Puisque Kain nous prépare un petit marathon de George Romero, je me suis dis que j'allais profité de ma semaine avant Halloween pour consacrer un article aux films de zombies que j'ai vu (pas tous). Quand on regarde un peu la liste de pièces de cinéma que contient ce sous-genre dans le genre horreur, on se dit qu'il y a largement de quoi faire. Voici donc les films de zombies que j'ai retenu pour de bonnes ou mauvaises raisons. Comme d'habitude, je ne peux pas être exhaustif car je ne peux pas donner un avis sur un film que je n'ai jamais vu...

Si je ne l'ai pas précisé encore, il y a plusieurs type de films de zombies qui comme on l'aura tous remarqué ont grandement inspiré nos jeux par la suite. C'est à George A. Romaro que l'on attribue la parternité du genre cinématographique, avec son Night of the Living Dead. A ma connaissance, il y a eu un ou deux films antérieurs qui parlent de zombies, mais pas comme on se les imagine avec nos stéréotypes.

Ils sont lents, stupides mais acharnés car ils mangent de l'humain et font tout pour suivre ce régime strict. La chaire dans un premier temps, mais par la suite d'autre films parleront de mangeur de cervelles...ce genre de zombie est bien sûr le type qui a fait de Resident Evil le roi des survival/horror à ses débuts. Par la suite, ils sont devenus plus malins (enfin rien qui ne mérite un Nobel non plus) mais surtout rapides et agressifs (avant ils ne cherchaient qu'à faire des bisous dans le cou). Le point commun entre les deux types est qu'en cas d'attaque et particulièrement de morsure, la contamination mène toujours à une transformation. Bien sûr certains films changent les règles ou en instaurent des nouvelles, mais vous connaissez déjà tout ça. Place donc à ma sélection.

Diary of the Dead ou la caméra à l'épaule qui marche...

Je ne le répèterais jamais assez, le concept de film au caméscope (dans le sens vrai-faux documentaire du terme) me gonfle au plus haut point pour la simple raison qu'il sacrifie de base une grande partie non pas de la mise en scène, mais de la façon de la montrer et surtout qu'il essaye de nous faire croire qu'une personne préfèrera filmer ce qui se passe autour d'elle (souvent de quoi déféquer dans son caleçon) plutôt que de simplement courir pour sa vie. Pourtant quelques incursions ont été assez intelligemment faites comme je le disais pour le très sympathique The Last Exorcism.

Diary of the Dead est de ceux là. Comme pour une bonne partie des production du genre, on ne s'attarde pas vraiment sur le pourquoi du comment, pas plutôt sur les survivants, ici des étudiants en cinéma qui voient en ce réveil des morts une occasion pour rendre leur reportage plus intéressant et réaliste. On a affaire aux zombies de type 1, plutôt courges et lent et qui malgré tout parviennent à faire des dégâts.

Romero oblige, il y aurait ici encore une critique sur son pays. De ce que j'ai pu lire ce serait la presse qui serait ici visée...c'est sûr qu'il y a un certain côté voyeur qui est mis en lumière par le film, mais ce n'est pas pour ça que je l'ai retenu. Je me souviens surtout que pour un film tourné caméra à l'épaule, ça ne lésinait ni sur le gore (sans en faire des caisses) ni sur la réalisation qui restait de qualité. Les acteurs s'en sortent très bien et le tout se laisse gentiment regarder. Un bon début de soirée.

Brain Dead ou quand Peter Jackson réalise le film le plus gore jamais fait...

On pourrait croire que les récents films de tortures ou la montée en puissance des reboots et remakes des slashers d'il y a quelques années sont devenus d'une violence indescriptible. Cependant aucun nouveau film ne peut surpasser celui là. Je vais être complètement honnête, je n'ai pas revu le film depuis cinq bonnes années et j'étais passablement éméché quand celui ci a pris fin. Tout ce dont je me rappel c'est que même en imaginant la plus sadique, atroce, immonde et sans limite orgie de sang, de chaire et de gerbe, je ne pourrais jamais rendre à l'écran ce que le réalisateur de Lord of the Ring a pondu avec Brain Dead.

