L’ambition d’Electronic Arts d’être acteur dans le cloud gaming questionne journalistes et analystes de marché. Sa position d’éditeur de premier plan, cumulée au lancement de son service de diffusion de jeu en nuage risque de priver la concurrence de titres décisifs. Ce que le numéro deux mondial de l’édition dément.

C’est à Ken Moss, responsable de la branche technologie chez EA de jouer un rôle de diplomate qui ressemble davantage à celui de pompier-pyromane. Ce dernier jure pourtant la main sur le cœur que Project Atlas « n’entrera pas en concurrence avec xCloud. Ce n’est pas notre objectif » , se défend le responsable. Pour preuve, Madden NFL 20, pièce maîtresse du catalogue d’EA, est venue grossir la liste des cinquante titres accompagnant la commercialisation de xCloud. Trois autres titres majeurs devraient suivre « dans les prochains mois » , insiste-t-il.

Alors Project Atlas, une plateforme propriétaire au périmètre confidentiel ? « Nous transférons nos jeux sur le cloud et transmettons les connaissances acquises à nos studios » , explique K. Moss. L’idée est d’adapter à ces nouvelles technologies d’informatique à distance, les produits et services de l’éditeur : « nous sommes en phase d’expertise, nous cherchons à connaître la meilleure façon de faire évoluer nos plates-formes principales, telles que Frosbite, nos logiciels, et l’IA », précise-t-il.

Selon lui, restreindre à son service de jeu en nuage son portefeuille de titres serait un non sens économique tant les potentialités commerciales sont immenses. « Un milliard de joueurs supplémentaires à travers le monde » apportera de nouvelles opportunités de marché. Fidèle à sa culture d’entreprise conquérante, EA se doit « d’être en première ligne, mais aussi acquérir les fondamentaux afin de modifier la façon dont nous développons les jeux à l’intérieur de ces nouvelles frontières ».