Je ressors mon tout premier article...ça me permet de voir l'évolution et de vous infliger un article de plus à lire...ou pas ! 

Pour mon premier article, j'ai décidé de ne pas chroniquer l'habituel film de zombie. Même si ce sont des films de référence à mes yeux, j'ai préféré me tourner vers une des oeuvres que l'on a longtemps considéré comme mineure dans la filmographie du maître.

Avant de commencer je vais rappeler pour le peu de personnes qui ne savent pas encore qui est Romero, ce que ce monsieur a fait. 

Petite liste de films ( les "gros" films de Romero) : 

1968 : The Night of the living dead ( l'oeuvre de référence ! mais j'en ferai une analyse ) 

1972 : Season of the Witch ou Hungry wives

1973 : The Crazies ou la nuit des fous vivants (sic...)

1977 : Martin ( Chef d'oeuvre absolu )

1978 : Zombie ( autre film de reference ! un des meilleurs film de zombie ! ) 

 

Je m'arrête à Zombie car je pense que tout le monde voit maintenant qui est Romero.

Revenons à notre film ! 

Le synopsis : 

Joan Mitchell , est une femme somme toute assez classique, elle correspond au cliché classique de la famille americaine : Un mari et une fille. A priori rien de bien particulier, hormis les étranges rêves que fait Joan la nuit...   Lors de ces rêves, Joan se voit victime de tortures psychologiques et physiques. Son destin changera lors d'une soirée où elle fera la rencontre d'une "sorcière"...

Je ne reviendrai  pas sur l'histoire en elle même, car je préfère laisser le plaisir de la découverte, je ne reviendrai donc pas sur les scènes mais plutot sur l'idée et le message que véhicule tout le film. Bon ok je vais quand même devoir faire référence à certaines scènes...

Le message du film est clairement montré dés la première scène : Le rêve                                 Dans ce rêve, Joan est accompagnée de son mari, elle est derrière lui, le suit dans une sorte de bois. Cette scène suffit à résumer la situation de Joan au sein du couple et par là même résumer l'aliénation de la femme dans les années 70. Attention quand je dis femme je parle de la femme au foyer, celle qui est restée prisonnière dans cette emprise maritale/paternelle. En effet dans ce rêve, Joan se verra mutilée par les branches que lui envoie son mari lors de leur ballade, ou alors elle le suivra pendant qu'il lit son journal, tentant de lui donner son petit déjeuner...

L'oeuvre de Romero suit un schéma assez simple, annonce du probléme, solutions(s) possible, et resolution. Malgré ce déroulement assez classqiue, cela n'empêche pas le film de posseder une force et de délivrer son message avec brio. 

C'est lors d'une soirée ( ou plutot le rendez-vous des femmes dans le salon pour boire un thé ) que Joan entrera pour la premiére fois en contact avec la sorcellerie. De ce moment, decoulera une fascination de la part de Joan envers la sorcellerie. Aboutissant à la volonté d'en devenir une.

Joan se verra donc suivre un apprentissage assez long et fastidieux pour devenir une sorcière et c'est lors d'un dernier rite qu'elle se verra accéder a ce titre.

C'est pour ça que j'aime les films de Romero, il y a toujours plusieurs niveaux de lectures. Le film peut etre prit de diverses manières.

Prenons le tout d'abord comme un film fantastique : Joan veut devenir une sorcière et suit toutes les étapes pour en devenir une. Le film suit parfaitement ce schéma tant scénaristiquement que visuellement. L'ambiance devient de plus en plus mystique, les plans sont de plus en plus obscures et d'etranges visions font leur apparition. Si le film est prit tel quel, cela n'en fait qu'un simple film de sorcière et dans ce cas là autant retourner voir le mythique Suspiria d'Argento ! 

Mais si le film n'était que l'allégorie de l'aliénation de Joan ? Prenons le film dans ce sens...         Tout le film peut être vu comme l'avancée psychologique de Joan, son questionnement sur sa situation. Le rêve peut être vu comme la prise de conscience, la sorcellerie comme l'initiation à l'indépendance, la liberté. Joan se remet en question durant tout le film et tout ce que l'on croyait être des visions mystiques ne sont que les difficultés que rencontrent l'héroine à changer de vie. Les plans dans la maison ne sont que la représentation de la psyché de Joan. Son mari n'est au fur et a mesure plus vu comme un"mari" mais comme un agresseur, la maison est la prison de Joan. En découlera ce final ou Joan brisera complètement ses chaines en "tuant" celui qui l'empêche d'être réellement...son mari.

Pour conclure, Season of the Witch est au même titre que le sera Martin un peu plus tard, un film engagé, qui par le biais d'une situation banale tournant vers le fantastique traite d'un sujet important et fondamental, la condition féminine. Romero nous montre encore une fois que le film d'horreur/fantastique n'est pas là que pour montrer du Gore ou faire peur mais avant tout pour véhiculer un message sur notre propre condition.

Je n'ai pas trop développé le sujet sur la manière de filmer, j'ai voulu me concentrer surtout sur le personnage principal. Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire sinon.