Je ne tente pas de surfer sur la vague GTA avec l'annonce du V même si son annonce m'a poussé à vouloir finir le IV. Non je souhaite juste donner mon avis sur cet épisode que je considère comme l'aboutissement de Rockstar sur bons nombres de points. 

L'article ne va pas être construit comme je le fais d'habitude, pas de grosse analyse ou autre, juste une petite réfléxion. 

( J'annonce que l'intro peut être chiante, elle parle surtout de mon ressenti sur les anciens GTA )

J'ai adoré GTA premier du nom, ainsi que le deuxième. Souvenez vous, ces jeux vu du dessus où vous controliez un tout petit bonhomme, sans identité, dans une grande ville. On pouvait déjà à l'époque faire beaucoup de choses, voler des voitures, foutre le bordel et faire des missions. Je me souviens de la polémique à l'époque aussi, ce père flic ou gendarme voyant son fils jouer à ce jeu, fils tuant justement des flics dans le dit-jeu. 

Puis arriva GTA 3. Balayant tout ce que les deux opus avaient fait par le passé, le troisiéme épisode mit tout le monde d'accord. Beau, disposant d'une bonne jouabilité mais surtout d'un terrain de jeu immense et donc de possibilités proportionnel au terrain de jeu. J'ai adoré le 3, même si je ne me souviens de pas grand chose, hormis que mon 800mhz avait du mal à le faire tourner convenablement. 

Et j'ai arrêté de jouer à GTA. Bien sur j'ai testé les épisodes suivants mais sans jamais rentrer dedans. Le 4 arriva sans que cal m'interesse plus que ça. Puis je l'ai trouvé à 10e dans un magasin sur PC et j'ai craqué. 

Les anciens GTA avaient un côté qui me rebutait, cette exploitation à outrance de l'univers gangasta/mafieux. Non pas que je n'aime pas ces univers mais il ne me parle pas. Cette eternelle quête du pouvoir et de l'argent me gonflait au bout d'un moment. Vice City et son délire Scarface m'a saoulé ( déjà que Scarface est un mauvais film. ). Les idées étaient bonne mais jamais assez intéressante pour me donner envie de continuer. 

C'est donc avec un peu d'apréhension et surtout l'envie de tester les performances de mon pc que je me suis procuré le quatrième épisode. Et là, ce fut un choc. 

De ce dernier opus, se dégageait quelque chose en plus, une ambiance, un univers mais surtout un propos. Pour les deux personnes du fond qui n'ont pas fait ce jeu, voici un bref résumé :

Dans ce nouvel épisode, vous incarnez un immigrant du nom de Niko Bellic, qui voyage vers l'Amérique en croyant vivre le rêve américain.

Un pitch simple donc, mais porteur d'une grande maturité de la part du studio. Maturité qui ne se voit pas d'entrée de jeu. On pense tout d'abord prendre le contrôle d'un pauvre immigré cherchant à devenir le nouveau chef de la ville, à devenir le boss parmi les boss. On se trompe. Niko Bellic est à mes yeux l'un des personnages les plus attachants du milieu vidéoludique. Pauvre immigré fuyant son pays, en quête de vengeance mais surtout en quête de rédemption. Cherchant ainsi à oublier ce qu'il a été pour recommencer à zéro. 

C'est en suivant les conseils de son cousin qu'il décide de venir au States, pensant donc y trouver de l'or dans les rues, de l'argent à chaque carrefour et donc la belle vie. 

GTA IV nous propose de plonger dans une "amérique" où l'ascenceur social est bloqué, où la misére se voit dans chaque rue et où la capacité de survivre se fait avant tout aux dépends des autres. Rockstar poussant au maximum cette idée de "loi du plus fort". Il suffit de voir le destin du cousin de Niko, Roman, venu dans cette ville pour y trouver la gloire et l'argent mais qui finira comme chauffeur de taxi, vivant de deals et autres magouilles pour survivre. Il n'est pas question ici ( du moins dans la première grosse partie du jeu ) de chefs de gangs, de big boss de la mafia mais plutôt d'hommes tentant de survivre. 

Mais au delà de cette notion de "rêve américain au point mort", le jeu permet de suivre un héros différent de ce que l'on a pu voir auparavant. D'un faciès peu engageant, Niko se révèle être très attachant. Tentant par dessus tout à changer de vie, à oublier les horreurs qu'il a pu commetre par le passé, Niko se verra malheureusement rattrapé par celui-ci. C'est en effet grâce à ses "anciennes" compétences que Niko parviendra à survivre, le meurtre et le vol. Une scène du jeu qui m'a marqué étant la première mort du jeu, Niko abattant un individu ayant menacé son cousin. Je m'attendais à une cinématique ou bien à une phase vite fait où on allait le tuer lors d'une fusillade. Et bien non. Le jeu nous fait vivre une execution, Niko pointant son arme, à vous de viser la tête de cet homme sans défense. C'était la première fois dans un GTa où je sentais que le jeu cherchait à nous faire prendre conscience que l'on venait d'ôter la vie. Et non juste une mort de plus sur ma liste.

Mais Niko n'est pas le seul dans cette situation, il suffit de regarder quelques uns des autres personnages du jeu, attirés par l'idée du rêve américain, déçus à l'arrivée et devant trouver de quoi se faire de l'argent au plus vite. 

C'est en cela que Rockstar à acquit une certaine maturité, une maturité dans les propos. J'ai retrouvé dans ce jeu, l'univers des films de Refn, Pusher. Pusher étant une trilogie sur l'univers des malfrats, chaque opus traitant d'un personnage différent. Le traitement est différent mais l'idée d'un homme cherchant à se sortir de ce système mais se voyant toujours rattrapé par celui ci car incapable de faire autre chose est assez similaire à ce GTA IV. Rockstar poussant encore plus loin le média du jeu vidéo pour en faire une critique sociale. Maturité que l'on retrouvera dans Red Dead Redemption aussi. 

On incarne un homme avec un but mais qui ne changera pas le cours du monde, de la ville ou je ne sais quoi, on commence avec rien, on finit avec rien. 

La narration fait elle aussi un bond en avant, que ce soit dans l'écriture des dialogues, toujours excellents ou bien visuellement, Rockstar empruntant énormement au cinéma pour la narration de son jeu.

 

Ceci est donc un avis sans grande prétention, un début d'analyse aussi. Et une crainte pour la suite, une crainte de voir la série retomber dans le délire complet, le jusqu'au boutisme. Je suis partisan du fond sur la forme et non l'inverse.

 

J'ai aimé voir un jeu aborder le thême de l'immigration, du rêve américain, de cet ascenseur social en panne depuis longtemps. GTA IV est assurément un grand jeu.