Ultimate Journey est prêt à venir grossir l’impressionnante ludothèque de la Famicom. Nous sommes en 1991, Bandai s’apprête à commercialiser son nouveau titre dont le moindre pixel rappelle avec force le hit de Tecmo, Ninja Gaiden. Le joueur incarne un guerrier amérindien nommé Mojavo. Epris de justice, il s’est juré de défaire les agissements du traite Wrathkon, un magicien maléfique issue de sa tribu. Tadadaaa !!!!!
 
 
Les premiers niveaux ne se démarquent pas du classicisme d’antan. Side-scrolling et distribution de baffes donnent faussement le ton au joueur, car dès le quatrième niveau, les aptitudes surnaturelles du héros cassent un rythme de jeu attendu. A l’instar de Manimal, Mojavo est en effet capable de se transformer en prédateurs. Il devient un requin pour se livrer à de frénétiques séquences de shoot’em up à la Gradius ou encore se change en aigle dès le niveau suivant afin que ce dernier gagne plus facilement les hauteurs du château de l’infâme Wrathkon. Les images de ce titre très séduisant inondent la presse spécialisée occidentale avant que celle-ci ne rende un verdict plutôt flatteur pour Ultimate Journey. La conception élégante des niveaux est louée, sa profondeur de jeu appréciée en dépit d’un manque de challenge.
 
 
C’est à l’initiative de Dan McArthur, un programmeur de la filiale américaine de Bandai, qu’Ultimate Journey voit le jour. Il adresse croquis et pitch à la maison-mère située au Japon. L’état-major se montre intéressé et sans attendre donne carte blanche à ce jeune et bouillonnant développeur. La production suit son chemin, chaque étape de son élaboration est validée par ses supérieurs. Ultimate Journey ne verra jamais le jour au Japon, cette réalisation très américanisée n’est pas adaptée aux goûts des joueurs locaux. Etrangement, ce jeu connaîtra le même sort aux Etats-Unis... Pourtant, la presse nord-américaine avait reçu une version quasi-finale du titre de Bandai USA. Aucune explication officielle n’est délivré par l’éditeur. Identique mutisme de la part de l’auteur du jeu, identifié comme tel. Le responsable éditoriale de la publication EGM tenta une explication dans les colonnes du site 1up.com : “Ultimate Journey a sûrement perdu son approbation, la direction japonaise aura probablement changé d’avis, notamment sur la qualité du jeu”.
 
 
 
Les annulations de jeu sont monnaie courante dans l’industrie comme en témoigne la liste nécrologique tenue par les sites Unseen64.com et Lostlevel.com . Elles ne perturbent en rien son dynamisme, mais trahie une gestion dans l’urgence dans la conduite de certains projets jugés secondaires.