Une histoire de gros sous, encore. Mais c’était il y a un peu plus de dix ans, lorsque Microsoft examinait les conditions de son entrée dans l’industrie du jeu vidéo. Il fallait défaire le roi Sony et tous les moyens étaient bons pour atteindre cet objectif ambitieux. En premier lieu, se servir de la capacité financière quasi illimitée du numéro un mondial de l’informatique afin de désacraliser l’image idéalisée du hardware dans l’esprit des joueurs. Un positionnement marketing sur lequel s’était reposé Sony pour vanter la puissance technique renversante de sa nouvelle console, la PlayStation 2. Mais pas seulement.
 
Certains studios comme Oddworld Inhabitants convaincus du pari fou de Microsoft, sautèrent le pas. Lorne Lanning se souvient pour GI.biz : « Microsoft pressentait un glissement du segment coeur de cible en faveur des joueurs occasionnels. C’était pour cette raison qu’ils nous ont approchés, persuadés que nous étions en mesure de nous attaquer à la chasse gardée de Mario et de l’en chasser [...] Ils convoitaient cette audience, jusqu’à offrir éventuellement la Xbox ». Interrogé par le même journal, Seamus Blackley – co-créateur de la Xbox – ne dément pas ces affirmations. « Aux premiers jours de sa conception, tout le monde suggérait la gratuité de la console ».
 
Une idée très rapidement abandonnée au profit de la vérité du prix. Mais celui-ci jugé inacceptable pour le joueur désargenté (prix de lancement 475 euros !) avait contrarié la carrière commerciale de cette console à la supériorité technique trahit par une avalanche de ports PS2.