Article publié le WE dernier. Sur Birganj, ce WE est mis en ligne notre critique de Remember Me. Note : Le titre de ce billet est volontairement raccoleur, en lien avec le sujet de cet article... Avouez que sans ça que vous n'auriez pas cliqué... Huhuhu

Ces derniers mois, les suspicions de connivence dans la presse spécialisée ont amplifié des envies de changements chez les lecteurs. Plus particulièrement dans la presse vidéoludique, financée par les éditeurs critiqués et jugés dans cette même presse par des personnes ayant gagné leur diplôme de journalisme dans une boite de chocapics avec leur carte de presse offerte par un organisme des plus conciliants, étant eux même avant tout de simples joueurs passionnés et par extension loin d'être neutre. Ainsi, une partie des lecteurs assidus de jeux vidéo pour qui le média est plus qu'un produit de consommation, recherche de plus en plus des articles plus spécifiques, des « analyses » (pour parler vulgairement), des réflexions, etc. C'était déjà vrai avec la propulsion des blogs de type wordpress il y a quelques années, c'est encore renforcé aujourd'hui avec des sites professionnels qui essaient timidement de se sortir des sentiers battus. Gamekult propose des chroniques mensuelles sur le Japon, des articles autour de l'industrie au sens large et plus récemment un spécialiste pour décrypter les charts. Jeuxvidéo.fr essaye d'apporter cette diversité en travaillant sur leur chaine vidéo, tandis que Jeuxvidéo.com s'approvisionne en Youtubers et plus précisément chez la clique de Nesblog pour ainsi offrir du contenu dit alternatif. En d'autres termes, les billets d'opinion, les enquêtes plus ou moins de reporter et les critiques satiriques ont la côte même chez les professionnels, eux qui ne sont pas censés se mélanger avec les thématiques de bloggers dont le format se prête plus à la subjectivité qu'à la neutralité du journaliste. Bref, on n'y est, tout s'uniformise de plus en plus, et voilà que l'on a écouté le public du web : on veut des billets d'opinion ! Encore faut-il savoir trouver le sujet de qualité... Et c'est ce que l'on va essayer modestement de traiter ici : l'importance du choix de son sujet.

Cible et fonction

Ça peut sembler assez incongru d'avoir comme sujet, le choix de son sujet. Après tout, on écrit sur ce qu'on aime et si t'aimes pas, tu ne lis pas, pour reprendre la citation d'un troubadour fort connu. Cependant, si l'on décide d'écrire quelque chose, de coucher ses réflexions sur écran ou papier, et donc d'inviter le lecteur à nous lire, alors il est important de lui apporter une plus-value, étant donné que ce brave lecteur va vous accorder du temps. Vous devez d'abord vous demandez « pourquoi j'écris cet article et qu'espère-je apporter au lecteur ? ». Un article, et toute distribution publique diverse, est avant tout un partage à autrui. Vous n'écrivez pas pour vous, seul dans votre coin à lire et relire votre prose se persuadant que vous êtes intéressant. Vous la partagez. Vous l'offrez. Quand vous l'affichez sur votre espace web, il incite votre lectorat à cliquer. A partir de là, impossible de faire l'égoïste à parler de vos vacances d'été à jouer à Kirby sur la WiiU de votre cousin (oui c'est précis) ou de parler de ce que vous aimeriez voir dans tel ou tel jeu, comme un fanboy incapable de garder la tête froide, incapable de comprendre que le monde tourne sans vos petites fantaisies. En d'autres termes, on s'en fout. Votre espace web, autrement dit votre site ou éventuellement votre blog publique (par opposition à la définition originale de blog, à savoir espace perso), n'a pas vocation de lancer une discussion de cours de récré. Mais quel est le but de cet article ? C'est la chose la plus importante en premier lieu : c'est une réflexion ? Une enquête ? Il a pour but de prouver quelque chose ? De révéler, tel un scoop, des évènements ? D'affirmer les choses, de juste informer ? Bref, en cherchant son sujet, on doit être capable de se fixer une orientation sur ce que l'on cherche à dire et de quelle façon. Il est inconcevable, par exemple, de chercher à prouver une théorie ou une thèse en énumérant des faits sans le moindre recoupement, sans la moindre relation et construction d'un propos. A l'inverse, si l'on cherche à relayer des faits, ne cherchons pas à orienter à le point de vue du lecteur à l'aide de termes péjoratifs ou de blagues collégiales. C'est tout bête, mais écrire son article est quelque chose de carré. L'important n'étant pas de se tromper de cible, de ne pas se tromper de but. Vous écrivez pour autrui avec un but bien précis. Si c'est pour faire votre dilettante, vous n'apporterez pas grand chose, ni à votre lecteur, ni à votre espace publique.

