Blade 2 (2002)

Lire la partie 2 de notre rétrospective sur la saga Blade

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Film réalisé par Guillermo Del Toro (interdit aux moins de 12 ans)

Le pitch

Deux années après la tentative de prise de pouvoir par Deacon Frost, rien ne va plus dans le royaume souterrain des vampires. Les différentes communautés doivent non seulement faire face à Blade, mais surtout à un étrange virus qui les change en cannibales retourné contre leur propre espèce.

Lorsqu'un vampire est contaminé, il se change en Reapers (faucheurs) et dispose d’une agilité et d'une force semblables à celles de Deacon Frost sous forme "Magra". Les vampires contaminés ne conservent ni leur intelligence ni leur personnalité, ils s'expriment simplement comme des animaux affamés. En contrepartie, ils ne sont plus sensibles à l'ail et aux armes en argent. Leur mâchoire ressemble beaucoup à celle de Predator (crochets sur les côtés, ouverture en deux de la mâchoire inférieure), et serviront de modèlent quelques années plus tard pour les infectés des jeux et films Resident Evil.

Eli Damaskinos, le plus vieux des vampires encore vivant après la purge opérée par Deacon Frost, organise une rencontre avec Blade.

Il le convainc d’unir ses forces à celle d’un commando de vampires chargé d’éliminer le premier porteur du virus, Jared Nomak.

Selon Eli Damaskinos, une fois la race des vampires complètement éteinte, les humains seront les prochains à servir de plats chauds.

Sans coopération minimale, les deux races n’ont aucune chance de survivre à ce fléau d'une nouvelle nature.

Blade comprendra bien tard que le chef des vampires s’est joué de lui. Jared Nomak décime effectivement les rangs vampires, mais il se moque de la domination du monde ou de propager un quelconque virus.

Il livre avant tout une croisade personnelle contre Eli Damaskinos. En montant l’un contre l’autre Blade et Jared Nomak, le vieux chef vampire pensait faire d'une pierre deux coups, et annihiler toutes menaces qui pesaient sur son royaume.

La critique 

Le réalisateur Stephen Norrington refuse de tourner la suite des aventures de Blade, estimant qu’il ne pouvait faire mieux. Les producteurs font alors appel à Guillermo del Toro, auteur de petits bijoux dans le genre "horreur" avec Cronos (1993), Mimic (1997) et L'Échine du Diable (2001).

Etant donné la qualité de ces films à petit budget, les fans de Blade retiennent leur souffle quand ils apprennent que la superproduction Blade 2 (avec une rallonge de 10 millions de dollars par rapport au premier volet) est confiée au réalisateur mexicain.

Guillermo del Toro commence par faire le ménage, ce qui se traduit par des choix a priori très étranges. Le docteur Karen Jenson n’apparait pas dans ce film - alors qu’elle avait survécu aux évènements du premier volet ! Par contre, le mentor de Blade, Whistler - qui s’était suicidé d’une balle dans la tête après avoir été mordu par un vampire - a un rôle de premier plan pendant l’ouverture du second film ! De même, la "Maison d’Erebus", conseil où douze chefs prenaient les décisions pour l'ensemble des communautés vampires, n'a plus aucun rôle. Certes, ils se sont fait décimés dans le premier film par Deacon Frost, mais on aurait pu s'attendre à ce que de nouveaux dirigeants émergent et fassent perdurer ce conseil.

Ces contradictions scénaristiques ne sont compréhensibles qu’en prenant le contexte du tournage du film. En effet, Matrix (1999) a marqué le cinéma d’action, au point même de pratiquement asphyxier le genre avec ses 463 millions de dollars de recettes. Même si Blade est l’une des influences de Matrix, la comparaison n’est pas à l’avantage du premier...

Guillermo del Toro décide de moins tenir compte de la cohérence, et privilégie ce qui fonctionnait dans le premier film : le duo Whistler / Blade face à un Super-vilain, les affrontements spectaculaires à l'arme blanche. Il ajoute sa touche personnelle : de l’humour, absent de Matrix. 

Chacune des apparitions de Jared Nomak se ponctue dans un affreux bain de sang, contrebalançant les situations plus légères du commando "Blood Pack" (avec Ron Perlman et Donnie Yen).

Le talent de Guillermo del Toro aidant, Blade 2 est infiniment supérieur au premier volet. Le ryhtme est soutenu, les effets spéciaux acceptables, et l'on ne s'ennuie pas une seconde.

L'ajout d'une nouvelle race, les "Reapers", aide à faire oublier la "Maison d’Erebus", élément majeur du premier volet qui faisait référence aux luttes de clans dans le jeu de rôle (et le jeu vidéo de 2000) Vampire The Masquarade. Avec un second volet de qualité, Blade accède au statut de Super-héros aux yeux du grand public, qui lui fait un triomphe avec 155 millions de dollars au Box-office.

Lire la partie 4 de notre rétrospective sur la saga Blade

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