Un article bien curieux cette semaine sur PG Birganj. Première fois que l'on écrit sur... un DLC. Et oui, nous sommes des moins que rien à s'abaisser à cela. Mais pourquoi ? Pourquoi ?! Il n'y a pas eu d'article sur Tekken Tag 2, ni DoA5, ni sur FIFA 13 et pas sur Resident Evil 6... Je vous accorde que ça craint de se rater autant là dessus. Mais, étant donné que sur PG Birganj, on aime offrir un minimum d'honnêteté et d'intérêt, on ne vous fera pas l'affront d'écrire un article ultra fade sur Tekken dans la mesure où il n'y a pas de « Pro-Gamer » du jeu dans l'équipe. Si c'est pour s'astiquer sur des banalités, ça ne sert à rien. Quant à la complexité du jeu, de ses réflexes, de ses airs combos à placer, bref de son gameplay subtil, c'est impossible d'en écrire quelque chose de précis. FIFA 13 nous prend trop de temps. DoA5 n'est pas encore à notre disposition et RE6... ... ...Heuuu, on verra ça plus tard éventuellement. Donc nous voilà à écrire sur un DLC, Mass Effect 3: Leviathan.

Moissonneur, qui es-tu ?

La politique du DLC hérisse le poil, d'autant plus quand ceux-ci devraient être inclus d'office dans le jeu. Difficile de savoir comment ce DLC a été conçu, pendant le développement de Mass 3 ou après. Ce contenu s'avérant scénaristiquement important sur l'existence des Moissonneurs, on se dit que ça devait être écrit et prévu à l'avance. Cependant, compte tenu de la maigreur ludique du DLC et de son schéma trop séquencé et haché, il est évident qu'il s'agit d'un ajout et ne s'intègre pas totalement au jeu. Explication.

Le jeu démarre comme beaucoup de DLC de la série : de l'investigation en huit clos. Vous démarrez dans petit laboratoire du Dr. Bryson qui aurait, selon notre cher Amiral Hackett, fait des découvertes importantes sur la nature des Moissonneurs. Rappelons que les DLCs démarrent toujours avant le run final du jeu. Même si on y ajoute du contenu, la fin n'en est rien bouleversée. En savoir plus sur l'ennemi est un bon moyen de le combattre, donc. Beaucoup de blablas et de recherches d'indices dans trois petites salles feront office de démarrage, puisque le Docteur se fera tué par son associé vraisemblablement endoctriné... Ou presque. Notre Shepard, complètement à la rue ne percute même pas qu'il y a anguille sous roche et va s'embourber dans une mine attaquée par les Moissonneurs pour une séance de shoot couloirisé et ultra linéaire sans réel intérêt. Dans ce DLC (et les autres), nous avons de petits périmètres de jeu. Les contours du level-design sont si étroits que les séances de shoot et même de pseudo-exploration nous paraissent bien cheap, bien fades, bien courtes, bref retirant toute l'intensité que certaines séquences provoquaient dans le jeu de base. Vous ne vous amuserez absolument pas dans ce DLC tant il respire la greffe artificielle à plein nez. Ce DLC s'incorpore mal au jeu et n'y apporte rien, à part deux-trois armes. Pas de relations entre vos alliés et encore moins de nouveau personnage.

SPOILER ALERT (vraiment)

Histoire que cet article serve à quelque chose, voici ce que vous apprendrez de ce DLC. L'histoire nous mène à la découverte d'une créature capable d'éliminer un Moissonneur appelé le « Levaiathan ». Seulement, il se cache et ne veut pas être découvert et use de pouvoirs similaire à l'endoctrinement pour effacer les traces des scientifiques. Le Leviathan est en vérité une race antique surpuissante qui a donné naissance aux Moissonneurs. Calqué exactement sur la même histoire des Prothéens, le Leviathan était une race dominante et imposait ses règles dans toute la galaxie. Seulement les autres races commencèrent à concevoir des machines pour s'aider au quotidien, ce qui ne plaisait pas à la race, de peur que ces machines servent à se rebeller. Le Leviathan créa ainsi une « intelligence » permettant d'éradiquer toute race trop avancée technologiquement pour permettre une survie de l'espèce « pur » (à savoir, sans machine). Problème, l'Intelligence considèra que la race des Leviathan était trop avancée et telle une machine se retourna contre ses créateurs et créa le premier « Moissoneur » à l'effigie des Leviathan. Ce premier Moissonneur est Harbinger, que l'on entend surtout dans Mass Effect 2. Il reste trois Leviathans qui survivent dans les fonds marins et vous suivront pour participer à la Guerre finale, voyant en Shepard quelque chose qui fait peur aux Moissonneurs. Un esprit fort qui puisse casser les cycles d'évolutions. Ce qui est évidement confirmé dans la scène finale où le Catalyseur explique que Shepard a bouleversé leur « solution » au « problème ».

Ce DLC confirme deux choses : les Moissonneurs sont bien des Machines, ils agissent selon leur fonction première : éliminer toute race avancée pour pérenniser la vie sur la Galaxie. Ça ne change rien au fait que cette idée est idiote mais cette idiotie est venue d'un manque de contrôle des Leviathans sur leur Intelligence... Intelligence qui s'avère donc être le fameux Catalyseur prenant l'apparence du petit Kevin à la fin du jeu. Un manque de contrôle sur son IA, ça rappelle évidement la mésaventure des Quariens avec leurs Geths... Que Shepard réussit à concilier, d'où le problème qu'ont les Moissonneurs, tiraillés entre leur survie programmée et leur fonction d'origine de régulateur d'espèce.

On ne conseillera jamais d'acheter un DLC, à moins qu'il s'agisse d'un add-on à l'ancienne. Ce qui est gênant est que ce DLC à la construction bien molle et à la simplicité enfantine soit si importante pour éclaircir un point scénaristique du jeu d'origine. A l'instar de From Ashes qui nous apprenait beaucoup de choses sur les Prothéens mais disponible en achat séparé, ou de The Arrival faisant le lien entre Mass Effect 2 et Mass Effect 3. Des DLCs ludiquement pauvres mais qui rajoutent des éléments de scénario suffisamment importants pour leur accorder un intérêt. En gros, la carotte scénaristique et le bâton ludique. Un piège à fans assez redoutable et financièrement juteux, même si EA ne livre jamais ses chiffres de DLCs.

A (re)lire, mis en page, sur PG Birganj : en Une ou dans la rubrique "Critiques".

Note 1 : Pas de verdict, pas de note pour un DLC. C'est inutile et ne veut rien dire puisque sa qualité dépend grandement du jeu d'origine.
Note 2 : En fait cet article a été publié le week-end dernier. Comme il n'y a pas de "dessin de la semaine", je me sert de cet article reporté en retard pour dire que notre critique de Dishonored - GOTY 2012 ? est en Une pour la MàJ du 14 octobre.