euh...

Le week-end dernier, petit déjeuner familiale. Rien de meilleur qu'un bon thé pour réhydrater nos carcasses de bon matin me direz vous...Faux, faux, faux, je me dois de sortir mon index et de l'agiter de gauche à droite sous votre nez. Le thé, un sujet de discorde bien plus délicat que le mariage pour tous.

Nous étions tous là autour de la table. L'idée m'a pris de demander à l'assemblée si quelqu'un souhaitait étancher sa soif d'une bonne tasse de thé. Le cauchemar allait débuter. On m'a tout d'abord demandé si je leur proposait un thé à la menthe préparé à la marocaine, du thé en sachet ou en vrac. Vrac. Puis ils ont continué en me balançant des dizaine de noms de thé, voire même des mélanges de thé propres à certaines boutiques : « tu as du thé des amants », «moi j'aime bien le blend 1884 », ...

Panique dans mon cerveau, je ne parviens plus à traiter l'information, il faut agir vite. Je décide de leur dire que je n'ai qu'une variété de thé (Cahuzac style): de l'English breakfast (ça tombe bien!). Me croyant sorti d'affaire, je reviens avec le thé et l'eau bouillante. Je prépare la théière (autrement dit je verse du thé dans la théière).

« Stop ! Tu dois d'abord rincer la théière à l'eau bouillante »

« Non pas bouillante, frémissante »

Je fais quoi, je rince, je rince pas ? Je n'ai rien entendu. Oops, trop tard le sort en ai jeté, le thé a déjà été versé.

« Tu ne l'a pas mis dans un sac ? Tu sais qu'avaler des feuilles de thé c'est toxique »

Croisons les doigts pour que tu en boives.

Je commence à verser l'eau...

« Tu es sûr que l'eau n'est pas bouillante, ça va dénaturer le thé, il faut qu'elle sois à 75° c'est la température idéale »

Heureusement, j'ai toujours mon thermomètre sur moi. Je verse l'eau.

« Allez ! Je chronomètre 3 minutes! »

« 4 minutes ! »

« Non les thés noirs c'est trois minutes pas plus, le thé c'est une vrai science »

Je vous laisse la théière servez vous je vais prendre du café.

Ceci est une histoire vrai qui se répète fréquemment. Il faut croire que c'est un grand sujet de société. Goerge Orwell, écrivain -journaliste (et vice versa), dédia un article à la préparation du thé A Nice Cup of Tea dans le numéro du 26 janvier 1946 de Evening Standard.  Le texte a été publié pour la première fois en France dans le numéro 7 de la revue Feuilleton. 

Existe t-il des sujets plus segmentants que le thé?

Dewa.