Quantum Conundrum. Quel nom étrange. En français, ça voudrait dire "Énigmes quantiques". Lorsque j'en ai entendu parler au tout début, les premières images m'ont fait penser à Portal. Normal hé, c'est la co-créatrice de Portal qui est à l'origine du jeu ! "Ooooh, ça promet", me dis-je alors. J'ai bien sûr sauté sur la précommande, version Season Pass pour avoir droit aux DLC, à l'OST, etc. Et je l'ai terminé hier à 100% (sans DLC vu qu'elles sont pas encore sorties, on ne connaît que leur nom : "Ike-Aramba" et "La Débâcle de Desmond".

Histoire

Il y a une histoire ? Ah ? Ah oui, c'est comme Portal... L'histoire tient sur deux lignes : vous avez un oncle un peu fou, qui fait des inventions généralement fonctionnant à moitié (vous voyez le père dans Gremlins ? Pareil : les inventions sont géniales, mais soit trop efficaces, soit pas assez...). Lors de vos vacances habituelles dans le manoir familiale, vous vous retrouvez seul avec vous-même. Votre oncle finira par vous demander de le sauver, car il est prisonnier d'une dimension parallèle, apparemment la dimension des objets perdus, et figurez-vous qu'il en a profité pour perdre la mémoire et ne pas se souvenir du pourquoi il est là-dedans. Voilà pour le décor.

Gameplay

Comme Portal, il s'agit d'un First Person Puzzle. La comparaison s'arrête là. Oui, les lasers semblent être identiques. Oui, les boutons aussi. Mais ce serait une grave erreur de croire que Portal et Quantum Conundrum ont le même gameplay, Quantum Conundrum est infiniment plus basé sur les réflexes, et sur la précision. Et dans un jeu en vue subjective, la précision du côté plateforme de la Force, c'est juste une horreur. Votre portal gun est remplacé par un gant qui permet de changer de dimension, seulement si vous avez placé les batteries qu'il faut dans l'IDS (qui permet en gros à votre gant de remplir son rôle inter-dimensionnel, car il le fait pas tout seul, les pouvoirs que nous avons ne sont pas permanents). Quatre dimensions possibles, en plus de la normale. Détaillons-les.

  • Plume : Première dimension que l'on récupère dans l'aile bleue, elle rend tous les objets dix fois plus légers. Cela permet de trimballer des coffres-forts, des canapés et des tables en rigolant d'une seule main, mais gare aux ventilateurs géants qui vont du coup tout faire bringuebaler. 
  • Plomb : Seconde dimension, aussi acquise dans l'aile bleue. Elle a l'effet inverse et rend tous les objets dix fois plus denses et lourds. Étant plus denses, ils ne sont plus sensibles aux lasers, et les petits colis postaux peuvent devenir des poids suffisant pour actionner les interrupteurs.
  • Ralentie : (oui, c'est UNE dimension, donc c'est LA dimension ralentiE ! :p) Troisième dimension, récupérée dans l'aile jaune (seconde "zone" du jeu), comme son nom l'indique elle ralentit tout. La chute des objets, le lancement des objets, le déclenchement des portes, des lasers, j'en passe et des meilleures. Un des combo les plus utilisés sera Plume > Lancer d'objet > Ralenti (pour pouvoir grimper dessus).
  • Inversée : Dernière dimension, choppée dans l'aile rouge (la troisième "zone" du jeu). La gravité y est inversée, à se demander si le manoir est la tête en bas :) Permettra (entre autres) d'activer les interrupteurs du plafond, de lancer les objets très loin en alternant cette dimension avec la normale, etc...
A noter une chose importante : vous n'êtes pas affecté par les dimensions, donc pour la dimension inversée par exemple vous devrez être sur un élément qui s'envole pour monter (sachant que si vous vous au plafond, vous traverserez purement et simplement l'objet, équivalent généralement à une mort rapide), et la dimension ralentie ne vous ralentit pas, gare aux chutes car l'objet va plus lentement que vous en descente :p Avec ces quatre dimensions et des enchaînements parfois vraiment extrêmes, il y a cinq éléments en plus qu'on doit collecter par niveau, les deux premiers n'apparaissant pas forcément à chaque niveau :
  • Les robots sonores (c'est juste un collectible, qui ne sert à rien à part à faire joli dans le grand hall)
  • Les plans (permettent de débloquer une dimension dans la salle "Recherche et Développement", que j'ai pas trop compris l'utilité de cette salle à part récupérer un robot)
  • Le coeur qui se récupère en ne mourant pas de tout le niveau (condition sine qua none pour les deux objets suivants, donc en fait on l'a plus ou moins automatiquement si on les fait)
  • Le défi temps, une horreur indicible tellement tout est chronométré au poil de cul sur les niveaux "simples"... Le premier niveau, devant être fait en 80.00, j'ai dû m'y reprendre une demi-dizaine de fois pour réussir à avoir PILE 80.00... Frustration, quand tu nous tiens...
  • Le défi changement, consistant à finir le niveau avec le moins de changements de dimension possible. Beaucoup plus simple que le défi temps, il est souvent lié à celui-ci (sauf dans les niveaux où la dimension ralentie est beaucoup présente, mais moi qui faisait généralement tout en ralenti au cas où, je me rendais compte que les dév avaient autorisé un ou deux retours à la normal histoire de pas être trop salaud... Tant pis, ce fût une trentaine de minutes de sûreté qui ont été perdues, mais au moins j'étais tranquille :) ).
Les défis sont clairement des défis extrêmement tendus, où il ne faut pas avoir peur de prendre des risques, de transgresser des interdits, et user d'ingéniosité et de chaque "bug de collision sur les décors" (genre marcher sur une poutre de cinq pixels pour attendre l'ouverture d'une porte) pour réussir ces foutus temps.
 
