Dino Dini est une vieille légende du football virtuel. C'est sa passion démesurée du ballon rond et ses talents de programmeur qui ont donné ses lettres de noblesse à ce genre de jeu très prisé sur consoles et PC. Il est à l'origine de titres fondateurs tels que Kick Off (1989) et Player Manager (1990) auxquels les simulations modernes revendiquent encore aujourd'hui leur affiliation.
 
Sa célébrité atteint son apogée au début des années 90. Un détail qui n'échappa guère à l'éditeur aux dents longues, Virgin Games. Bien que ce marché était très disputé avec l'entrée en lice d'Electronic Arts, l'éditeur anglais souhaitait capitaliser sur la notoriété de Dino Dini en lançant un jeu de football éponyme (Dino Dini's Soccer) sur Mega Drive et Super Nintendo. Ce qui n'était pas au goût de l'intéressé. Très humble, il annonça publiquement sa désapprobation face à la manoeuvre calculée de Virgin arguant que ce jeu était avant tout un travail d'équipe. Ce ne fut pas le seul écueil.
 
 
À l'époque, la diversité raciale n'était pas représentée dans les jeux de foot. Les joueurs de couleurs avaient sans nuance, tous la peau blanche. Par simplicité, mais aussi parce que les machines d'alors n'avaient pas assez de RAM pour afficher des sprites de différentes couleurs. À la demande express de Virgin Games, Dino Dini devait corriger ce problème quand bien même la Mega Drive n'avait pas les reins suffisants pour supporter une telle exigence graphique : "que devais-je faire, la mémoire aurait été saturée" se remémore le développeur au journaliste de Polygon.com.
 
Sa qualité d'expertise lui sera d'un grand secours : "finalement, j'ai recouru à la mémoire cache. (Et je me suis dit) Pourquoi ne pas reprendre ces sprites et de les colorer à la volée ? Lorsque l'avatar était chargé à partir de la ROM, je substituais le changement de couleur de chaussure au profit de la couleur de peau". Les séquences de jeu n'auront souffert d'aucun ralentissement. Les joueurs n'y verront que du feu. Cependant, ils étaient ravis de constater que les particularismes nationaux furent enfin respectés dans une simulation de football virtuelle.