Matière et cheminement

Si vous avez trouvé le but précis de votre article, il vaut mieux s'en donner les moyens. Autrement dit, du contenu. Trouver son sujet, c'est bien, l'étoffer c'est mieux. C'est évidement un postulat des plus évidents mais avant de se lancer dans son sujet, mieux vaut être sûr que l'on a son plan. On vous épargnera le cours de lycéen mais pourtant l'absence totale de hiérarchisation et grandes lignes des articles web est assez accablant. Un grand nombre d'articles dont l'ensemble est brodé autour du sujet de base mais jamais sans s'en détourner par des angles variées ou des spécificités appuyées. Tel un billet de blog où l'on extrapolera et enjolivera son propos par des généralités ou quelques citations hors-contextes. Exemple concret : on a lu beaucoup de papiers sur l'état de la presse mais toujours selon un seul point de vue unique. Soit le lecteur qui chouine sur les « tests » et les « notes » cherchant des « sujets matures » (ce qui nous a justement amené à cet article) ; soit le « journaliste » qui sans recul va considérer qu'il répond à la demande et qu'il ne peut que se faire payé par des éditeurs dont il est le critique. En revanche, a t-on déjà, par exemple, remis en question les notions de neutralité, de journalisme, de reportage ? Chercher à comprendre pourquoi ce media était gangrené par une immaturité constante ayant des répercutions sur son public et par cercle vicieux, sa presse ? Derrière cet exemple concret se cache le fait qu'un bon article n'est pas un billet d'opinion. En lisant divers forums, beaucoup s'imaginent qu'un journaliste est justement quelqu'un qui prend position, qui n'a pas « peur » d'afficher des convictions... Or, c'est tout l'inverse. Le métier de journaliste est de rapporter les faits au public. Des faits recoupés, des faits éventuellement expliqués selon leur difficulté d'accessibilité mais un journaliste n'a pas à jouer au penseur du web. Il relaye des faits et apporte un plus-value : soit par une information brute... Soit en sachant utiliser ses informations à bon escient, pour expliquer un événement, une situation ou en ce qui concerne la presse vidéoludique, une production. A partir de là, la nature même d'un billet d'humeur est inintéressante car subjective à cause de son point de vue unique. Or, le billet d'humeur pullule sur le web, même professionnel. Surtout professionnel finalement où n'importe quelle personnalité va venir imposer sa science (facturée bien entendu) comme chroniqueur en dépit d'un travail factuel indispensable pour la neutralité de l'information. Et les articles, construits comme un billet d'humeur, dont la syntaxe plus élaborée tente de masquer l'absence d'éléments concrets grandissent aussi à vue d'œil. Souvenez vous de notre article sur le regard critique où l'on affirmait que la question la plus importante pour comprendre ce que l'on regarde, ce que l'on écoute est « pourquoi ? ». Pour savoir si un article a un apport, demandez-vous « pourquoi ? », tout simplement pour essayer de suivre le fil conducteur de l'article en question. Si le postulat final n'a pas bougé du postulat de départ lors d'une démonstration ou si l'on écrit un portrait sans en expliquer les actions de la personnalité (par exemple comme lorsque Polygon écrit sur Ken Levine en détaillant la façon dont il boit son café...), on peut se poser la question de l'utilité objective de l'article. A la fin, demandez-vous si vous avez appris quelque chose de concret en réclamant un cheminent de pensé, ou mieux encore, des faits pertinents. Si vous vous posez ces questions comme lecteur, vous le ferez comme rédacteur. Et quand face à votre écran et votre super sujet qui vous fait kiffer, vous n'avez pas de grandes lignes variées et donc de matière, laissez tomber. Le défaut que l'on voit partout est de foncer tête baissée dans son sujet « coup de cœur » au détriment d'une réelle réflexion sur son utilité, on n'y risque d'être fatalement premier degré, voir même hors-sujet.

