Si vous n'avez pas lu le premier article consacré à la vidéo de gameplay co-op au Palais du Luxembourg, je vous conseille d'y jeter un coup d'oeil en cliquant ici.

Bienvenue dans cet article qui vous expose les monuments parisiens visibles dans la deuxième vidéo de gameplay de Assassin's Creed Unity montré lors de l'E3. Tout d'abord, pour vous rafraîchir la mémoire, voici la vidéo en question:

Le parcours d'Arno se passe entièrement sur l'Île de la Cité, en plein centre de Paris. Avant la Révolution, cette île regroupait beaucoup d'églises, qui ont aujourd'hui disparus, les seuls édifices religieux restant sur l'île étant la cathédrale Notre-Dame-de-Paris et la Sainte-Chapelle.

ATTENTION !! Cet article peut contenir des erreurs éventuelles au sujet du nom des rues, des monuments, etc... J'ai tout fait pour les éviter du mieux possible mais on ne sait jamais... N'hésitez pas à les signaler dans les commentaires, si vous le voulez. 

Mais avant de rejoindre Arno, concentrons-nous sur les premières images de la vidéo. Tout d'abord ce panorama de Paris avec l'Île de la Cité en premier plan:

Voici ces monuments sur un plan de 1787:

Quelques explicatifs sur ces monuments:

-Église Saint-André-des-Arts, disparue (Wikipédia): Elle a été bâtie de 1210 à 1212, probablement sur l'emplacement d'une antique chapelle (ou oratoire) bâtie par Childebert Ier, fils de Clovis au VIe siècle, même si aucune preuve archéologique ne vient étayer cette hypothèse. Délabrée lors de la Révolution, elle servira de Temple de la Raison, une religion censée remplacer le christianisme. Elle est vendue puis détruite en 1807 (image ci-dessous). Son emplacement se trouvait sur l'actuelle place Saint-André-des-Arts.

L'Église Saint-André-des-Arts lors de sa démolition en 1807

L'Église Saint-André-des-Arts sur le plan de Turgot (1739)

-Pont Saint-Michel (Wikipédia): Le pont a connu plusieurs versions depuis sa première érection en 1378. La première était en pierre, où des maisons furent rapidement lotis, ce qui était commun pour l'époque. Ce pont a été emporté par la Seine en 1408. La deuxième version, en bois, fut terminée en 1444, détruit en 1547 et en 1616. La troisième version, en pierre, a été érigée en 1623, dont les fondations sont semblables à celles du Pont du Rialto à Venise. Les maisons restèrent jusqu'en 1808. La version actuelle est construite en 1857.

Le pont Saint-Michel en 1577

Le pont de 1623 juste avant sa destruction en 1857.

Le pont Saint-Michel sur le plan de Turgot (1739)

Le pont d'aujourd'hui

-Église Saint-Germain-le-Vieux, disparue: Située sur l'actuelle Préfecture de police, l'origine de cette église est inconnue, même si on s'accorde à dire qu'il y avait une chapelle baptismale qui aurait existée depuis le Ve siècle sous le vocable de Saint Jean-Baptiste. Au IXe siècle, les reliques de Saint-Germain ont été déposées pour les protéger des Normands (Vikings). Le danger écarté, un os serait resté dans le petit édifice d'où le changement de nom. Devenue église paroissiale en 1360, elle fut agrandie en 1458. Elle a été rebâtie et agrandie au XVIe siècle, fermée en 1790 puis démolie en 1796.

