Vous avez été très nombreux, sur cette édition 2013 de Japan Expo, à nous reprocher une communication devenue parfois trop institutionnelle. Il faut entendre par là que nous avons perdu de notre proximité avec vous, que nous sommes moins dans le partage qu'à nos débuts. En fait, c'est un reproche qui mérite explication. D'abord parce que n'importe quelle remarque dès lors qu'elle flirte avec le reproche mérite une explication. Ensuite parce que ce souci d'une communication souvent sérieuse et qui s'articule principalement autour de nos sorties, nous le partageons autant que vous.

Après, soyons honnêtes. L'éternelle arrivée de la (ou les) palettes, ça peut lasser. Les montagnes de colis aussi. Et lorsqu'on souhaite éveiller l'attention de nos lecteurs, il faut faire attention à ne pas "newser" de manière systématique. Montrer l'évolution est une chose importante, surfer sur la surprise un impératif. Par contre, nous sommes toujours aussi excités par l'arrivée d'un nouveau bouquin. Chaque livre, c'est une histoire à part entière. Des acteurs différents, des process de production distincts, un sujet, une vision... On plaisante souvent qu'on pourrait, à chaque fois, écrire un ouvrage sur l'ouvrage qu'on reçoit. Après, cela sera-t-il lisible pour nos lecteurs ? Finalement, le fait que, peu à peu, nous ayons professionnalisé notre activité, n'avons-nous pas expressément focalisé notre communication autour de l'essentiel pour ne pas jouer la carte de la surabondance au risque de fatiguer ceux qui nous suivent depuis nos débuts ?

C'est peut-être une erreur que d'avoir pensé cela. Mais il faut aussi qu'on vous avoue une chose : six ans après, plusieurs aspects de notre travail se sont corsés. Si nous ne suivons pas le culte du secret, certains projets nécessitent la fermeture du clapet et souvent, des contrats nous liant à des tiers induisent le silence absolu. Il y a aussi l'aspect pécuniaire. A partir du moment où l'argent devient un nerf de plus en plus à vif quant à notre métier, est-il bon de communiquer dessus ? Pas simple.

En tout cas, une chose est sûre. On va tâcher de reprendre davantage contact avec vous. Il y a évidemment des tonnes de choses qu'on doit vous faire partager. Des trucs fous qu'on révèlera peut-être un peu plus tard. L'aventure que nous vivons, nous vous la devons en très grande partie. Et si vous nous reprochez de ne plus communiquer comme avant, il y a sans doute une nouvelle façon de vous faire partager l'aventure que nous devons inventer.

Allez, pour clore ce long post, voici une petite image rigolote. Nous sommes en mai 2011. Avec deux ans d'avance, nous célèbrons à notre manière les 30 ans de la Famicom. C'est précisément le moment qui a enclenché la v.2 des Editions Pix'n Love. Là où on s'est dit : "Tout est possible. A condition de la vouloir fort, très fort." Bientôt, la v.3...