J'ai toujours adoré Batman, ce super héros qui n'en est pas réellement un. Depuis les films de Burton et surtout la série animée jusqu'aux oeuvres de Nolan, ce héros de la nuit aura bercé ma douce enfance durant les 90's. Mais voilà qu'après avoir surkiffé The Avengers sur le coup, j'ai décidé de me lancer dans le monde fabuleux du comics. Je suis tombé par pur hasard à la bibliothèque sur ce gros pavé de plus de 200 pages réedité en 2010 et nommé sobrement Batman Silence. Ce qui m'a intrigué depremier abord était non pas pour sa couverture mais pour sa suberbe illustration en deuxième page d'un Superman sur le point d'achever le chevalier noir. WTF???

 

 

 NO SPOIL! Vous le saurez si vous lisez le bouquin...


Qu'on se le dise tout de suite, ceci n'est pas vraiment une critique mais un gros coup de coeur pour cette oeuvre écrit par Jeff Loeb et déssiné par l'énorme Jim Lee.


Le début du récit commence par une enquête des plus banales mais qui très vite interpelle de Batman:

"L'héritier des richissimes industries chimiques Lamont, le jeune Edward, a été enlevé par Croc. Alors que Batman vole à son secours, il s'interroge sur les motivations du kidnapping...Croc n'est pas un habitué de ce genre de choses."

C'est à partir de ce spitch que notre homme-chauve souris sera comfronté à une enquête d'une extrême richesse et des plus complexe puisqu'un nouvel ennemis fera son apparition, ce dernier manipule, semble-t-il, plusieurs parmis les plus vieux adversaires ainsi que les alliés de Batman et il y en à un paquet comme Poison Ivy, Catwoman, L'homme Mystère, Catwoman, Harley Quinn, sans oublier Catwoman.... L'histoire élabore une intrigue des plus extrêmes. Notre Bruce va multiplier les fausses pistes cultivant savamment la révélation du mystérieux Silence. Mais aussi le scénariste réussi à multiplier les surprises au lecteur.


Le premier élément développé qui m'à énormément étonné compte parmis les plus incontournables: Le passé de Bruce Wayne. Traumatisé par la mort de ses parents, le milliardaire devient un sombre justicier dans une ville corrompue. On connait certes cela par coeur mais Jeff Loeb humanise d'avantage son héros en lui offrant une enfance. Dans les rares flash-back (déssiné tout en pastel et doté d'un soin époustouflant) et grâce aux retrouvailles avec son ami d'enfance, l'auteur approfondit la dimension humaine de Wayne. On y découvre un Bruce qui n'a pas encore été bouleversé par le crime, assez extravertie et en somme assez naïf. Ce que l'on a eu peu l'occasion de voir auparavant. Mais ce n'est pas tout. L'auteur revient sur la mort tragique de Jason Todd, le second Robin, assassiné par le Jocker. Evénement tragique pour l'homme chauve-souris, il se révèle aussi déterminant pour comprendre sa férocité et sa tourmente.

"Jason n'a jamais été aussi doué que Dick. Le laisser porter le costume fut une terrible erreur. Malgré nos différends, j'ai toujours su que Dick avait le don. Jason n'avait que... que sa colère. Et je pensais... j'espérais pouvoir canaliser cette colère de façon positive. C'est pour cela que j'ai voulu endosser le blâme de la mort de Jason."

J'ai d'ailleur adoré la narration à la première personne auquel Batman nous confronte sa vision de Gotham, de ses pensée les plus tourmentés et les plus mélancoliques qu'il éprouve autant envers ses proches qu'envers ses ennemis. C'est bien simple, au fil de l'histoire c'est à un Batman psychologiquement affaibli, en proie au doute après la mort de nombreux proches, que nous confronte le scénariste. L'abysse qui menace le justicier se fait de plus en plus sentir. Entre notre héros et ses ennemis, seule la loi les sépare et l'instabilité du sombre héros rend douteuse sa santé mentale. A force de secret et de culpabilité, de peine et d'obsession, la figure héroïque présentée semble instable.

C'est d'ailleurs ce secret et cette double identité qui occuperont un autre point important du récit: la relation qu'il a avec Catwoman. Cette dernière solitaire et incapable de faire confiance, nos deux héros trouvent leur solitude dans l'amour. Cette relation permet de comprendre la nécessaire solitude et les doutes - toute relative - de Batman. Déjà vu? Peut-être, mais Jeff Loeb n'est pas un boucher, il maîtrise les éléments de son intrigue d'une main de maïtre. Il sera peut-être même capable de nous faire croire qu'un jour Bruce/ Batman et Selina/ Catwoman seront heureux.

 

Les dessins sont d'une extrême beauté, Jim Lee à fait un travail exceptionnel et on en redemande. Tout les personnages sont détaillés à souhait, leurs charisme est authentique et aucun personnages n'est négligé. Ses dessins sont violents et vifs dont les couleurs très contrastés rehaussent l'intensité et subliment le tout. Les couleurs font partie intégrante du comics de Silence. Elles dépeignent le monde de notre chauve-souris en collant, avec parfois des tons sombres à souhait et parfois des contrastes lumineux saisissant qui mettent valeur les parties obscures ou bien définissent une autre ambiance. En témoigne de la partie dans Métropolis qui est tout à coup beaucoup plus éclairé et plus propre qu'une scène se passant à Gotham City.

 

  Des évènements importants vont tout aussi bien arriver dans la vie de Batman que dans celle de Bruce Wayne. Ce comics affiche un Batman n'étant pas considéré comme un super-héros justicier aimé de tous mais comme un héros compliqué. Tout passe par cet album et Silence est un tournant dans toute l'histoire de Batman.

Les scènes d'actions sont de haute voltiges, impressionnant et fluide, les révélations y sont tortueuses pour un dénouement bluffant - qui ne plaira pas à tout le monde  - avec une histoire rythmé et extrêmement bien écrit. Les planches sont précises et flamboyantes avec une dynamique particulièrement réussie, aucune case n'est là pour remplir bêtement la page et la narration à la première personne est remarquable. 

C'est bien simple, que l'on ne connaisse rien à l'univers de Batman ou au contraire un lecteur régulier, lire ce fabuleux comics ne laissera personne indifférent.

 

 

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Et dire que j'ai grandi avec ces films Joel Schumacher que je te hais...