L'Église Saint-Germain-le-Vieux sur le plan de Turgot (1739)

-Sainte-Chapelle (Wikipédia): Elle a été construite de 1241 à 1248 sous le règne de Louis IX, au sud du Palais de la Cité (auj. Palais de justice) dans le but d'abriter des reliques telles que la Couronne d'Épines, un morceau de la Vraie Croix et des Reliques la Passion. Elle est desservie par un collège de chanoines jusqu'en 1787. Lors de la Révolution, les reliques n'ont pas été profanés en raison de leur antiquité qui imposent le respect des révolutionnaires, mais beaucoup parmi elles disparaissent dans des conditions opaques par la suite. Après avoir été désaffectée de son culte, la Sainte-Chapelle a servi comme siège du Club de la Sainte-Chapelle (un groupement politique constitué par des membres de l'Assemblée électorale de Paris) à partir de 1790, puis comme dépôt d'archives du Palais de Justice à partir de 1797. Son état se délabre jusqu'à sa restauration entre 1837 et 1863. Sa beauté réside aujourd'hui dans les immenses vitraux d'origine.

La Sainte Chapelle à la veille de sa restauration (1837)

L'intérieur de la Sainte-Chapelle aujourd'hui

Élévation nord de la Sainte-Chapelle

-Église Saint-Éloi, disparue (Wikipédia)Sur le site, les premières traces d'occupation remontent à la période romaine au Ier siècle av. J.-C. En 635, Saint-Éloi, ministre du roi Dagobert Ier, fit construire une abbaye de femmes consacrée à Saint-Martial-de-Limoges. Les moines remplacèrent les moniales en 1107. L'église a été reconstruite au XIIe siècle, puis en 1632 par l'Ordre des Barnabites, d'où sa deuxième appellation, l'Église des Barnabites. Elle a été transformée en atelier de fonderie monétaire en 1791, puis détruite en 1858 lors des travaux du baron Hausmann sur l'Île de la Cité. La seule trace intacte de l'église est sa façade, visible devant l'Église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux dans le 4e arr. de Paris. Aujourd'hui, ses fondations sont enfouis sous la Préfecture de Police de Paris. En 2013, l'Inrap a mené des fouilles à l'occasion d'un réaménagement d'une salle de la Préfecture, ce qui a permis de mettre à jour quelques vestiges tels que des parties de la nef, du choeur et du cimetière.

L'Église Saint-Éloi sur le plan de Turgot (1739)

Fouilles archéologiques de 2013

-Cathédrale Notre-Dame-de-Paris (Wikipédia): À défaut de la Tour Eiffel qui ne sera construite qu'un siècle après la Révolution, Notre-Dame-de-Paris est l'un des bâtiments les plus célèbres de la ville de Paris. Avant sa construction, le site comportait plusieurs édifices religieux depuis l'Occupation Romaine. La première pierre fut posé en 1163 et achevé vers la fin du XIVème siècle. À la révolution, le culte catholique étant interdit, elle fut transformée en entrepôt. Depuis, son état se dégrade fortement et est délaissé par le public jusqu'à la publication par Victor Hugo de "Notre-Dame de Paris" publié en 1831, qui créa un mouvement populaire massif demandant sa restauration, le sauvant ainsi d'une destruction certaine. La restauration commença en 1845 et fut terminé le 31 mai 1864, à l'initiative des architectes Lassus et Viollet-le-Duc.

Notre-Dame-de-Paris aujourd'hui

Daguerréotype de la Cathédrale en 1840 qui montre son état délabré avant sa restauration

L'intérieur de la Cathédrale dans le jeu (trailer du 14 juillet 2014)

Un petit mot sur la présence de la grande flèche qui a fait polémique lors de la publication du teaser en mars dernier. La flèche que l'on connaît aujourd'hui n'a été érigée que pendant la restauration par Viollet-le-Duc. Mais avant cela, une autre flèche était déjà présente sur la Cathédrale, construite entre 1220 et 1230. On peut l'apercevoir dans l'image ci-dessous. Mais elle se déforma lentement en raison du vent, jusqu'à s'écrouler totalement. Elle fut démontée entre 1786 et 1792, soit juste avant et pendant la Révolution.

