Parfois quand on a envi de lire un bouquin, choisir ce dernier sur un coup de tête peut se révéler être une bonne idée. Ce fut le cas pour une de mes dernières lectures : Slaughterhouse 5 de l'américain Kurt Vonnegut (Abbatoir 5 en France).

Je ne savais rien de cet auteur avant de croiser ce livre à la bibliothèque. « Un magnifique roman sur l'honneur de la guerre dans la veine de Catch 44 de Joseph Heller » était écrit sur la quatrième de couverture.

Slaughterhouse 5 est un roman court mais extrêmement complexe (mais pas compliqué). Nous sommes ici en présence d'un enchevêtrement de récits. Voici le récit principal, celui qui constitue la charpente de l'intrigue : l'auteur endosse le rôle de narrateur et explique (dans les dix premières pages du roman) combien il lui est difficile d'écrire ce livre qu'il veut consacrer au désastre de la destruction de la ville de Dresde par les alliés en 1945. Puis rapidement nous rentrons dans la « véritable » histoire du roman.

Notre héros, Billy Pilgrim est chez lui, sa fille est à ses côtés. Billy est en fin de vie et raconte des histoires incohérentes à cette dernière. Billy aurait été enlevé par les extraterrestres. Trois pages plus tard, Billy est au Luxembourg, nous sommes en 1945 et la guerre touche à sa fin. Il fait partie de l'armée américaine et est sur le point de se faire cueillir par les soldats allemands en patrouille. Il devient alors prisonnier de guerre. A partir de là, les allées et venus dans les couloirs du temps ne vont cesser jusqu'à la fin du roman. Ces allées et venus se font de manière tellement fluide et cohérente qu'elles en arrivent à faire perdre toute notion de temps au lecteur qui ne discernera qu'avec difficulté le présent du passé ou même de ce qui tient de l'imagination de Billy.

Un épisode de la vie de Billy éclaire cette narration originale. Des extraterrestres expliquent à Pilgrim qu'eux, à la différence des humains, voient le monde en 4 dimensions. Ainsi quand un extraterrestre regarde un être humain il le voit à différentes étapes de sa vie simultanément, si bien qu'une personne morte est toujours visible à travers leurs yeux.

Slaughterhouse 5 est un de ces livres qui marque bien plus par son style que par le thème traité. Et comme tout bon livre il ouvre une réflexion pas uniquement sur la guerre mais aussi sur la vie et la mort.

Dewa.