C'était le 21 novembre 1988, Nintendo conviait le gratin de la presse spécialisée japonaise à son quartier général pour présenter la Super Famicom. Les 200 journalistes présents étaient déjà conquis avant même de découvrir le successeur de la NES passée à la postérité pour avoir été l'initiatrice du renouveau du jeu vidéo sous l'égide de Nintendo.
 
 
 
D'après les photos, la conférence s'est déroulée de manière très académique, loin de la décontraction d'un CES. L'exécutif a focalisé son argumentation sur les aspects techniques de sa console et comme pour appuyer ses arguments, il prend en comparaison la PC Engine et la Megadrive pour mettre en valeur la supériorité de la Super Famicom sur ses concurrentes. Des démos son projetées sur écrans pour valider tout le déballage technique sortit de la bouche des ingénieurs, notamment Miyamoto.
 
 
L'ivresse gagne les journalistes, la rupture graphique est très nette entre la SFC et sa cadette.
 
La nouvelle console de salon du fabricant se signale par une incompatibilité en natif avec les jeux de la précédente génération. Il faudra acquérir un adaptateur pour jouer aux jeux Famicom. Passée cette faiblesse, les journalistes s'attardent sur les nouvelles capacités de la Super Famicom. En plus de la bonification des couleurs, résolutions, scrolling, taille des sprites, c'est tout un nouveau vocabulaire que la presse se doit de maîtriser pour expliquer aux joueurs comment cette console gère ces applications inédites : effets vidéo mosaïque ou fondu, rotation, mode 7... Talon d'Achille de la NES, le son a bénéficié de toutes les attentions de la part de Nintendo. La presse spécule sur les futurs titres à venir sur cette console à la puissance renversante. Mario, Zelda, Metroid sont cités, les journalistes poussent même un peu le bouchon en imaginant des simulations pointues sur SFC.
 
 
 
Entre cette présentation en grande pompe et sa commercialisation, Nintendo aura attendu deux ans avant de lancer son nouveau format. Son lancement était pourtant prévu pour juillet 1989 mais le regain de vigueur de la NES poussera le constructeur à temporiser. Les premières spécificités techniques ont évolué vers le haut. La RAM de la SFC était préalablement fixée à 8 ko (128 Ko dans la version finale), les lignes de l'adaptateur Famicom seront redessinées comme les boutons de la manette siglés de lettres de l'alphabet A, B, C, D avant d'être remplacés par les familiers A, B, X, Y.
 
 
 
Les journalistes japonais ont recueilli les premières impressions des éditeurs. Taito se dit intéressé par les capacités de la console tandis que Tecmo se montre curieux des types de jeu que l'on peut créer sur SFC. Namco satisfait avait déjà des idées de transposer une carte d'arcade compatible avec le nouveau format de Nintendo. Square revendique une confiance aveugle en faveur de Nintendo. Ses prévisions de vente de 3 millions de SFC par an lui semble réaliste, c'est pourquoi il se déclare impatient de développer des jeux sur la 16bits. Data East exprime beaucoup d'empressement à essayer un probable Mario 4 et Zelda 3 à l'inverse d'Hudson évasif et prudent, l'éditeur refuse de livrer son sentiment avant de l'avoir expertisée. Capcom se dit intrigué par la débauche d'effets techniques promises par Nintendo qu'Enix croit dur comme fer. Le concurrent direct de Square se montre attentif aux nouvelles fonctionnalités et sur le ton de l'humour déclare que les développeurs pourraient s'épuiser à toutes les exploiter.
 
La suite, on l'a tous écrit à notre manière...