"Les très riches heures du duc de Berry" des frères Limbourg, enlumineurs (1485-1486)

On peut apercevoir au loin l'ancienne flèche de la Cathédrale. Une des rares preuves de sa présence

-La Bastille, disparue (Wikipédia): Plus que la Cathédrale Notre-Dame, la Bastille aura une grande importance dans le jeu, en raison de sa symbolique forte au début de la Révolution. Ironiquement, la forteresse a été construit de 1370 à 1383 sous le règne de Charles V, afin de défendre la Porte Saint-Antoine et les remparts de l'est, mais aussi pour protéger le roi en cas de révolte du peuple parisien. Son utilité militaire s'avéra malheureusement rapidement médiocre. Elle fut utilisée comme prison pour la première fois sous le règne de Louix XI au XVe siècle. Elle est transformée en Prison d'État par le Cardinal Richelieu. Jusqu'à la Révolution, de nombreuses personnalités célèbres y ont été incarcérées comme l'écrivain Montaigne (1588), le Prince de Condé (1616-1619), Voltaire, Beaumarchais ou le Marquis de Sade. Le 14 juillet 1789, la Bastille est prise d'assaut par le peuple venu chercher de la poudre après avoir récupéré des armes aux Invalides. Seuls sept prisonniers étaient présents lors de l'assaut. Cette date est aujourd'hui considérée comme symbole de la Révolution Française dont elle marque le commencement (à ne pas confondre avec la Fête de la Fédération de Paris, future Fête Nationale, dont sa date du 14 juillet 1790 est une coïncidence). Sa démolition commença le lendemain et dura 22 mois et ne fut terminée que le 21 mai 1791 (la vidéo indique l'année 1793, petit anachronisme donc...). Des miniatures de la Bastille ont été sculptées dans des pierres de l'édifice, et vendues comme souvenirs. De rares vestiges sont encore visibles, dont un reste des murs déposés Square Henri-Galli, et un morceau du fossé dans la station de métro Bastille (quai ligne 5 dir. Bobigny). 

La Bastille sur le plan de Truschet et Hoyau (vers 1550)

Plan de la Bastille

"Prise de la Bastille", par Jean-Pierre Houël

Reste des murs de la Bastille déposés Square Henri-Galli

Une miniature de la Bastille sculptée dans une pierre de la forteresse (Musée Carnavalet)

-Le Temple, disparu (Wikipédia)La Maison du Temple aura sûrement une grande importance dans le scénario de Assassin's Creed Unity. En effet, elle était le chef-lieu de la Province de France des Templiers, la faction ennemie des assassins, jusqu'à sa dissolution officielle en 1312 sur ordre de Philippe IV le Bel. Nul doute que les Templiers de la Révolution auront une histoire avec ce lieu. Elle fut construite vers 1170 lorsque l'Ordre du Temple a reçu ce terrain en remplacement du Vieux Temple, leur première résidence à l'arrière de la Place de Grève. Elle était constitué de plusieurs bâtiments et d'un cimetière, le tout entouré par un enclos. Le bâtiment le plus célèbre fut sans aucun doute la Tour du Temple, construite en 1240. Durant la Terreur, elle servit de prison pour la famille royale entre 1792 et 1795 avec entre autres Louis XVI, Marie-Antoinette et Louis-Charles de France (ou Louix XVII), qui y mourut probablement en 1795. Depuis, la Tour devint un lieu de pélerinage pour les royalistes. Pour en freiner l'essor, Napoléon Bonaparte livra la tour aux démolisseurs en 1808. Sa destruction dura deux ans. Les emplacements des tourelles de la Tour sont tracés au sol devant la mairie du 3e arrondissement, rue Eugène Spuller.

La Maison du Temple sur le plan de Turgot (1739)

Vue de la Tour du Temple (1795)

 Louis XVI à la Tour du Temple (Jean-François Garneray)

Emplacement des tourelles de la Tour du Temple, devant la mairie du 3e arrondissement

Passons désormais aux images suivantes de la vidéo:

On peut voir Louis XVI contemplant l'extérieur de Paris, probablement à partir de la Salle des Fêtes du Palais du Luxembourg (voir article précédent)

Cette scène d'exécution se déroule devant la Cour du Mai du Palais de Justice de Paris.

