Salut à toutes et à tous,

Cette semaine dans la chronique, on va s'intéresser à une série de jeu très populaire dans le genre versus fighting, SoulCalibur, qui vient de fêter ses 20 ans, puisque le premier jeu Soul Edge est sorti en arcade en décembre 1995.

Série connue sous le nom de Soul, les jeux vont passer de Soul Edge ou Soul Blade à SoulCalibur à partir du 2éme opus. A sa création, Namco, le développeur, était un des leaders en arcade dans les jeux de baston, avec leur système 11, derrière chaque jeu vidéo se cache une histoire, revenons à présent sur l'histoire de la série Soul. 

LE VERSUS FIGHTING AVANT SOUL EDGE

Petit plantage de décor dans le monde de l'arcade et du versus fighting, c'est en 1991 que le genre a connu une explosion dans les salles d'arcade avec Street Fighter 2 de capcom, les versus fighting en 2d devenaient aussi populaires que les jeux de plate-forme ou les shoot them up, et faisaient carrément de l'ombre aux beat them all.

  

Les portages sur console étaient le plus souvent très réussis et quand la 3D arrive dans les jeux vidéo, un sinon le premier genre à subir cette nouvelle révolution graphique, ce sont les jeux de baston.

En 1993, deux sociétés s'affrontent en arcade avec leur propre système, d'un coté, Yu Suzuki et son équipe de développement chez Sega va créer Virtua Fighter, le 1er jeu versus fighting en 3D, le style polygonal est très caractéristique de cette époque et le framerate et la réactivité sont au rendez-vous pour en faire un très bon jeu qui connaîtra un gros succés.

De l'autre coté, on a Namco, qui sortira en 1994, Tekken sur son système 11, les personnages sont plus détaillés, ainsi que les textures, on voit à quel point le matériel évolue rapidemment et les mécaniques de jeu font fortement penser aux jeux 2D précédemment sortis.

En 1995, les portages sur la playstation de Tekken augmente la popularité de la console et les jeux de combat se jouent principalement aux pieds et aux poings. Battle Arena Toshinden sera le premier versus fighting en 3D à utiliser des armes blanches dans son gameplay, même s'il existe à cette époque d'autres jeux qui utilisent des armes blanches, comme Samurai Shodown mais celui ci est en 2d.

   

Namco décide alors de concevoir un nouveau versus fighting mettant en scéne des combattants qui se mettent sur la gueule avec des armes blanches, mais le succés est timide en arcade, ce jeu c'est Soul Edge, c'est le nom japonais, puisque le jeu sera renommé pour sa version Playstation, Soul Blade en Europe, en Amérique du Nord et en Australie.

   

SOUL EDGE

Soul Edge est donc le 1er jeu de cette série, Soul Edge est en fait une épée, l'arme ultime ayant traversée les âges en s'abreuvant des âmes et de la souffrance de ses innombrables victimes. Soul Edge est aussi une épée maudite qui devient au fil du temps une légende avant de disparaître au 16éme siècle.

 

L'histoire va donc se dérouler autour de l'année 1584 et le héros principal va être un allemand nommé Siegfried Schtauffen, qui va réussir à s'emparer de Soul Edge et la malédiction va le transformer en Nightmare, devenant ainsi l'antagoniste du jeu. De nombreux autres combattants vont faire leur entrée afin de reconquérir la légendaire Soul Edge et le jeu va se présenter sous forme de combat en 1 contre 1 dans une aréne, jouable donc à 1 ou 2 joueur(s) dans une mécanique de jeu qui sera familier aux amateurs de jeux de combat en 2D.

 Rock, Taki, Sophitia Alexandra, Heshiro Mitsurugi, Li Long, Cervantes de Leon ou Voldo seront une partie des personnages jouables, chaque combattant a sa propre arme blanche, avec une variété d'attaques qui leur sont propres, le premier à gagner deux combats est le vainqueur. Les arénes sont très variées et les décors très colorés, on parcourt le monde, entre désert d'Asie, port d'Espagne, en passant par un temple grec et un château japonais, c'est divers et agréable visuellement. Les contrôles sont assez simples, un bouton pour l'attaque horizontale et deux autres pour les coups de pieds et se mettre en garde. Avec un bon timing, on peut aussi réaliser des combos complexes et chose étonnante, qui ne sera pas repris plus tard, notre arme blanche a une barre de vie qui peut descendre à 0, il ne nous restera donc que nos pieds et poings pour se battre, autant dire que ça va être difficile de gagner.

