
inconnue au bataillon). Même parmi une communauté amateur de jeux
underground (parce que ça fait bien) il y a des avis très partagés.
Voici le mien sans autre valeur que mon ressenti comme d'habitude.

Deadly Premonition est mauvais. C'est
une évidence. Vous le regardez, vous y jouez. C'est pitoyable. Mais
c'est cette sorte de pitoyable qui vous fait enrager, parce que dans
le fond il est génial
. Tout ce repose sur une histoire de meurtre et
surtout sur l'enquêteur qui va vouloir résoudre le problème. Le
jeu se déroule donc à Greenvale, une ville paumée aux États-Unis
dans laquelle une jeune femme que tout le monde appréciait a été
sauvagement tuée et accrochée à un arbre. Dans ce cadre qui paraît
glauque à souhait, un certain Francis York Morgan que tout le monde
appel York va mener l'enquête en collaboration avec le shériff de
la ville et son assistante Emily (qui de toute évidence est Naomie
Watts).

-Je l'ai déjà vu dans un film Zach...Mulholland Drive de David Lynch, sortie en 2001.

York est sans aucun doute le mec le
plus étrange qu'on puisse croiser dans un jeu. Ça le met
directement dans le top des héros de jeux vidéo
. Pour commencer il
se parle à lui-même, en se prénommant Zach. A vrai dire j'ai un
peu la sensation que c'est à moi qu'il s'adresse quand il parle
comme ça...bref, en plus d'être à moitié schizophrène, il a le
dont de tomber un peu comme cheveu sur la soupe lorsqu'il parle aux
autres personnages. Si vous ajoutez à cela le fait qu'il n'arrête
pas de parler de cinéma et qu'il passe son temps à se demander
quand est-ce qu'il pourra voir Jaws, vous comprendrez aisément
pourquoi on ne peut qu'être mort de rire à chaque cinématique.

York n'est que la face visible d'un jeu
qui n'a aucun sens. Entre les monstres dont on ne comprends
absolument pas (là où j'en suis forcément) le rapport avec
l'enquête et le taré à la hache qui poursuit le héros, il y a les
passages dans une pièce recouverte de feuille rouge avec deux
fauteuils et une cheminée ou qui se retrouve dans un menu pause sans
queue ni tête. En somme on a un jeu fou, avec des dialogues poilants
et des scènes de survival assez sympa en terme d'ambiance, le tout
appuyé par des morceaux complètement à côté de la plaque en
terme d'ambiance qui au final ajoute quelque chose.

Le tableau paraît beau, mais les
conditions pour savourer cette partie sont juste exaspérante. Les
développeurs n'ont pensé à rien dans ce jeu
. Graphiquement c'est
pitoyable
. Les textures sont à peine bonnes pour de la PlayStationet de toute façon elles sont floutée au bout de cinq mètres du
champ de vision. Les décors en extérieur sont d'une pauvreté
affligeante, avec trois pauvres arbres plantés à l'arrache (faut
voir la gueule des arbres) et un aliasing extrêmement prononcé. Les
personnages ont aussi une modélisation ultra basique malgré un ou
deux effets de reflet sous la pluie, ça reste lisse. C'est là qu'on
voit que le jeu est un jeu PlayStation2 en réalité. C'est con à
dire, mais avec un tel niveau de laideur, ça torpille tout
simplement l'immersion.

Le gameplay est pourri aussi. Entre les
voitures au rayon de braquage ridicule
qui force à des manœuvres à
la con et la carte qui est tout sauf utile avec son dézoom
inexistant et le fait qu'elle change de direction en fonction de là
où on regarde (ça c'est vraiment de la merde). A pied c'est du même
niveau. On est à l'époque de RE4 mais avec une petite difficulté
supplémentaire que je ne saurais identifier. La hitbox des phases de
survival est très précise, malheureusement la sensibilité de la
visée et le fait que les ennemis se dandinent comme des oies
n'aident pas à jouer les snipers. Si en plus on ajoute à ça LA
mécanique de jeu qui me fait péter des câbles à savoir des QTE
mais ultra rapides
en plus, vous obtenez le super cocktail qui rend
taré. Si c'était le but c'est réussi.

Après six heures donc, je n'ai presque
plus envie d'y jouer tellement je sais d'avance que ça va m'énerver
et me désoler
. Pourtant York donne tellement envie d'en savoir
plus...c'est dommage. Ça prouve bien que sans moyen l'ambition c'est
rien.