J'ai rien à dire mais je le dis quand même

Enfoncer les portes ouvertes : le fléau du web. Parce que personne ne prend de recul sur son sujet « fétiche », parce que personne ne diversifie ses axes de réflexion et parce que personne ne prend la peine de vérifier ses faits et les contextualiser, on tombe souvent dans le lourd et le premier degré. « Les DLCs, c'est mal ». « La violence dans le JV, c'est comme la télé. » « Les femmes ne sont pas des objets » (oui celle là est à la mode). « La presse se meurt ». « Les méchants éditeurs veulent votre pognon ». « Le piratage détruit les indés ». Etc, etc, etc, etc. Ce genre d'article où l'auteur prêche un convaincu et écrit son pavé en ayant en tête un chemin balisé avec les exemples les plus rabâchés depuis des années en guise d'arguments et dont l'issu de l'article est donné dès l'introduction... CE genre d'article, pourtant très largement lu et partagé pour leur apparence « engagée » sur des sujets universels et généralement politiquement corrects où effleurer l'idée de le contredire sera mal vu par la communauté et par la société. Cette méthodologie fait énormément de tort à la qualité de lecture du web et impacte sur le sens critique et la richesse d'informations du public. Et pourtant, ils sont lus en masse. La raison, on l'a évoqué plus haut, c'est justement cette faculté dans ces sujets à jouer les justiciers du web, à se croire penseur et investi dans une mission d'utilité publique. Une sorte d'égocentrisme hallucinante où le rédacteur pense qu'un petit billet peut changer la face du monde et soulever les foules juste parce que « la violence c'est maaaaal », pensant que son coup de gueule est unique en son genre. Une pensée politiquement correcte où il suffit de répéter ad nauseam les habituels arguments pour être lue et approuvée par sa communauté sur des sujets connotés comme mauvais par la société : violence, addiction, sexe sont des sujets inévitables si vous voulez être lus plus que d'habitude. Qu'est-ce qui nous amène à penser qu'un article sur un sujet lu mille fois et faisant parti du quotidien du lecteur mérite d'être écrit ? Vous vous lancez dans une écriture, il faut que vous pensez que ça apporte quelque chose... C'est quoi ? Un manque de recul sur son environnement, un manque de culture, d'éducation où le rédacteur se croit obliger de partager sa découverte du monde comme un enfant fier de sa première crotte au pot ? Ça paraît tout con mais quand on voit ces sujets génériques, il faut croire que peu de gens le font. Avant d'écrire quoique ce soit, documentez vous sur le sujet choisi... Si c'est pour voir que le sujet a été fait mille fois, il vaudra peut être mieux s'abstenir et si vous trouvez un article d'une qualité que vous n'aurez jamais imaginé pondre, autant en rester là. D'autres parts, la documentation va surtout vous permettre d'apporter le fameux contenu et la diversification de votre point de vue que l'on a évoqué plus haut. Scoop : écrire un article ce n'est pas écrire un billet d'humeur. Ça implique aussi de la recherche si l'on veut apporter quelque chose. Encore faut-il que son contenu soit bien choisi mais ce n'est pas notre sujet. Pourquoi écrire sur des thèmes génériques, à part une certaine ignorance et se sentir important en se donnant une image de personne engagée et investie ? Captain Obvious à la rescousse : le clic.

Clique s*lope !

