Au mépris d'un emploi du temps démentiel et de potes constamment avinés, je suis retourné cette année à mon chouchou des nuits d'hiver longues comme un jour sans pain, Football Manager, mon amant depuis cette saison 1998/1999, la saison du vice, mais aussi la saison de Batigol (à ne pas confondre avec Cavegol), mon fin limier préféré, dont les envolées perforaient à coup sûr toutes les défenses cheatées du Calcio en profitant des offrandes du fabuleux Rui Costa, chaussettes basses mais tête haute.

 

 

Quinze ans ont passé mais toujours cette passion quasiment ininterrompue pour ce simulateur de billes en mouvement - depuis plusieurs années - autrefois simple simulateur de tableau Excel, ce qu'il est toujours et ce qu'il restera.

FM est un vortex, un abysse, une fuite, mon havre de paix, le compagnon idéal des nuits d'hiver, le télé-achat tournant à vide sur le plasma.

Bâtir, rebâtir, réutiliser sans cesse les mêmes pépites identifiées, se refiler les bons plans entre potos ou sur l'Interweb mondial. FM est un insatisfaction permanente qui avance sans cesse vers le match suivant, entretenant la pousse décomplexée du poil - on y revient toujours - un poil aimant, heureux de vivoter dans les mêmes fringues des jours durant.

FM est la plus grosse drogue vidéoludique qu'il m'ait été donné de goûter, ce délice incommensurable de savoir à l'avance qu'en lançant une « petite partie pour voir », le prochain mois ne tournera qu'autour de l'obsession d'acquérir un meilleur kinésithérapeute pour son équipe.

Car toi-même tu sais, ô vingtaine de lecteurs (déjà, je suis flatté...), tout de la puissance maléfique de ce jeu qui nous rendra tous célibataires et sans enfants poilus ! Mais rien ne peut remplacer, non, le plaisir infini, de remporter la Coupe de la Ligue avec le Red Star FC.