A un an de leur lancement commercial respectif, les consoles Xbox Scarlett et PlayStation 5 ont-elles d’ores et déjà perdu la bataille de la course à la puissance ? C’est en creux ce que Jade Raymond, accessoirement VRP de charme en plus de ses fonctions de dirigeante du pôle Stadia Games & Entertainement, souligne dans les colonnes du magazine économique GI.biz.

Quelques jours seulement nous séparent du lancement de Stadia, les sourires ultra-bright des officiels se crispent et les discours deviennent plus agressifs. D’ordinaire très lisse, J. Raymond lance quelques piques à destination d’une concurrence figée dans le temps. La force de frappe éditoriale développée en interne et autre exclusivité arrachée au nez de ses compétiteurs donneront le change à Stadia. L’effet ‘’vitrine technologique’’ – argument marketing décisif, est évidemment recherché : « nos exclusivités ne seront pas transposables techniquement sur d’autres formats », glisse la dirigeante.

Selon elle, cette promesse repose sur la possibilité de mettre à profit les centres de données de Google afin d’effectuer des calculs complexes en temps réel qui échappent aux consoles domestiques, même de prochaine génération. « Un jeu à la physique simulée dans toutes ses composantes représente un lointain objectif depuis que le jeu Trespasser a été imaginé il y une vingtaine d’années, cependant nous disposons enfin d’une plateforme suffisamment puissante pour proposer certaines de ces expériences » assure J. Raymond. Le phénomène mental du ‘’suspension of disbelief’’ serait donc bientôt de l’histoire ancienne…

Autre promesse interdite aux adversaires de Stadia, le redimensionnement progressif du jeu massivement multi-joueurs (ou l’anglicisme MMO). Grâce à la technologie de serveur distribué, « Stadia sera en mesure de gérer un mode multijoueur complexe fédérant des dizaines de milliers de joueurs évoluant dans un univers sophistiqué ». Chaque changement effectué par le joueur se répercutera « en quelques microsecondes » voire instantanément à tous ses partenaires humains, << vous n’êtes pas en capacité de le faire sur un dispositif classique » , abondait Phil Harrison en avril dernier, lors de son premier grand oral introduisant officiellement Stadia dans la cour des grands.

La responsable de la branche Stadia G&E va même plus loin en évoquant le projet Duplex, introduisant une IA dotée d’un langage naturel épatant de réalisme. Pour illustrer son propos, Jade Raymond évoque des « interactions humaines crédibles » en lieu et place d’une chaîne de dialogues répétée, capables de simuler parfaitement la présence d’un joueur.

Pour éviter de tomber dans la surenchère, propre au contexte de guerre des consoles, la dirigeante tempère son enthousiasme en rappelant la jeunesse de l’architecture cloud. Bien que le joueur ne plongera pas immédiatement dans un monde virtuel aux folles promesses décrites plus haut, « il n’attendra pas quatre ans », c’est-à-dire la durée de vie technologique d’une console, « pour avoir accès à cette offre ludique exclusive et passionnante ».