-Palais de Justice de Paris (Wikipédia)À l'origine, le Palais de Justice était l'ancienne Cour Royale dont sont issus le Parlement de Paris et toutes les juridictions souveraines dont le Conseil d'État, la Cour de cassation, etc... Il est situé au Palais de la Cité qui fut la résidence et le siège royal du Xe au XIVe siècle. La Sainte-Chapelle ainsi que la Conciergerie sont ceux parmi les nombreux et importants vestiges de cette époque. Le Palais a subi plusieurs incendies entre 1601 et 1776. La façade du Palais a été reconstruite entre 1783 et 1786 en stye néo-classique avec colonnade, la grille devant le Cour du Mai a été exécutée en 1776. Durant la Révolution, le Palais fut le siège du Tribunal Révolutionnaire entre le 6 avril 1793 et le 31 mai 1795. C'est de ce bâtiment que des condamnés à mort débutaient leur parcours jusqu'à la guillotine Place de la Révolution (auj. Place de la Concorde). Aucun document ne mentionne d'exécutions devant la grille de la Cour du Mai (un ajout d'Ubisoft, donc). Lors de la Monarchie de Juillet, le Palais de Justice fut agrandi mais a été incendié une dernière fois lors de la Commune en 1871, réduisant à néant ces travaux. Un ultime chantier commença en 1883, aucun grands travaux n'y a été effectués depuis 1914. Aujourd'hui, le Palais est toujours l'un des centres névralgiques du système judiciaire français. Il contient entre autres la Cour d'appel de Paris, le Tribunal de grande instance ainsi que la DRPJ au 36 quai des Orfèvres.

 Le Palais de Justice aujourd'hui, avec la grille de la Cour du Mai en premier plan

Nous rencontrons enfin Arno, contemplant la foule qui s'amasse sur le parvis de Notre-Dame. L'image est accompagnée des noms de rues et des monuments potentiels que l'on peut apercevoir:

Et les voici disposés sur un plan d'époque:

Les rues Neuve-Notre-Dame et Saint-Christophe ont été englobées lors des travaux haussmanniens en 1865, et font parties intégrantes du parvis de Notre-Dame qui est beaucoup plus large aujourd'hui. La rue Saint-Pierre-aux-Boeufs a été également supprimée durant ces travaux, créant la rue d'Arcole. La rue des Trois Canettes se trouvait à l'emplacement actuel de l'Hôpital Hôtel-Dieu.

On peut s'apercevoir avec le plan que les rues ne sont pas forcément disposés dans la même échelle dans le jeu. La rue Saint-Pierre-aux-Boeufs est reproduit à l'angle de la cathédrale alors que dans la réalité, elle était plus à l'ouest. On doit donc s'attendre à ce que la reproduction d'Ubisoft ne soit pas fidèle à 100%, ce qui est normal, peut-on dire.

-Hospice des Enfants Trouvés, disparu Il servit à recueillir les enfants abandonnés ou orphelins, nombreux à cette époque. En 1673, l'Hospice des Enfants Trouvés déménagea du Faubourg Saint-Denis vers l'Île de la Cité, dans une maison appelée la Marguerite et quelques logis du Parvis de Notre-Dame. Les installations s'avérant rapidement vétustes, il fut décidé par le Régent Philippe d'Orléans de les remplacer par un bâtiment neuf et mieux adapté, en face de la Cathédrale. Il fut inauguré en 1750, mais a été vite détourné de sa fonction première qui est d'accueillir des enfants abandonnés ou orphelins, avec l'occupation d'un étage par soixante enfants du choeur de Notre-Dame et l'introduction d'élevages de volailles et de cochons qui propagèrent des maladies mortelles aux enfants en bas âge. L'Hospice fut malgré tout présent jusqu'en 1838, année à laquelle il déménagea rue d'Enfer (auj. Avenue Denfert-Rochereau et Rue Henri-Barbusse). La bâtiment devint alors le Bureau central des Hôpitaux jusqu'à sa démolition en 1877. L'un des enfants de l'Hospice marqua l'histoire: il s'agit de Jean d'Alembert le futur encyclopédiste qui fut recueillit le 16 novembre 1717. Il était le fruit d'une liaison illégitime. Mais il fut récupéré rapidement par son père qui le plaça dans une famille d'adoption.

