L'incident de Fukushima semble avoir ébranlé la fibre politique du japonais moyen. Le Japon est une démocratie très jeune et pour le moins très bancale. Une démocratie marqué par un vide intersidéral de conscience politique chez les citoyens japonais. Fukushima aura au moins eu l'effet de sortir la population de cette léthargie qui saute aux yeux. Quelques jours après mon arrivée à Tokyo lors de mon tout premier séjour en septembre je me faisais cette reflexion: "si le japon était une boîte je la seccouerais très très fort."

Cependant, le Japon change et la jeune génération s'est lancé dans un combat contre cette léthargie mais toujours "à la japonaise." Pas question d'aller manifester bruyamment, bloquer la circulation et mettre le feu aux voitures. Des actions discrètes mais efficaces voient le jour, une manière d'éviter la stigmatisation. Une action de ce type a été mise en place au début du mois à la gare de Shibuya.

Cette année au Japon on fête le centième anniversaire d'Okamoto Tarou dont l'oeuvre la plus célébre reste Asu no Shinwa ou "le mythe de demain." Une fresque de 5,5 mètres de haut sur 30 de large perdue puis retrouvée au Mexique en 2003 avant d'intégrer définitivement la gare de Shibuya en 2008. Cette toile semble être une critique de l'atome. On y voit un être humain désintégré par une bombe atomique.

Au début du mois, un militant non identifié à ajouté dans ce paysage apocalyptique les quatres réacteurs de Fukushima de façon astucieuse grâce aux espaces vides en bas à droite de la toile. Cette ajout a été rapidement retiré mais a été immortilisé grâce à la technologie de poche.

C'est un collectif d'artistes provocateurs nommé ChimPom qui est à l'origine de cette action (ils avaient déjà critiqué l'industrie du luxe en faisant sauter à coup de mines des accessoires de luxe. Coup de pub ou véritable action militante, à vous de juger mais pour moi c'est très clair: tout est politique (de la marque de biscuit que j'achète au film que je vais voir...).

Il serait grand temps d'entrer dans le post-matérialisme et de revoir ses classiques, comme disaient les féministes: "le personnel est politique."

Dewa.