Le Conte du Graal est l'un des premiers romans écrit en langue romane (pas besoin de faire un dessin pour l'étymologie du mot roman). Cette langue est en fait une forme de latin parlée, et donc se situe quelque part entre le latin et notre bon vieux français. En vrai lire cette oeuvre en VO relève de l'historien...

Alors pourquoi lire un tel bouquin qui accuse quand même un âge de plus de 800 ans ? Depuis longtemps je suis fasciné par ces bons vieux RPG mâtinés d'aventures, de magie, de dragons, et donc je m'interroge sur les origines de l'heroic fantasy... Comment ça a été inventé, pourquoi, etc... Après avoir lu ce livre j'ai pas bien avancé sur ces questions, mais j'ai quand même trouvé ça intéressant. Voyons voir pourquoi.

Ce roman conte donc les aventures de Perceval le Gallois, et de Gauvain, neveu de ce cher roi Arthur, dans une deuxième partie. Le style du texte dépayse tout de suite et a beaucoup vieilli, et les traducteurs ont fait en sorte de conserver le "charme" rétro de l'oeuvre. La lecture n'est donc pas toujours des plus simples à suivre, ils aimaient en effet les phrases très élaborées à l'époque, avec le verbe et le sujet un peu n'importe comment. Mais heureusement le scénario est quand même assez captivant, bien que d'un classicisme au-dessus de tout (et oui, vu Chrétien de Troyes est dans les premiers à écrire des histoires dans le style, il va donc pas se prendre la tête à faire dans l'original, il laisse cette peine à ses successeurs). En fait en tant que tel, je ne recommanderais pas vraiment la lecture de ce roman, cependant la réflexion qu'on peut avoir dessus est malgré tout intéressante.

Des chevaliers errants dans DQIVD'après le commentaire du livre (assez indispensable si on veut que la lecture soit enrichissante), une des créations de l'auteur est le principe du chevalier errant, qui va chercher aventure un peu au hasard de la route. Et forcément, on est dans un roman, alors il en arrive tout plein des choses, et pour les 2 protagonistes. C'est très souvent des jeunes filles en détresse, qui permette à l'auteur de disserter sur son deuxième sujet favori : l'amour courtois (lire platonique et chaste ou presque). Et celles-ci sont en détresse parce qu'à un moment il y a un méchant quelque part, et ainsi une autre partie du récit fait la part belle à la lutte du Bien contre le Mal. Finalement on a un dernier thème de l'ouvrage qui l'importance de la piété (comme ferveur religieuse, c' était en effet à fond dans le vent de l'époque).

 

Et là, on voit que 3 des thèmes abordés (le chevalier errant, l'amour courtois, et le Bien contre le Mal) sur 4 par cette antiquité de bouquin est repris sans arrêt sur les jeux de rôle en particulier qui nous ont envahi dans les années 90 sur SNES en particulier. Je pense aux premiers FF, à Dragon Quest, et à beaucoup d'autres... Ca laisse assez rêveur de voir qu'au Moyen-Âge les gens tripaient sur les mêmes choses que moi à 10 ans sur SNES.