Tout la durée du voyage est agrémentée des commentaires de votre oncle sur les tableaux, ses inventions que vous croisez, et son désespoir à vous voir démolir chaque vitre...
 
Concernant les niveaux, on ne s'ennuie jamais, chaque niveau est un nouveau défi avec une nouvelle façon de le résoudre (ou presque). L'apprentissage se fait de façon linéaire et agréable. Sauf quand on a un problème moteur comme moi pour enchaîner des dimensions, le jeu ne devrait pas poser trop de problèmes (j'ai dû utiliser deux macro pour réussir quand même, un permettant le lancer avec ralenti et l'autre pour utiliser le lancer avec changement en plomb, bien que ce second c'était plus par fainéantise que par réel problème d'anticipation).
 
Le niveau le plus difficile est pour moi sans contestation possible "Surf Extrême" (vous devez rester sur des tables, des canapes, et passer des lasers, des trous, des ventilateurs en alternant comme il faut la dimension inversée et, selon cas, la dimension plomb ou plume... Une horreur).
 
Durée de vie
 
Pour l'histoire principale, si vous fouillez chaque recoin pour tout trouver, environ 4-5h. Si vous comptez faire tous les défis et vraiment torcher le jeu, attendez-vous plutôt à une bonne quinzaine d'heures. 
 
Son
 
Alors le son, il est juste super. Chaque musique est très bien adaptée, Ike a un grognement bien kiffant, les bruitages sont de bonne qualité à mon goût et le générique de fin reste longtemps en tête. De plus, pour la version à quelques euros supplémentaires, vous avez droit à l'OST en toute légalité, c'est pas génial ça ? :)
 
Conclusion
 
Une histoire vraiment bof qui finit de façon pas forcément super compréhensible (mais bon, c'est pas vraiment le genre de jeu qu'on achète pour le background), un gameplay intéressant quoi que frustrant, un challenge très acceptable, des développeurs à l'écoute des demandes du public (ils n'ont pas mis longtemps à intégrer quelques options supplémentaires pour satisfaires les premiers joueurs, comme l'enlèvement de l'effet brouillard, ou encore la possibilité d'enlever le plein écran), un très bon rapport qualité/prix (pour 15€, j'ai droit à plus de 15h de jeux avec les futures DLC), un son sympa, et SURTOUT, des écrans de mort vraiment super bien trouvés (il y a cinq centaines de trucs que l'on ne pourra pas faire parce qu'on est mort, et chaque fois ça arrache au mons un sourire, si ce n'est un rire...), donc : FONCEZ.