Remarque: Pour le moment, l'existence de ce bâtiment est beaucoup moins évidente que les autres que je vous présente dans cet article. Il se peut que le jeu n'intègre pas l'Hospice et que le bâtiment visible dans la vidéo ne soit qu'un parmi d'autres.

-Parvis de Notre-Dame (Wikipédia)Par rapport à aujourd'hui, le Parvis était bien plus étroit lors de la Révolution (1/4 de la taille actuelle). Jusqu'en 1767, devant le portail de la Cathédrale se tenait une échelle patibulaire qui servait à faire monter les condamnés à la pendaison à leur potence. Entre 1767 et 1792, un carcan, collier métallique servant à attacher un condamné pour l'exposer à une humiliation publique, le remplaça. Le parvis a été agrandie par le Baron Haussmann vers 1865, détruisant les maisons à colombages du XVe siècle. Les traces de ces habitations sont visibles aujourd'hui grâce à des pavés de couleurs claires et dans la crypte archéologique.

La rue Neuve-Notre-Dame, en direction du parvis de Notre-Dame (Eduard Gaertner, 1826)

 La crypte archéologique du Parvis de Notre-Dame

Vue aérienne du Parvis (les tracés claires à droite indiquent l'ancienne rue Neuve-Notre-Dame)

Lorsque Arno descend de la Cathédrale, on peut apercevoir furtivement un nouveau monument:

-Hôtel de Ville de Paris (Wikipédia)En juillet 1357, Étienne Marcel, prévot des marchands de Paris, fait l'acquisition de la "Maison des Piliers". C'est ici que, depuis lors, se dressera le centre des institutions municipales de Paris, encore valable aujourd'hui. En 1533, François Ier décida d'y construire un nouvel édifice qu'il commande à l'italien Dominique Boccador. La construction ne s'acheva qu'en 1628. Le nouveau bâtiment est un véritable palais de style renaissance. Un agrandissement a été effectué entre 1837 et 1848, mais l'édifice a été totalement incendié lors de la Commune le 24 mai 1871. Les archives de l'état civil parisien et la bibliothèque partent en fumée. Le bâtiment est reconstruit entre 1874 et 1882, s'inspirant largement de l'architecture renaissance de l'ancien bâtiment, et restera quasimment inchangé jusqu'à aujourd'hui. 

-Place de Grève (auj. Place de l'Hôtel-de-Ville) (Wikipédia)Sa première appellation est dû à la présence d'une ancienne grève, une sorte de plage faite de sable et de gravier. Le lieu devint rapidement un port d'accostage de bâteaux qui ravitaillaient la ville en bois, en blé et en vin. Des exécutions ont été également organisés depuis 1310, dont l'écartèlement de François Ravaillac, l'assassin d'Henri IV, en 1610. On y fêtait la Saint-Jean jusqu'en 1648, dont le feu était allumé par le roi en personne. La première exécution par guillotine a eut lieu sur cette place le 25 avril 1792. Ces exécutions y revinrent entre novembre 1794 et mai 1795. En 1803, la place a été renommée Place de l'Hôtel-de-Ville. Le nom de l'Esplanade de la Libération a été rajouté en 2013, en hommage aux libérateurs de Paris de 1944. Anecdote amusante, l'expression "faire grève" vient du fait que des hommes sans emploi attendaient sur le port afin d'être embauchés. Aujourd'hui, son sens a été déformé pour définir des employés qui arrêtent de travailler afin de revendiquer une augmentation salariale et/ou des droits sociaux.

