Autant aller jusqu'au bout et chroniquer aussi le deuxième volet d'Hostel.

Véritable décéption, le premier Hostel n'avait pas réussi à créer une ambiance ni bien raconter une histoire, ce deuxième volet, suite directe du premier remonte un tout petit peu le niveau...vraiment un tout petit peu. Notons tout de même qu'Eli Roth est toujours à la réalisation.

Nous passerons sur l'introduction du film pour ne pas trop dévoiler l'intrigue.

Beth, Lorna et Withney trois belles jeunes femmes décident, après avoir fait la rencontre d'une très belle femme leur conseillant de faire un detour en Slovaquie pour visiter un spa, de s'y rendre dans la joie et la bonne humeur. Nos trois jeunes et stupides jeunes filles ne se doutant pas de l'horreur qui les attendent...

Alors que le premier pêchait d'un manque d'intrigue, d'enjeu dramatique, de narration et d'interêt sur le long terme, le deuxième opus remonte la barre en plaçant au coeur de son intrigue, les rouages de cette organisation "démoniaque".

 

Fort des critiques essuyées lors de la sortie du premier volet, Eli Roth inverse totalement la mécanique d'Hostel en centrant la majorité de l'intrigue sur le but et les acteurs de "l'organisation". Exit les femmes nues ( il en reste encore, rassurez vous...) et bonjour aux tabliers de bouchers et autres armes de tortures. 

L'aventure se déroulant toujours en Slovaquie, le cadre ne change pas. On est en terrain familier, l'ambiance malsaine, la criminalité infantile et autres joies de la Slovaquie sont toujours présentes. On ressent tout de même une hausse des moyens pour le film, la ville semble plus grande et Roth se permet un passage dans une sorte de fête de village vraiment sympathique esthétiquement parlant. Pourtant, le film gagne en moyen ce qu'il perd en ambiance. Le premier épisode possédait une certaine ambiance, l'organisation ayant comme chef-lieu une sorte de batisse immonde avec des souterrains dégueulasses. Ici nous assistons à une organisation beaucoup plus organisé,plus grande et donc possédant plus de moyens. Les souterrains laissent place à des batisses beaucoup plus propres.

 

Il est bon de voir que Roth apprend de ses erreurs et recentre l'intrigue sur ses personnages. Il prend le temps de les developper un minimum avant de les plonger dans l'horreur. Seulement, quelque chose ne colle pas, un problème de narration ou d'intensité au niveau des acteurs empêche toute empathie pour eux. On ne s'attache ni aux victimes et encore moins aux bourreaux. 

Roth semblant vouloir nous montrer le cheminement psychologique de deux hommes basculant dans le meurtre et la torture sous couvert d'une organisation garantissant l'anonymat du meurtre. Seulement, cela ne prend pas. Que ce soit le fou furieux affirmant avoir hâte de tuer ou alors le petit bureaucrate voulant se défouler sur un "ersatz" de sa femme car il en a marre de se faire persecuter quand il rentre chez lui, on arrive pas à y croire. Les personnages ne sortant jamais de leurs "clichés".

Il est possible que cela soit imputable à un jeu d'acteur assez pauvre plutôt qu'à un problème de réalisation. Nos deux "bourreaux" n'arrivant jamais à faire oublier dans leurs préstations, les anciens films de leurs carrières.

 

 

Ce n'est pas faute d'avoir essayé, le film bascule dans l'horreur au bout d'une heure et dix minutes alors que le film dure une heure trente. Tout s'enchaine trop vite dans les vingts minutes de fin. Ce qui n'empêche pas le spectateur de deviner la fin un peu trop tôt. Ceux qui cherchent un film de boucherie seront décus, le film ne décollant jamais vraiment au niveau de la violence ou du gore. On remarquera même une certaine forme d'auto-censure de la part d'Eli Roth durant certaines scènes. Ce qui s'avère être assez dommage vu que certains des films de ce genre ne sortent de l'ordinaire que par les "meurtres".

Notons pour les connaisseurs, la présence du réalisateur de Cannibal Holocaust dans le métrage. Film autrement plus intéresssant qu'Hostel.

Pour conclure, Hostel part 2 s'avére bien meilleur que le premier sans toutefois en faire un chef d'oeuvre. Plus intéressant d'un certain point de vue, mieux réalisé et plus construit, cette deuxième partie peine toutefois à décoller et à nous scotcher à notre siége.