Captain America tout le monde le connait sans vraiment le connaitre. On sait à quoi il ressemble, ce qu'il représente mais on se penche trop peu souvent sur l'univers du justicier des States. Qui est il donc ? 

Crée en 1940 par Jack Kirby et Joe Simon, Captain America est un peu le Superman de Marvel, figure emblématique d'une époque.Combattant des nazis ou autres japonais trop méchants, Captain America incarnera dès sa création, une forme de propagande nationaliste.

Puis il disparaitra. Pour mieux revenir en 1963 en prétextant une hibernation "involontaire". Depuis, Captain America est toujours là, plus ou moins en forme mais toujours présent. Réussissant au fil des ans à étoffer le personnage, le rendant plus intéressant, plus profond et ne représentant pas juste un idéal éculé d'une société conservatrice.

Il fallait donc que notre ami costumé ait son film, enfin un "vrai" film, on oubliera les tentatvies d'adaptations des aventures de Captain par le passé. Marvel surfant ainsi sur la vague super héros et renforçant petit à petit son projet "Vengeurs".

Marvel met donc en place son film et confie la réalisation à Joe Johnston où Mr "Rocketeer". Il est aussi le réalisateur de nombreux films connus comme Jumanji ou encore le magnifique Wolfman.

Steve Rogers aime son pays, patriote, révant de s'engager dans l'armée pour aider son pays alors en pleine Seconde guerre mondiale. Seulement, Steve est ce que l'on apelle un gringalet, maigre et sans aucun muscle. Alors qu'il se voit refuser encore une fois les portes de l'armée, le docteur Erskine, ayant décelé en Rogers un certain potentiel, Steve se verra proposer de participer à une expérience pour créer le "Super Soldat".

Au casting, un Chris Evans en pleine forme, incarnant avec brio Captain America, un Hugo Weaving excellent Red Skull, Tommy Lee Jones en général et Hayley Atwell pour la touche féminine. Et j'allais oublier Sebastian Stan en sidekick de Captain America, Bucky. Un casting se révélant agréable, les acteurs étant tous bons. Pas de fausses notes, de surjeu ou quoique ce soit d'autres. Petite apparition de Nick Fury aussi ( Samuel L. Jackson ) pour lier le film aux autres pour le futur "Vengeurs".

Quant à la réalisation, Joe Johnston a de la bouteille. Le film est donc honnêtement réalisé. Ce n'est pas un chef d'oeuvre à ce niveau, je reviendrais sur ce point plus tard. Le film est lisible, on ne se perd pas dans des plans "michel bay". 

Alan Silvestri est à la composition des musiques, on le connait pour son travail sur Predators d'Antal ou encore G.I joe et aussi Forrest Gump. Rien d'exceptionnel à ce niveau. Aucune musique ou thème ne restant en tête. C'est même un poil anonyme comme musique.

La première apréhension que peut avoir le spectateur lorsqu'il va voir Captain America est celle-ci : Vais-je voir un pseudo film de super héros "patriotique" au possible vantant la toute puissance des Etats-Unis ? 

Je vous rassure tout de suite sur ce point. Ce n'est pas le cas. C'est même plutôt l'inverse. Johnston n'hésitant pas à ridiculiser l'imagerie Captain America durant la première moitié de son film. Le réalisateur est conscient de ce que représente ce héros et il joue là dessus. Que ce soit sa valeur mercantile ou encore ce qu'il est censé représenter pour la population. Captain America représentant ainsi une sorte de symbole pour pousser la population à s'engager mais aussi à rallier le peuple à un idéal politique. Le tout est amené avec beaucoup d'ironie et de mordant. C'est très agréable à voir. Le film n'est pas non plus un film sur un héros sauvant le monde de la menace nazi.Joe Johnston recentrant  son intrigue, non pas sur un homme sauvant le monde mais plutôt un homme ayant son propre combat à faire. 

Un véritable effort a été fait sur l'ambiance. Que ce soit pour l'immersion dans le film au travers des décors mais aussi au niveau de la manière de filmer. Le film se révélant être une sorte de retour en arrière dans sa réalisation. On assiste à des plans dans la veine des films des années 40. Ainsi, pas de transition, tout dans l'action. Ce qui est une qualté, Johnston ne s'embêtant pas avec des effets dramatiques ou autres transitions ne servant pas à grand chose. Préférant ainsi centrer tout sur son histoire et sa mise en place. Le déroulement du film est donc "à l'ancienne". Rocketeer s'inscrivait déjà dans cette lignée. On ressentait la déclaration d'amour du réalisateur pour une époque cinématographique. Il en est de même pour Captain America.

Seulement, sur la durée ce que l'on pouvait voir au début comme des qualités sombrent au bout d'un moment comme des défauts. Le manque de transition rendant parfois le film brouillon. Certains agencements de scènes semblent hasardeux. On ne comprend plus trop pendant quelques secondes. De plus, cela empêche au final tout attachement pour les personnages secondaires. Captain America et Red Skull occupant tout l'écran. Ce qui est assez dommage, je pense à Bucky, trop peu mit en avant au vu pourtant de son importance pour Captain America.

Les enjeux de narrations semlent aussi flous. La narration n'aidant vraiment pas. En même temps on est dans Captain America, pas dans une adaptation live de Xenogears. On ne va pas trop vous demander d'utiliser votre cerveau. Vous êtes là pour vous éclater.

Ce qui est paradoxal, c'est que la durée du film ( 2 heures ) laisse penser à un developpement assez long. Ce n'est pas le cas, on passe beaucoup de temps sur la "création" de Captain America mais c'est tout. Le reste du film n'étant au final que la démonstration de la puissance du héros. 

 

 

Au final, Captain America est une excellente surprise. Ne jouant pas du tout sur l'image pro-américaine du héros, ancrant son film dans une imagerie année 40, Captain America est un bon film. Il faut juste être conscient du type de film que l'on va voir. Les défauts cités s'oubliant vite une fois plongé dans le film. Et puis le film remonte quand même pas mal le niveau après Iron Man 2...