Comme toute la sphère jeu vidéo, nous sommes ébranlés. Nous ne nous étendrons pas sur les multiples inventions et innovations que ce génie aura apportées dans le monde des nouvelles technologies. Il suffit de parcourir la toile ce matin pour voir combien nous lui devons et combien notre chagrin est grand.

Tous sur facebook & consorts citent à juste titre l'i-phone ou l'i-pad. C'est vrai que ces deux supports ont dynamisé l'essor d'un jeu vidéo dématérialisé qui aura fait grincer les dents des amateurs de jeux en boîte. Pourtant, grâce à ces plateformes, une nouvelle (ou plutôt très ancienne) façon de jouer s'impose : celle du fun immédiat, que certains préjugeront de manière péjorative en la nommant "casual gaming". Le fun immédiat, ces petits jeux que n'importe qui comprend immédiatement... Mais ce n'est pas avec ces nouvelles technologies que nous voulions lui rendre hommage... C'est en reprenant cette petite partie du chapitre 2 de la Saga des Jeux Vidéo (bientôt à nouveau disponible), par Daniel Ichbiah, que nous souhaitions aujourd'hui le saluer :

Steve Jobs, le fondateur d'Apple, fait ses premières armes chez Atari au début de l'année 1974, après avoir répondu à une annonce originale : 'Amusez-vous en gagnant de l'argent !'. Lorsqu'il est embauché par Al Alcorn comme concepteur de jeux vidéo, ce jeune garçon de dix-huit ans ne dépare pas la couleur locale par son aspect vestimentaire et ses longs cheveux. La nouvelle recrue apparaît comme un individu tourmenté, dont le rêve est d'aller en Inde pour rencontrer le guru Neem Karoli Baba. Son supérieur, Don Lang, qui ne supporte pas son manque d'hygiène, l'enjoint de venir travailler la nuit.

Après avoir économisé sur ses revenus pendant plusieurs mois, Jobs part chercher l'illumination spirituelle en Inde. Le court séjour qu'il effectue dans l'ashram de Neem Karoli Baba ne lui permet pas de trouver la sagesse tant désirée - le guru lui apparaît comme un fieffé mystificateur. À son retour en Californie, à l'automne, Jobs s'en retourne chez Atari où il reprend son travail nocturne. C'est alors que Bushnell va lui faire une proposition en or.

À cette époque, le fondateur d'Atari a l'idée d'un nouveau jeu, Breakout, dans lequel un joueur emprisonné tente de briser un mur de briques pour se libérer. Comme à l'accoutumée, le fondateur d'Atari se heurte aux sourires polis de ses ingénieurs qui affirment qu'ils ne pourront pas produire une telle machine avant plusieurs mois. L'attente est insupportable pour Bushnell qui piaffe d'impatience. Le hasard veut qu'il parle alors à Jobs de ce jeu de casse-briques. Surprise, l'employé de nuit se vante de pouvoir réaliser Breakout en quatre jours ! Intrigué, Bushnell lance un défi à Jobs : s'il peut réellement concevoir le jeu dans un délai en utilisant moins de cinquante circuits intégrés, il lui offrira une prime en conséquence.

S'il dispose d'un talent limité en matière de programmation, Jobs sait qu'il peut s'assurer le concours de son meilleur ami, Steve Wozniak. C'est en 1970, à l'âge de 15 ans, qu'il a fait la connaissance de ce barbu surdoué de cinq ans son aîné. Le coup de foudre intellectuel a été immédiat avec cet ingénieur polonais expert à ses heures du piratage téléphonique (...)

Ce dont Jobs est sûr, c'est que Wozniak est capable de réaliser Breakout dans le temps imparti. Il ne sera pas déçu : le zélé barbu conçoit le jeu en quatre nuits de travail chez Atari, tandis que Jobs procède au montage pendant la journée. Au final, Breakout repose sur un nombre ridiculement faible de composants - 36 au total. La prestation lui est rémunérée 1.400$, une somme qu'il partage avec Woz...

Voilà. Donc, au risque de paraître un brin consensuels, nous l'écrivons le coeur lourd : R.I.P. Steve Jobs... et merci !

Séb