Il ne me reste que quelques images nettes de ce film, notamment un bébé qui se fait démonter dans un parc, un arrachage de cervical, un mec qui pisse sur une tombe se retrouve les joyaux dans la main ferme d'un zombie fraîchement sorti de la tombe en question et une giclé de gerbe au milieu d'une intervention chirurgicale. Par conséquent je ne saurais affirmer avec fermeté si c'est une parodie de films de genre, ou si c'est un film de genre qui est extrêmement gore et mauvais par la même occasion. Quoi qu'il en soit, si vous cherchiez le film de zombie (ou pas d'ailleurs) le plus gore possible c'est vraiment celui là qu'il faut voir...mais vous serez prévenu, il y en aura partout sur les murs. Je vous conseil également les tripes à la mode de Caen pour accompagner ce deuxième film.

28 Days Later et 28 Weeks Later ou la montée de stress et d'adrénaline.

Qu'on le prenne comme un nanar assumé, ou une parodie, Brain Dead est tout simplement le film ultra too much du genre. Au final c'est ceux que je préfère et la fin de ma sélection vous confirmera cela. Cependant dans un style nettement plus sérieux et loin du film d'exploitation, on trouve les deux films (bientôt trois en 2011) de Danny Boyle, réalisateur britannique à qui l'on doit l'excellent et subversif Trainspotting (le Requiem for a Dream "marrant") ou le très drôle et méconnu Life Less Ordinary avec Cameron Diaz et Ewan McGregor (le Bonnie and Clyde "marrant"). S'il n'a réalisé que le premier volet (il a produit le second) je les laisse pourtant lié car ils sont fait du même bois.

C'est le premier film (en 2002) où je me rappelle avoir vu des zombies courir. Il faut admettre que malgré leur surnombre et la capacité incroyable des empotés de survivant à trébucher au moment où les morts-vivants les poursuivent, je ne les ai jamais trouvé spécialement menaçant, avançant les bras ballants en sortant des borborygmes...un peu ridicules. Alors quand j'ai vu 28 Days Later, j'ai passé la plupart l'heure 45 que dure le film, les poils de la nuque dressé, les oreilles tendues et les doigts bien enfoncés dans un coussin de mon canapé.

Hum vivaces les bestiaux!

L'invasion de zombies vient ici d'un virus transmis par des chimpanzés de laboratoire qu'un groupe d'activistes à tenté de libérer de tests inhumains. Le vrai point intéressant c'est que le début du film nous montre le héros, Jim qui se réveil d'un coma dans un Londres absolument vide. L'angoisse.

A chaque fois que je pense au premier volet, je n'ai qu'un mot en tête «stress». La réalisation est géniale, ménageant des moments d'intenses suées comme la scène du changement de pneu (je vous jure que je pète un câble à chaque fois que je la revois) ou des passages plus lents et glauque comme la scène qui sent méchamment le viol dans le camp militaire. Au final le premier est pour moi l'un des meilleurs et son lead-actor Cillian Murphy (que l'on retrouvera dans les deux Batman et Inception de Nolan) est juste impeccable.

Le deuxième volet se déroule  28 semaines après le début de l'infection et les choses vont de plus en plus mal. On retrouve dans celui ci le même stress caractéristique avec une composante beaucoup plus gore mais jamais dans le sens grotesque du terme. Les thèmes abordés sont très bien amenés narrativement et j'ai été très surpris par la performance de Robert Carlyle que je ne connaissais jusque là que pour le mémorable The Full Monty. Il y a moins d'angoisse, plus d'action, par contre attention pour le coup, il n'est vraiment pas à mettre entre toutes les mains. Le film est très violent (je pense surtout aux retrouvailles pas très heureuses qui finissent avec deux pouces dans les yeux...) et d'autant plus qu'il ne se veux pas dans la surenchère. Contrairement à Brain Dead, là on a juste mal pour les victimes de ses zombies marathoniens.

Shaun of the Dead ou l'humour british explose le terme parodie.

