Plutôt que de me lancer à nouveau dans une critique de film basique, je vais tenter de vous présenter succintement mais pas trop, deux films. En essayant de viser une certaine diversité tout de même. Pas de genre, ni de réalisateur commun pour le coup, juste plusieurs bonnes oeuvres, certaines cultes ou sous estimés. 

Bellflower (2012) :

 

On commence par le film le plus contemporain des deux, Bellflower. Sorti en l'an de grâce 2012, Bellflower est le premier long métrage du jeune mais pas trop quand même, Evan Glodell. Sur ce film, le sympathique Glodell assurera les rôles de réalisateur, acteur principal, scénariste, producteur et enfin chef monteur. Le film d'un homme en gros. Le métrage a bénéficié d'un petit buzz par le prix du jury au PIFFf (Paris international  fantastic film festival). 

De quoi ça parle ? De l'histoire de deux potes, fans de Mad Max, cherchant en vue d'une future apocalypse à construire "mother medusa", la caisse ultime dans un univers post-apocalyptique. Bellflower est aussi et surtout l'histoire d'amour entre notre jeune héros et la belle jeune femme qu'il rencontrera dans un bar. 

Et visuellement ? Pour une première réalisation, le godelureau Glodell assure bien. Son film sent bon le vintage, la chaleur, la sueur et les larmes. Ne disposant que de très peu d'argent, Glodell tentera avant tout de jouer sur l'ambiance et la couleur des lieux. Le côté "old school" du film se ressentira jusque dans les grains de l'image du fait des divers dommages ( cailloux, vents etc...) que subira la caméra pendant la conception du film. Ce qui devrait donner un côté "pourrave" à l'ensemble ne fait que renforcer au final cet aspect post-apo de l'oeuvre. Preuve du talent du pimpant Glodell, le jeu qu'il fera sur les focales, réussissant à créer une distancation entre ses personnages et le décor. Donnant une imagerie très proche du rêve à l'ensemble du film. 

Mais Bellflower n'est pas que beau. Il est aussi intéressant. Je vous l'accorde, il faut s'accrocher tout de même. On souffre un peu en début de film par le jeu assez approximatifs des acteurs et le tout ne semble pas trop naturel. Mais l'on s'habitue étrangement et l'on rentre ensuite très vite dans l'univers et le propos du film. Et le propos est universel ma bonne dame, l'amour. Sur le postulat d'une "future" apocalypse, Glodell nous narre l'histoire d'amour, de sa naissance à sa mort entre deux jeunes individus. L'originalité ? Le traitement. Glodell jouera avant tout sur le point de vue du narrateur à savoir le héros, se permettant ainsi de s'amuser à perdre le spectateur entre ce que va vivre réellement le héros et ce qu'il fantasmera. Dès lors, libre aux spectateurs de choisir ce que le hérors vivra ou imaginera. 

Une première oeuvre d'une grande force, d'une grande brutalité mais aussi d'une grande fragilité par le propos qu'il amène et la réfléxion qui s'en dégage. 

Maniac Cop (1988) :

Autre genre, autre époque (1988) mes amis ! Un bon Maniac Cop des familles par le talentueux et sous estimé William Lustig, réalisateur avant tout reconnu pour son boulot sur Maniac. Alors, pourquoi ce film ? Parce qu'à entendre à longueur de temps que ce Maniac cop n'est qu'un énième Slasher alors que c'est tout autre chose, je me devais de lui rendre justice ou du moins d'essayer de vous le démontrer. 

De quoi ça parle ? Sérieusement ? Un film qui se nomme Maniac Cop ? Vous ne devinez pas ? C'est l'histoire d'un flic qui se met à tuer des innocent sans raison la nuit. Et en plus il le fait de manière assez violente. C'est pas un cool le type. 

Et visuellement ? Je passe sur la réalisation et le cast. La réal' ne tenant pas du génie, de même pour la photo, vieillissante de nos jours. Mention tout de même pour la musique que j'ai trouvé tout simplement excellente. On notera tout de même que Maniac Cop a comme acteur principal, Bruce " j'ai plus de main alors je me colle une tronçonneuse" Campbell. L'acteur de la trilogie Evil Dead pour les ignares. 

Pourquoi sous estime t-on Maniac Cop ? Sur son propos. Le film étant à mes yeux beaucoup plus intelligent qu'il n'y parait. Sur un postulat somme toute assez classique, Lustig va tisser tout un métrage sur une critique assez violente du Vigilante. Le Vigilante ? Ses films comme les Dirty harry avec Eastwood ou bien une grande partie de la filmographie de Charles Bronson. Un justicier, limite fasciste, imposant sa vision de la justice et du pardon à coup de revolver sur de jeunes banlieusards. Vous savez, ces films où l'on se demande si le héros ne devrait pas faire de la taule pour tous les types qu'il descend tout au long du film. 

Pourquoi est-ce une critique ? Par le choix du boogey-man tout d'abord. Un flic, mort en cellule après avoir été arreté suite à un énième élan justicier de sa part. Le flic ressemblant en effet trait pour trait à l'image d'un Dirty Harry, droit dans ses bottes et à la gachette facile. Puis dans son choix de victime, plutôt que de continuer à tuer ceux qu'il mérpisait, il tuera dorénavant les innocents, ceux qu'il protégeait. Puis ensuite par le choix du héros, un flic banal, trompant sa femme et une jeune policière. Changeant ainsi la donne du héros solitaire réussissant tout, tout seul. Cette critique se verra renforcé dans la suite de Maniac Cop à savoir Maniac Cop...2. En effet, l'un des héros étant une copie conforme du personnage de Vigilante à la seule différence qu'il ne servira à rien pendant le métrage et ne sera même pas acteur du dénouement final. 

Maniac Cop cherchera avant tout à nous présenter une société sans code, en perte de repère. Alors que le dernier rempart de protection vient de tomber, à qui peut on se fier ? Doit-on perdre toute confiance en l'image de l'autorité ? Mais le film ne se veut pas  pro-sécuritaire, au contraire. Le film jouant aussi sur la vision sécuritaire nauséabonde pour mieux la pointer du doigt. 

Un excellent film donc, pas culte car tout de même un peu vieillissant mais assez intéressant pour que l'on jette tout de même un autre oeil. 

Voila ! Fin de cettte première partie. Beaucoup d'autres films sont à venir, notamment quelques métrages français, pour enfin lui rendre lui aussi justice ! Sur ce, bon film et bonne soirée !