Après huit années de développement, la team de
passionnés à l'origine du remake a été sommée par Sega de retirer sa
création de la toile. La classe, vraiment.


Il y a des histoires qui font de l'industrie du jeu vidéo un univers de
moins en moins reluisant. Et celle du tragique destin du remake de Streets of Rage sur lequel les développeurs passionnés de Bombergames ont besogné pendant huit ans est définitivement de ce genre de sad, sad story ....

Souvenez-vous : après huit années de travail, la team Bombergames avait eu le plaisir de dévoiler enfin la version finale de son bébé il
n'y a même pas dix jours. Ces amoureux de la franchise n'avaient
d'ailleurs cessé de demander l'approbation de Sega pour ce projet.
Approbation qui ne leur a finalement été donnée qu'à demi-mots, de
manière totalement informelle. Bref, rien de légal.

Tout allait bien de le meilleur des mondes, la presse comme les joueurs
se réjouissant de cet accord redorant un peu l'image des grandes
sociétés éditrices de jeux vidéos. Mais voilà, accord il n'y a jamais
vraiment eu d'un point de vue purement légal. Et c'est justement ce qu'a fait valoir Sega auprès de Bombergames, pas plus tard qu'aujourd'hui en ordonnant à la petite équipe de retirer son jeu.

Et oui, il se trouve que Sega continue de commercialiser les trois opus
de Streets Of Rage de différentes manières. Or, la licence lui
appartenant, ce remake - bien qu'étant le fruit d'un travail
passionné de huit longues années et ridiculisant les rééditions
paresseuses de Sega - rencontre un mur qu'on appelle la propriété
intellectuelle.

Histoire d'éviter de voir son image ternie par cette action, Sega s'est fendu
d'une petite déclaration auprès de nos confrères de Kotaku : « Sega s'engage à supporter tous les fans manifestant un intérêt pour ses jeux et quand cela est possible nous les impliquons dans des bêta tests ou
autres types de développement, comme le marketing ou d'autres
opportunités de recherche. Cependant, nous devons protéger nos
propriétés intellectuelles et cela peut parfois se traduire par des
demandes adressées à nos fans pour qu'ils retirent des visuels, des
vidéos ou des jeux par exemple.
 »

Bref le message est clair : un joueur n'a pas le droit de s'emparer de
l'objet de sa passion pour le sublimer, quand bien même l'objet en
question est une série de jeux vieille d'une vingtaine d'années que son
éditeur a usé jusqu'à la corde sans jamais faire le moindre travail de remake.

Source : JVFR/Giantbomb