La France a su faire de sacrés films avant de se laisser sombrer dans la comédie. 

 

Helen Wells, une jeune Anglaise venue en Normandie pour y louer un relais de chasse, a le tort de rencontrer sur son chemin des chasseurs qui traquent le sanglier. Il s'agit d'un groupe de sept hommes que la solidarité de chasse lie par-dessus tout. Issus de la bonne bourgeoisie, ils incarnent la France des notables. Albert et Paul, les frères Danville, violent la jeune femme sous l'œil désapprobateur de leur timide compagnon Chamond. Helen parvient à blesser Paul avant de prendre la fuite dans les bois, poursuivie par Albert qui à l'intention de lui proposer un mutuel silence. Les autres, accourus, sont également d'accord pour étouffer l'affaire, mais la jeune femme cherche à s'enfuir à tout prix et il s'ensuit une traque à mort... 

 

Un des rares Survivals made in France. La Traque est un drame réaliste, froid, perturbant et psychologiquement désagréable plongé dans un malaise constant, proche de celui ressenti dans Chiens de paille ou encore Calvaire. L'oppression monte crescendo et c'est littéralement essoufflé avec la victime que l'on fini la course du film, encerclé par un casting de gueules du cinéma français d'alors : Marielle, Constantin, Bideau, Léotard... Un casting impressionnant pour un film oublié et mésestimé qui manque cruellement d'une édition Z2. Même d'un support quelconque car le film est invisible depuis de nombreuses années. 

 

"Avec sa carte postale barbouillée de sang et de haine, Leroy dépouille l'être humain pour révéler l'abjection ordinaire et réveiller les pulsions animales."