Évidement, le trafic web est directement lié aux ressources financières du site, ainsi qu'à sa visibilité et sa reconnaissance. Il faut donc écrire sur des sujets attractifs pour attirer les clics, et évidement les revenus. Autrement dire, choisir son sujet non pas pour sa qualité mais pour sa rentabilité. Le degré zéro du journalisme, l'absence de ligne éditoriale et évidement l'absence totale d'apport qualitatif. Les sujets où il est tellement facile de se révolter mais difficile de contredire, ces sujets sûrs, ces sujets rassemblant les communautés visées, favorisant les échanges, donc le partage de lien et donc de clics sont justement les sujets génériques. Les portes enfoncées, les thèmes effleurés, les amalgames enchainés, faisant ainsi réagir le lecteur à chaud plutôt qu'à froid sont monnaie courante sur le web (pas que spécialisée). Pour la raison la plus évidente. Choisir son sujet en fonction de sa popularité est absolument déconseillée, puisqu'elle induit que son choix est dicté par la demande. Comment peut-on accorder quelconque crédit à un rédacteur incapable de choisir ses sujets librement ? Choisir en fonction de la popularité est généralement antinomique à la volonté d'apporter un plus-value, car il est fortement probable de voir le fil directeur de son sujet suivre machinalement ce que l'on a déjà inconsciemment lu et relu par le passé, afin de répondre à la demande de ce public. De plus, à chaque fois que quelqu'un surfe sur un sujet populaire, on se posera toujours la question de sa réelle motivation, malgré les qualités de son article. Il arrive pourtant dans tout ce brouhaha consensuel qu'un rédacteur sorte du lot et va totalement à contre-sens de la bergerie, en rédigeant une caricature extrêmement opposée de la pensée unique pour se démarquer, choquer et là encore favoriser la réaction. Le choix est ici toujours en fonction de la popularité mais en jouant la carte de la provocation. Nous sommes aussi dans un choix de sujet qui n'apporte pas de plus-value et se définit surtout par rapport à autrui. C'est ce qu'il s'est passé lors du Doritosgate, même s'il a surtout été amplifié après que l'article de Robert Florence soit censuré sur demande de la journaliste incriminée, Lauren Wainwright, provoquant un important effet Streisand. C'est ce qu'il s'est passé sur le pavé imbuvable de Mar_lard, le « sexisme chez les geeks ». Et c'est c'est ce qu'il s'est passé sur l'article « Jeux vidéo : permis de tuer » de Claire Gallois pour le Point. L'idée ? On choque, on créé le scandale en utilisant des thématiques graves et difficile à nier : « connivence dans la presse », « dégradation de la femme », « augmentation de la violence ». En revanche, le point de vue unique, l'absence de cheminement claire dans la réflexion et les raccourcis entre les causes et conséquences font que ces articles ne nous ont formellement strictement rien apporté. Le premier est un billet à charge plus ou moins sarcastique dans un premier temps qui a été détourné par ses confrères pour devenir une sorte de porte-étendard de la neutralité journalistique ; le second évoque une généralité ayant pour preuve une bête succession d'éléments hors-contexte (et parfois incomprises) ; enfin le troisième est une charge de vieux réac' assez bourrine et gratuite. Bref, le choix de ces sujets : provoquer. Tous, absolument tous l'ont avoué, directement ou indirectement. Mais ça a marché car le cercle vicieux s'enclenche avec de nombreux billets ou articles en réponse au sujet provocateur. Le premier article provoque un remous en choisissant un sujet à réaction et les suivants surfent comme prévu sur ce sujet qui a généré et génère le buzz. Des choix de sujets réactifs, hâtifs et qui vont donc fatalement conduire à un manque d'intérêt de l'article. D'autant que si le sujet de départ était déjà creux, il sera compliqué de rebondir. Plus nombreux sont les articles qui en découlent, plus leur qualité décroit. Car on ne fera qu'essorer un sujet déjà bien sec au départ. Cependant, dire que tout sujet choisi en fonction de l'actualité amène de la superficialité est faux. L'actualité stimule nos réflexions et elle peut servir de tremplin pour apporter d'autres sujets. Il faut néanmoins savoir aller au delà de la première intention et pousser à se demander quelle plus-value pourra t-on apporter. C'est ce qui arrive quand un studio fait la Une avec son dernier jeu, par exemple où l'on a plutôt tendance à vouloir écrire un papier sur le dit studio (ou de l'homme fort qui s'y cache derrière). Mais le premier réflexe est de tomber dans le premier degré avec un relent d'article promotionnelle... Le choix du clic amène très fortement à répondre au tac au tac et donc à simplement effleurer son sujet. Il ne s'agit pas de mettre tout le monde dans le même panier mais il s'agit de mettre en garde sur les véritables raisons et motivations du choix de son sujet. De ces motivations vont découler du sérieux à hiérarchiser le traitement de sa prose, de son épaisseur et par conséquent, de son intérêt. Nous revenons ainsi au point de départ : qu'est ce que l'on veut apporter en traitant de son sujet ? Le sujet a t-il déjà été traité ? Mon point de vue est-il suffisamment varié ? Ai-je de la matière ?

