Et ce, d'après, une étude de I'Iowa State University (voir ici). De plus, elle avance qu'entre 7 et 11% des gamers semblent développer des problèmes d'ordre pathologiques dus à leurs loisir préféré. Bon, je vois déjà certains s'agiter derrière leur clavier face à une nouvelle attaque contre le jeu vidéo sous couvert d'analyse scientifique, mais ces résultats ne sont pas incontestables, loin de là.

Ainsi, comme détaillé dans cet article de fluctuat.net, plusieurs éléments viennent entacher la crédibilité de cette étude.

Tout d'abord, la personnalité de son instigateur: le chercheur Douglas Gentil. Les intitulés de ses récents travaux sont assez éloquents: "How playing video games is related to improved laparoscopic surgical skills", "The effects of violent TV, movies, and video games on children's peer relations, aggressive and prosocial behavior", "The effects of educational TV and videos on children's prosocial behavior", j'en passe et des meilleurs. Le moins que l'on puisse dire, cet éminent chercheur ne semble pas être un hardcore gamer. Cependant, certains de ses précédents travaux ont été contestés, notamment l'orientation partisane des questionnaires soumis aux sujets des études et le choix des critères retenus pour le traitement des informations récoltées.

Ensuite, le chiffre alarmant d'un enfant sur dix dépendant est avancé, en relayant en arrière plan que l'étude a été réalisée auprès d'élèves d'établissements scolaires de Singapour. Pourtant, Les habitudes de jeux ne sont pas les mêmes dans ce pays qu'en Amérique du Nord ou en Europe.

Le plus inquiétant est que cette étude ait pu être colportée par de grands média sans véritable recul par rapport à ces allégations (moi-même, j'en ai pris connaissance dans l'Express de cette semaine). Le grand public retiendra que "ça ne peut être que vrai, vu que ce sont des scientifiques qui le disent". Et, une fois de plus, on peut s'interroger quant à la partialité des certains chercheurs et la facilité de diffusion que peuvent rencontrer leurs idées.
S'il est légitime de se poser quelques questions et d'émettre des doutes sur des affirmations faites sur un domaine qui nous tient à coeur, comment séparer le bon grain de l'ivraie dans le flot d'informations que l'on entend tous les jours et pour lesquelles on n'a pas forcément toutes les clés ?