SOULCALIBUR

Avec son portage sur playstation, Soul Edge deviendra une référence dans le genre, sans doute un des meilleurs jeu versus fighting à armes blanches et devient une valeur sûre pour Namco qui ne va pas tarder à développer une suite. SoulCalibur sort finalement en 1998 en arcade sur le système 12 de Namco, puis sera porté sur la Dreamcast l'année suivante pour le lancement de la console de Sega en Amérique du Nord.

Comme je le disais dans ma chronique sur la Dreamcast, Namco n'avait pas envie, ou pas le droit tout simplement, de porter son Tekken sur Dreamcast, puisque son support, c'était la Playstation, et Namco en tant que concurrent direct dans l'arcade ne souhaitait pas faire de cadeau à Sega, et pourtant, Namco portera quand même SoulCalibur, qui démontrera les capacités de la Dreamcast, c'est simple, SoulCalibur est considéré par beaucoup comme un des meilleurs jeux de la Dreamcast et un des meilleurs jeux de combat de tous les temps, jamais un jeu de versus fighting n'atteindra une note aussi haute. La version Dreamcast sera  par ailleurs beaucoup plus belle que sa version arcade.

La plus grosse innovation de ce SoulCalibur par rapport à Soul Edge, c'est la possibilité de se mouvoir dans les 8 directions, mais les contrôles restent les mêmes, deux boutons pour frapper avec son arme, un pour les coups de pieds et le dernier pour parer les coups.

   

L'histoire se passe en 1591, Siegfried, en battant Cervantes de Leon a réussi à reprendre l'épée légendaire Soul Edge mais une nouvelle épée va faire son apparition, SoulCalibur, égale et opposée à Soul Edge, un genre de yin et de yang, SoulCalibur étant un mot portemanteau entre soul et excalibur, l'épée de la légende d'Arthur, un personnage nommé Arthur fait d'ailleurs son apparition dans le jeu, 10 persos dans le roster de départ, auquel viennent s'ajouter 9 personnages secrets. On remarque également une similarité entre les personnges de Tekken et de SoulCalibur. Gros succés critique et commercial, SoulCalibur est, comme je l'ai dit, devenu un jeu mythique de la Dreamcast avec une note de 98 sur 100 sur Metacritic, saluant aussi ses thèmes musicaux, suivi de dizaines de récompenses de la part de l'industrie vidéoludique faisant presque oublier Tekken.

 SOULCALIBUR 2

Ainsi, Project Soul, le studio interne à Namco qui est le studio qui développe la série Soul se met au travail et sortent en 2002 en arcade, SoulCalibur 2, puis l'année suivante sur les 3 consoles de 6éme génération, Gamecube, Xbox et Playstation 2. On retrouve le combat spirituel du bien contre le mal, entre Soul Edge et SoulCalibur, certains personnages ont quitté le jeu, d'autres viennent s'ajouter, mais le gameplay reste le même, du combat à armes blanches et avec l'augmentation de la puissance des consoles, SoulCalibur s'enrichit fortement, on a ainsi un roster de 19 personnages jouables qui peuvent avoir chacun 12 armes, soit au total plus de 200 armes dans le jeu, la plupart étant à débloquer par un système de gain d'argent permettant de débloquer des costumes, des cinématiques, une quinzaine d'arénes.

Particularité, chaque console va avoir droit à un personnage uniquement jouable sur sa console, ainsi, Link devient jouable sur la Gamecube. Heihachi Mishima, un personnage de Tekken devient jouable sur Playstation 2 et Spawn, un héros de comics américain devient jouable sur la Xbox. Sinon dans l'ensemble, les fondammentaux du jeu ne change pas vraiment, juste une amélioration technique et graphique.

  

SOULCALIBUR 3

On passe donc directement à 2005, avec la sortie de SoulCalibur 3 et rompant avec la tradition, la version Playstation 2 sort avant la version arcade en Europe, et le jeu ne sera porté que sur la console de Sony.

On peut noter aussi que le moteur de jeu a changé et SoulCalibur introduit un nouveau mode de jeu solo, les légendes des âmes, chaque perso posséde un scénario assez élaboré et différents choix influeront sur le déroulement de l'histoire, ponctué par de nombreuses cinématiques. Un autre mode solo, les chroniques de l'épée permet de créer un personnage et de le déplacer sur une carte comme dans un jeu de stratégie dans le but de détruire les ennemis, de gagner de l'expérience et parfois des objets, la création de perso est assez compléte avec beaucoup de combinaisons possibles. Bien sûr le mode versus n'est pas oublié, en standard, en avancé ou en spécial et le jeu compte plus de 25 terrains de jeu à travers le monde, toujours aussi bien réalisé et plus interactive que les opus précédents et trois nouveaux persos font leur apparition dans un roster comptant plus de 40 personnages.

