C’est une histoire américaine. Une invraisemblable histoire américaine pêchée sur le fil d’actu de news.Yahoo.com US. Nous sommes en 1982, en plein âge d’or du jeu vidéo. À travers le pays, les salles d’arcade ne désemplissent pas. Toutes les générations se pressent devant les bornes Pac-Man, Centipede, Donkey Kong pour y dépenser en masse argent de poches ou voir fondre leurs bas de laine pour les plus âgés. Si les acteurs de cette industrie florissante nagent dans un bonheur fragile, ce nouveau loisir n’est pas au goût de tout le monde.
 
Avec des succès divers, des politiciens en mal de publicité, associations familiales ou groupes sectaires se pressent dans les médias dans le but de diaboliser le jeu vidéo. Leur croisade trouve un certain écho auprès de l’opinion publique américaine tandis qu’en l’absence d’organisme représentatif, les constructeurs et opérateurs tentent de se défendre en ordre dispersé.
 
 
Fort heureusement, le formidable engouement populaire porté au jeu vidéo résiste aux nombreux procès d’intention menés par ses détracteurs à travers les États-Unis... en dehors d’une petite bourgade qui se distingue par l’absurde. La municipalité de Marshfield dans l’État du Massachusetts tranche dans le vif. Ce divertissement est interdit au motif que « les jeux vidéo sont addictifs, incitant à l’école buissonnière et poussant de manière déraisonnable à la dépense d’argent », se souvient un résident de la ville initiateur de cette prohibition. La Cour suprême du Massachusetts valide l’impensable. Les nombreux recours emmenés par une partie des habitants de la ville afin de casser cette décision de justice aberrante n’y feront rien, la Cour Suprême des États-Unis refuse d’arbitrer.
 
 
À deux reprises, en 1994 et 2011, les défenseurs entreprennent de mettre fin à cette condamnation injuste sans succès. Il faut attendre 2014, à l’initiative d’un citoyen déterminé et l’appuie d’entreprises locales pour que cette décision municipale d’arrière-garde soit enfin cassée après 32 ans d’existence : « Nous avons entrepris quelque chose d’important », résume Graig Rondeau, l’heureux instigateur du référendum organisé pour l’occasion. C’est avec 203 voix contre 175 que la ville de Marshfield sort enfin de la préhistoire.