Tony Scott et Denzel Washington, ça
commence a ressembler à une belle histoire d'amour professionnel.
Après le sympathique Déjà Vu, en 2006 qui explore un concept de
réalité parallèle et de temps tout sauf linéaire
ou le revanchard
et un brin épileptique
Man On Fire plus tôt encore en 2004, le
réalisateur et son acteur fétiche (semblerait-il) se sont
reconvertie dans la simulation de chemin de fer. En 2008 d'abord,
avec le danseur disco le plus terroriste de tout les temps, John
Travolta
, dans The Taking of Pelham 1 2 3. Puis cette semaine en
compagnie du nouveau Capitaine Kirk. Alors conversion réussie ou
pas?

 

The Taking of Pelham 1 2 3 (L'Attaque
du Métro 123
)

Le film se présente comme un
affrontement, ou plutôt une rencontre, entre un aiguilleur de rames
de métros et un preneur d'otage prêt à tout pour arriver à ses
fins. Denzel Washigton est donc là au mauvais moment, au mauvais
endroit. Si cela peut paraître cliché, c'est parce que ça l'est.
On prend deux personnalités un peu forte, l'un en position de
négociateur forcé l'autre qui tue les otages si on l'emmerde et on
obtient aisément un film à suspens qui se tient, pour peu qu'on
sache tenir une caméra.

Je ne pourrais pas vraiment faire
beaucoup plus de commentaires supplémentaires. The Taking of Pelham
1 2 3
n'a ni la brutalité de Man On Fire pour citer un autre film du
réalisateur, ni l'action d'un Die Hard 3 où le terroriste joue en
plus aux devinettes avec son flic, ni les superbes répliques et le
charisme d'un Kevin Spacey dans The Negotiator. Bref c'est un film de
prise d'otage (oui c'est devenu un genre maintenant) ferroviaire
sympathique, avec quelques répliques qui font mouches et qui
maintient le suspens suffisamment pour qu'on est envie d'en voir le
bout. Pas plus, pas moins...

 

Unstoppable

Étant donné que l'aiguillage s'est
soldé par une vilaine prise d'otage, Denzel Washington a décidé de
se mettre au vert. Cette fois c'est lui qui conduit le train et en
dehors de la ville. Il se retrouve avec un petit nouveau à l'esprit
occupé par des affaires personnelles. Vingt-huit ans de carrière et
d'expérience, c'est pourtant ce jeunot, Chris Pine qui a normalement
les choses en mains à bord de la locomotive
. Pour son premier jour
ce troufion va avoir affaire un train en roue libre qui parcourt les
chemins de fer américain à 70miles/h sans que personne ne puisse
l'arrêter et avec à bord un chargement hautement explosif...

L'histoire est tirée d'un vrai fait
divers apparemment, qui si serait produit en Pennsylvanie. Les
premières secondes deux choses frappes. La première, c'est du Tony
Scott tout craché
, peut-être le film qui porte le plus son style
saccadé, parfois cramé et bruité à mort (il pourrait limite
s'attaquer à la photographie d'un film Silent Hill avec un look
pareil). La seconde, c'est que le compositeur n'est pas inconnu aux
oreilles des gamers...ce sens du rythme qui pose le suspens, suspend
la mélodie pour accompagner l'action. Oui ça ressemble à du Metal
Gear Solid
, c'est normal puisque ce n'est autre que Harry Gregson
Williams
qui est à la manœuvre musicale.

Je dois le reconnaître quand j'ai
compris ce qu'était le film, à savoir un Speed en train, sans le
mec qui veut tout faire péter
(mais juste un idiot qui lance son
train sans activer les freins) j'ai eu l'impression que c'était
faire des caisses d'un rien, pour nous mettre un élément explosif (le phénol)
histoire d'en faire quelque chose d'hollywoodien. Au final je me suis
pas mal planté. Tout d'abord, pour ceux qui comme moi ont trouvé
Man On Fire un brin trop épileptique, sachez que le film, s'il use
du même genre d'effets, les use de façon très efficace.
Remarquablement filmé, les actions ont le mérite d'être vraiment
haletantes une fois lancées.

De plus il faut bien le reconnaître,le casting est vraiment top. Denzel Washington pour moi n'a plus rien
à prouver à l'instar d'un Morgan Freeman par exemple. Il est
impeccable, charismatique et tout à fait dans son rôle. Bref un
gros point fort pour le film. De plus il est appuyé par d'autres
membres comme Chris Pine, beau-gosse et qui bénéficie d'un
personnage vraiment cool; pauvre gars plus préoccupé par sa femme
et son gosse que son nouveau boulot, où la moindre erreur se paie
cash. Je note aussi la superbe Rosario Dawson, le seul intermédiaire
logistique pour aider nos deux conducteurs casse-cous à récupérer
le train fou.

Voilà ce qui arrive quand on oublie de composter son billet...

Au final, le film est très bon pour
moi. Soyons clair, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, il est assez
classique au final, met en avant des héros comme l'Amérique les
aime tant, banals et au bord de la misère mais prêt à tout pour
sauver des compatriotes
. Seulement c'est tellement bien fait, bien
filmé (et pourtant je suis parfois un peu perdu par ce style) et
prenant qu'on ressort avec un grand sourire, du genre « C'était
bien cool quand même »
. Alors pas de mépris, montez dans ce
train, quand c'est Denzel Washington et Chris Pine qui conduisent, ça
se passe vraiment bien.

 

Bon maintenant au cinéma, il n'y a plus qu'un train que j'attends...et il arrive à destination le 24 Novembre!