On constate petit à petit que la série commence à avoir du mal à se renouveler et se repose sur ses lauriers, c'est pas toujours évident pour un jeu de combat d'innover, une des raisons de ce moins bon succés, c'est peut ête qu'à l'époque, Mortal Kombat, Street Fighter et Dead or Alive peuvent se jouer en ligne, alors que SoulCalibur 3 ne le propose pas.

SOULCALIBUR LEGENDS

Parallélement à la série principale, Namco va développer un genre de spin off, nommé SoulCalibur Legends pour la console Wii, qui sortira en 2007 et reprendra pour la première fois, un gameplay basé sur les beat them all. On y retrouve quelques personnages emblématiques de la série, ainsi que Lloyd Irving, le personnage principal du jeu Tales of Symphonia. L'histoire se déroule entre le tout premier jeu, Soul Edge et le deuxième jeu SoulCalibur 1 et propose un mode coopératif et compétitif en multijoueur ainsi qu'un mode solo. Ce SoulCalibur Legends ne sera pas une franche réussite critique et commerciale.

 

SOULCALIBUR 4

Donc on passe direct au SoulCalibur 4, qui sortira en 2008 sur PS3 et Xbox 360 et cette fois ci, Namco a retenu la leçon, le jeu sera jouable en ligne, un point fort, mais qui laisse de coté le mode solo, la durée de vie des versus fighting se jouent dorénavant par rapport à leur mode en ligne. On retrouve une nouvelle fois le héros Siegfried et ce sera sa dernière apparition en tant que personnage principal. On remarque que Namco attache beaucoup d'importance au background du jeu, au scénario, alors que bon, franchement, du versus fighting en ligne comme il se destine à être, beaucoup se fiche de l'histoire.

La communication devient de plus en plus numérisée et une force des jeux de baston, c'est de pouvoir sortir un trailer promotionnel à chaque personnage. Moi qui surveille un peu les trailers sur internet, je constate que c'est aujourd'hui encore le cas, comme pour Street Fighter V par exemple, chaque perso a droit à son trailer, ce qui renforce la hype autour du jeu, en 2008, ce sera déjà le cas avec SoulCalibur 4, les personnages apparaissent un à un lors de trailers sur internet et pendant des salons et conventions. En tant que guest-star, cette fois ci, on retrouve Dark Vador pour la version Playstation 3 et Maître Yoda pour la version Xbox 360, mais moyennant finance, on peut obtenir le personnage de la console concurrente sur sa console, c'est quand même bien foutu les contenus additionnels, bientôt il faudra payer pour avoir des fatalities sur Mortal Kombat, arf, pardon, c'est déjà fait.

 Mis à part, la création de perso est toujours disponible, avec toujours autant de possibilités, les différents accesoires peuvent modifier concrétement les niveaux d'attaque, de défense et les points de vie et en plus de Yoda et Dark Vador, un autre personnage de Star Wars est aussi disponible, Starkiller, un jeune apprenti disponible sur les deux consoles.

SoulCalibur a toujours été un jeu riche mais très accessible, en évitant le mot simpliste, bien au contraire, le gameplay sans véritable gros défaut satisfait toujours autant les fans de la série, qu'ils soient novices ou expérimentés, il y en a pour tout le monde avec ce SoulCalibur 4, qui rajoute pour cet opus, quelques nouveautés. D'abord, un KO critique, un genre de finish him, simple à réaliser, mais sous certaines conditions de combat, avec déclenchement de cinématique en plein combat rendant le tout très dynamique. Les armures des combattants sont aussi destructibles et n'ont pas seulement une valeur esthétique, c'est pas vraiment nouveau, mais dans SoulCalibur, ça l'est. En tout cas, le jeu est toujours aussi bon et tient tête aux autres ténors du versus fighting.

 SOULCALIBUR BROKEN DESTINY

Petite aparté avec Soulcalibur Broken Destiny, un épisode spin off sorti sur la Playstation Portable en 2009. pas de personnage Star Wars dans celui ci, mais à la place Kratos de la série God of War, ainsi qu'une création originale, avec le personnage nommé Dampierre. Le jeu reprend les principes de SoulCalibur 4, y compris la customisation d'un personnage ou la destructibilité des armures, mais par contre pas de mode histoire, ou de jeu en ligne.