Mais peut-on donc choisir son sujet sans prendre en compte les attentes de son public ? Il y a aussi une réalité qui est que les journalistes sont dépendants de leur lectorat, puisque c'est ce lecteur qui porte de l'intérêt à leurs écrits. Très franchement, nous pensons qu'il est largement possible de choisir ses sujets sans l'aval de son public, pour la simple et bonne raison que le rédacteur définit lui même sa ligne éditoriale, et à titre individuelle, sa ligne de conduite. En assumant ses choix et partis pris, un public viendra se greffer autour de son sujet. Si nous laissons le public décider uniquement de ce qu'il souhaite, ses attentes seront stéréotypées (nous le voyons dans les sujets génériques populaires - voir, osons-le, populistes), mécaniques et surtout sclérosées car ils se réfèreront uniquement à ce qu'ils connaissent déjà. En diversifiant ses points de vue, ses lectures, donc ses sujets, votre regard critique va au moins lire quelque chose de différent. Ce sera peut être mauvais, ou bon, peu importe, mais au moins la lecture sera intelligemment bousculée (à contrario de la provocation écrite par simple esprit de contradiction) et sera donc stimulante. Et c'est cette diversité et cette subtile bousculade que doit justifier le choix du sujet.

Pour terminer, nous pourrions effectuer notre auto-critique sur le « choix du sujet ». Quelle est l'utilité de cet article ? De prime abord, sur Birganj, nous n'aimons pas trop écrire des « réflexions » ou « analyses » comme ceux que l'on pointe du doigt dans cet article. Ce qu'on préfère globalement, c'est l'affirmation, étayée par des faits. Oui, cet article, et celui du « regard critique », peuvent sembler péremptoires. Néanmoins, à travers ces deux articles, nous cherchons à expliquer en quoi il est extrêmement important de prendre du recul par rapport à ses lectures et à ses expériences, ne pas réagir à chaud et comprendre ce qui se défile sous nos yeux. Expliquer au travers de ce fourmilier d'articles dont la plupart sont lus en 5 minutes top chrono, deux commentaires plus tard et c'est oublié, que la plupart sont médiocres car généraux, peu argumentés, mal documentés se contentant d'enfourner les pires clichés qui soient. La question à ne jamais oublier : à quoi ça sert ? Qu'est-ce que cela nous apporte concrètement ? Pensez-vous qu'il suffit d'acquiescer la position du rédacteur pour affirmer qu'un article soit bon et utile ? A force de répéter « je suis d'accord » toutes les semaines, n'êtes vous pas tenter de trouver une autre voie ? Bien sûr que si. Cette autre voie, c'est justement de repenser la façon dont on choisit ses sujets. Et que les rédacteurs se demandent eux-même, juste au cas où, avant de se lancer, « pourquoi j'écris ça ? » afin de se guider dans son traitement et éviter l'habituel racolage facile. Cet article a une connotation de donneur de leçon, nous en conviendrons mais nous l'assumons. Il a aussi pour but de mieux cerner notre méthodologie, même si les articles hors-critiques sont rares. On a pourtant déjà réagi à l'actualité, par l'intermédiaire de nos dessins satiriques... La puissance et l'utilité d'un dessin est que l'on n'a justement pas besoin d'un pavé de mille mots à l'intérêt douteux pour faire passer une réaction sur certains sujets, sa lecture y est de plus immédiate et ne vous fait pas perdre de temps, en plus de ne pas avoir la prétention d'être sérieux. C'est pourquoi, vous ne verrez pas, sur Birganj, des billets d'humeur ou des articles réactifs car peu intéressants et ayant une durée de vie éphémère, celle que lui accorde l'actualité. C'est d'ailleurs une des raisons qui nous a poussé à devenir un site plus posé et surtout hebdomadaire pour ne plus être dépendant du rythme incessant et sans recul du web 24/24 7/7. Si la qualité rédactionnelle du web devait un jour s'améliorer, elle passerait au moins par cette remise en question fondamentale du sujet. Notez que comme pour notre article sur le regard critique, ce recul est nécessaire pour n'importe quel média. Moralité de l'histoire : la prochaine fois que vous voyez un article qui veut lancer la révolution, n'oubliez pas de vous demander si vous y avez appris quelque chose avant d'encenser la position de l'auteur pleine de courage et d'opiniâtreté.

(Re)lire l'article, mis en page sur PG Birganj : en Une ou dans la rubrique "Points de Vue".