L'Hôtel de Ville et la Place de Grève vers 1583 (Theodor Josef Hubert Hoffbauer)

L'Hôtel de Ville et la Place de Grève vers 1610 (Claude Chastillon)

L'Hôtel de Ville et la Place de Grève lors de la Révolution (Trailer CG d'AC Unity)

L'ancien Hôtel de Ville après l'incendie de 1871

L'Hôtel de Ville aujourd'hui

Mêlé à la foule, Arno est désormais sur le parvis de Notre-Dame. On peut apercevoir un bâtiment qui sera probablement l'Hôtel-Dieu (à confirmer):

-Hôtel-Dieu de Paris (Wikipédia): Plus ancien hôpital parisien encore existant, il a été fondé en 651 par l'évêque Saint-Landry. Au XVIe et XVIIe siècle, l'hôpital servait plus à enfermer les pauvres qu'à les soigner. Ce n'est que vers la fin du XVIIIe siècle qu'il est considéré comme une machine à guérir, notamment grâce à la progression de la médecine et les idées prônées par le Siècle des Lumières sur le milieu hospitalier. En 1772, une grande partie a été détruit par un incendie. Ce fut l'occasion de modifier certaines constructions. Jusqu'en 1878, l'Hôtel-Dieu occupait le côté sud du Parvis de Notre-Dame. C'est la même année, au moment des travaux sur l'Île de la Cité par le baron Haussmann, qu'il déménagea vers l'emplacement actuel, cette fois-ci sur le côté nord du Parvis.

"L'incendie de l'Hôtel-Dieu, en 1772" (Génillion - Musée Carnavalet)

L'ancien Hôtel-Dieu en 1834

L'Hôtel-Dieu aujourd'hui

Arno peut enfin commencer son parcours. Voici son tracé sur le plan de 1787 (cliquez sur l'image afin de l'agrandir et voir plus clair):

Le jeu ne respectant pas forcément la véritable configuration des rues dans le passé, j'ai dû faire quelques distorsions sur le tracé d'Arno pour l'adapter au plan. Toutes mes excuses donc...

Voici quelques descriptifs de chacune des images de la vidéo de gameplay. L'état ou le nom actuels des rues citées ci-dessous sont écrits entre parenthèses.

IArno contemple la foule devant la Cathédrale.

II - Il commence à poursuivre un voleur à l'entrée de la rue Saint-Pierre-aux-Boeufs (rue d'Arcole) avant d'entrer dans une habitation où un meurtre a été commis.

III - Il s'engage dans la rue du Chevet-Saint-Landry (rue d'Arcole)

IV - Il entre dans un bâtiment pour trouver sa cible, le Capitaine Xavier.

V - Aps avoir obtenu la nouvelle position du Capitaine Xavier, Arno s'engouffre dans une auberge après être sorti par le toit.

VI - Se trouvant désormais dans la rue des Marmousets (disparue, englobée dans l'Hôtel-Dieu), Arno traverse les rues de la Lanterne à droite et de la Juiverie à gauche (toutes les deux rue de la Cité), avant d'entrer dans la rue de la Vieille Draperie (rue de Lutèce).

VII - Il suit le Capitaine Xavier, toujours dans la rue de la Vieille Draperie. Il est bien gardé...

VIII - Décidant de le surprendre par les airs, Arno monte sur les toits et longe la rue Saint-Barthélémy (boulevard du Palais) afin d'atteindre les parois du Palais de Justice.

IX - Il atteint enfin sa cible, devant la grille de la Cour du Mai du Palais de Justice. Sa mission est terminée et réussie.