 

SOULCALIBUR 5

Il faudra attendre 2012 pour voir la sortie de SoulCalibur 5, sur PS3 et Xbox360. Cette fois, Siegfried n'est plus le personnage principal, mais c'est Patroklos Alexandra, le fils de Sophitia, qui rejoint la quête de la Soul Edge et l'histoire se déroule 17 ans après les événements de SoulCalibur 4. Namco a voulu renouveler son jeu phare en sautant une génération et voir de nombreux nouveaux combattants. Pas mal de changement, d'abord sur la rapidité, le jeu est plus agressif. Ensuite, la possibilité de détruire les armures existent encore mais n'a plu autant d'incidence sur le perso qu'avant, la jauge d'âme est aussi remplacée par la jauge critique, qui permet de réaliser certains coups spéciaux, le Brave Edge, l'Edge critique ou un nouveau système de garde.

SoulCalibur 5 apporte également une bonne dizaine de nouveau personnage au casting et cette fois, l'invité spécial, c'est Ezio Auditore Da Firenze, un des héros de la série Assassin's Creed. Néanmoins, beaucoup reprocheront la disparition de certains personnages emblématiques., toujours aussi difficile de contenter tout le monde, entre innover sans rien changer pour ne pas destabiliser les fans de la série, mais heureusement, notre chère Isabella Ivy Valentine a encore pris une taille de bonnet, ces implants mammaires lui vont à ravir, donc tout va bien.

Les critiques seront mitigées, même si les notes sont bonnes. un journaliste du magazine Joystik ironisera parfaitement la situation en disant que SoulCalibur 5 est à la fois le meilleur SoulCalibur de la série, ainsi que le pire jeu SoulCalibur jamais réalisé. Le mode histoire comptera une vingtaine de chapitres principalement sur les enfants de Sophitia, les autres nouveaux persos sont écartés. Un mode arcade est aussi présent, ainsi que le mode online, qui avait été critiqué sur l'opus 4, ici, Namco s'est rattrapé, sachant que le mode online est l'avenir des versus fighting. SoulCalibur 5 se vendra tout de même deux fois moins que SoulCalibur 4, la licence perd petit à petit ses fans.

SoulCalibur a marqué de nombreux joueurs depuis 20 ans. La licence est devenue la référence des jeux de combat à armes blanches, elle a toujours misé sur un mode histoire riche et intéressant, avec des personnages venus du monde entier, entre mythologie et réalité, des persos au caradesign et au charisme incroyable. SoulCalibur avait su attirer les novices et les hardcore gamer sous une seule bannière puisque le jeu savait contenter tous les types de joueurs par son gameplay super efficace et d'une véritable profondeur, son casting de rêve, ces guest-star, sa musique, son ambiance et ses graphismes de grande qualité.

SOULCALIBUR LOST SWORDS

Mais l'histoire de la série Soul ne s'arrête pas là, puisqu'en 2014, Namco sortira Soulcalibur : Lost Swords, un free-to-play sur le Playstation Network, reprenant les élèments de SoulCalibur 5, dans un jeu solo où l'on doit looter du matériel, des armes à travers un nouveau mode Quête. 

SOULCALIBUR UNBREAKABLE SOUL

La même année, SoulCalibur Unbreakable Soul sortira pour les mobiles, sur iOS et Android où là, il s'agit plus d'un jeu de carte basé sur l'univers de SoulCalibur. Pas facile de concevoir un jeu de baston pour mobile, c'est pourquoi, chaque carte sera en fait des attaques faisant parties d'un des cinq élèments, le feu, l'eau, le vent, la lumière et l'ombre. Plus de 200 armes au total pour 150 avatars disponibles, un jeu qui ne recevra pas de très bonnes critiques.

 

Aujourd'hui, les versus fighting se décline en deux écoles, ceux qui sont restés sur des plans 2D comme Street Fighter ou Guilty Gear et ceux qui sont restés sur de la 3D. La série Soul, avec ses titres légendaires, n'auront pas été les premiers jeux en 3D, mais auront largement contribué au succés des jeux en 3D, devenant une référence, une inspiration pour bien d'autres jeux vidéo, une série qui se sera vendu à plus de 13 millions d'exemplaires depuis 20 ans, on est en effet bien loin de la série Street Fighter, qui se sera vendu à plus de 60 millions d'exemplaires, mais le créateur de la série Soul, Hiroaki Yotoriyama, peut être fier de son travail accompli...