Dans la série des «of the Dead» on a du Diary, du Dawn, du Plane, du House (bouuuh) ou même du Prison. C'est parfois sérieux, parfois raté, mais jamais au grand jamais ça ne peut atteindre la qualité du film de Edward Wright qui a pondu par la suite Hot Fuzz et Scott Pilgrim vs The World. C'est tout ce que l'on peut faire de mieux avec les clichés du film de zombies et tout ce qu'on peut faire de mieux avec l'humour anglais qui est mélangé dans Shaun of the Dead.

Shaun of the Dead c'est un peu les survivants de la lose. Simon Pegg se fait larguer par sa copine, pas de bol juste au moment d'une contamination globale de la population londonienne. Avec son meilleur pote (Nick Frost) ils vont tenter de sauver Liz, son ex, sa mère, son beau père (Bill Nighy)  ainsi que ses amis et de les ramener...dans le bar où ils sont pilier de comptoir.

C'est un peu compliqué d'expliquer comment le film parvient à être hilarant. Ca tient à la réalisation, avec des transitions qui réservent souvent des surprises et des effets spéciaux impeccables et bien gores comme il faut quand il le faut; avec l'utilisation et le détournement des éléments propre au genre mais jamais de façon stupide ou évidente. Il y a des clins d'œil à d'autres films de zombies mais surtout il y a des gags juste parfait à la pelle et une brochette d'acteurs tout simplement excellent. Je retient avant tout Bill Nighy qui est un acteur que j'adore (dans Love Actually et The Boat That Rocked entre autre) Simon Pegg et Nick Frost évidemment qui sont à mourir de rire. Si les 28 sont au top dans niveau stress et angoisse, Shaun of the Dead domine le genre humoristique...ou presque.

 

Zombieland ou le Left 4 Dead qui s'éclate.

Si vous avez déjà lu mon premier Fan De, vous savez que c'est mon septième film préféré ever. Il est pourtant très récent puisque sortie en 2009, mais je l'ai déjà vu plus d'une dizaine de fois (à force de le montrer à tout le monde) et il est de ces films qui me font de plus en plus rire, dont je retiens les répliques par cœur et dont chaque scène est un vrai régal.

Encore une fois, comment le monde est devenu Zombieland, ça n'a aucun intérêt. Le film se focalise d'abord sur Colombus (Jesse Eisenberg) un jeune homme, ancien no-life sur WoW qui s'est plus ou moins retrouvé seul après la contamination. Il voyage donc en suivant scrupuleusement des règles qu'il a établi et qui jusque là lui ont gardé les miches sans morsures de mort-vivant. #01 Cardio, un bon entraînement permet de tenir la distance. #02 Double Tap, la deuxième balle c'est la sécurité. #03 Beware of the Bathroom, les chiottes peuvent être un vrai piège à con...Sur sa route vers la maison de ses parents où il espère retrouver un semblant de famille encore vivant, il croise la route de l'excentrique, déjanté et toujours près à l'éclate Tallahassee (Woody Harrelson) et les deux sœurs les plus malines qu'on puisse trouver Little Rock (Abigail Breslin) et Wichita (Emma Stone...love).

A partir de là c'est juste du pur plaisir. De la démolition en règle d'une boutique de Natifs Américains, en passant par un caméo fantastique de Bill (fuckin') Murray, une séance de foutage de gueule de la part des sœurs et zombies qui meurent à la pelle, il n'y a pas un moment qu'on puisse ne pas aimer dans le film. Je crois aussi que j'ai été juste bluffé par le casting qui est au top. Woody Harrelson est particulièrement en forme et complètement en roue libre sur certains passages et puis voilà...Emma Stone. J'ai juste à prononcer son nom et vous avez compris. En bref pour moi c'est le film de zombies ultime malgré qu'il penche dans le côté humoristique du genre il me semble particulièrement bon et immanquable si on veut tâter de la viande pas fraîche pour Halloween.

Voilà donc une sélection courte mais assez éclectique. Que vous cherchiez du stress avec les deux 28, du classique avec Diary of the Dead, du tellement gore que c'est pas croyable avec Brain Dead ou de quoi se fendre la citrouille avec Shaun of the Dead et Zombieland, il y a un film de zombies pour vous! A vous de voir ce qui vous tente le plus...moi je retourne bouffer du cerveau!