D'autres monuments sont visibles durant le parcours de notre cher Assassin franco-autrichien. Voici une image prise entre les étapes IV et V:

-Salle des Pas Perdus du Palais de Justice de Paris (source)Le Palais de la Cité devenant trop étroit aux yeux de Philippe IV le Bel, celui-ci décida de l'agrandir jusqu'au bras nord de la Seine. Ainsi, la Salle des Pas Perdus fut construite en 1298. Dès lors, le Roi décida de l'orner de statues en bois représentant l'entière lignée des Rois de France. Tous ont été brûlées lors de l'incendie de 1601. La Salle a été également incendiée en 1618, 1776 et en 1871. La version actuelle a été construite en 1875 par les architectes Joseph-Louis Duc et Étienne-Théodore Dommey. Des libraires y installèrent leurs étals entre 1618 et 1853. Jusqu'à la Révolution, elle servit de lieu de réception pour des grandes fêtes à l'occasion de conférences diplomatiques ou d'alliances entre couronnes. Aujourd'hui, elle symbolise la transition entre le monde extérieur et le monde judiciaire: c'est ici que avocats et clients s'entretiennent avant d'entrer dans la salle d'audience, et c'est également en ces lieux que les journalistes interviewent les protagonistes d'une affaire.

La Salle des Pas Perdus aujourd'hui

-Tour de l'Horloge du Palais de la Cité (Wikipédia)Haute de 47m, elle fut érigée entre 1350 et 1353 par le Roi Jean II le Bon, et joua le rôle de guet pour la sécurité du Palais de la Cité. C'est dans cette tour que la première horloge publique a été accueilli à Paris, en 1370. Un cadran extérieur a été ajouté à la demande la municipalité en 1418, afin "que les habitants de la ville puissent régler laurs affaires de jour comme de nuit". Le cadran actuel date de 1585, sous le règne d'Henri III, du sculpteur Germain Pilon. Plusieur restaurations du cadran ont été effectués, dont la dernière en date s'est déroulé entre 2011 et 2012.

La Tour de l'Horloge aujourd'hui (2012)

L'Horloge aujoud'hui (2012)

Après l'assassinat, on peut rapidement apercevoir un dernier monument lorsque la caméra monte au-dessus des toits:

-Le Panthéon (Wikipédia): C'est en 1744, à Metz, que Louis XV fit le voeu de bâtir une église dédiée à Sainte-Geneviève si il survivait à une grave maladie. Une fois guéri et de retour à Paris, le Roi ordonna sa construction en lieu et place de l'Abbaye Sainte-Geneviève, alors en ruine. En 1755, l'architecte Jacques-Germain Soufflot a été désigné pour la construction. La construction prit du retard en raison de difficultés financières et de la mort de l'architecte en 1780. Il n'est achevé qu'en 1790 par ses associés. Le 4 avril 1791, l'Assemblée Nationale décida de l'utiliser comme nécropole aux personnalités exceptionnelles qui auront contribué à la grandeur de la France. Durant une grande partie du XIXe siècle, l'édifice alterna entre lieu de sépulture pour grandes personnalités (Panthéon) et lieu de culte (Église Sainte-Geneviève), voire les deux en même temps. Ce n'est qu'en 1885, lors de l'inhumation de Victor Hugo, que sa fonction religieuse disparaît définitivement, laissant place à celle actuelle, qui est d'accueillir les sépultures de grands hommes honorés par la République.

Le Panthéon en 1792

Vue Panoramique de l'intérieur du Panthéon

Le Panthéon aujourd'hui

L'article touche désormais à sa fin, j'espère que ce petit voyage dans le Paris révolutionnaire vous a plu. Si c'est le cas, que vous soyez Templiers ou Assassins, n'hésitez pas à le partager et/ou à laisser un commentaire, ça me fera grandement plaisir!

À bientôt, et n'oubliez pas: Rien n'est vrai, Tout est permis!