Les éditeurs semblent diversement appréhender l’avènement du cloud gaming. Si le président de Take2 accueille avec quelques réserves cette tendance de fond, le responsable de Quantic Dream exprime un vif enthousiasme.

Libérée du contrat d’exclusivité lié avec Sony, cette pépite française poursuit sa mue en devenant éditeur agnostique. Son visage médiatique voit en la flexibilité de cette technologie autant d’occasion de jouer que de réaliser des économies substantielles.

Selon lui, le jeu en nuage est sans appel « la prochaine révolution » qui frappera l’industrie dans son ensemble. En plus de bouleverser les forces en présence, David Cage estime que les développeurs tireront avantage de l’universalité des supports. « Ce qui signifie que l’arbitrage financier favorisera les dépenses affectées à la qualité du jeu plutôt qu’au (casse-tête) de sa compatibilité » s’enchante-t-il dans les colonnes de Dualshockers.com.

Interrogé sur l’entrée fracassante de Google avec l’offre Stadia, David Cage souhaite que ce nouvel entrant, à l’image des autres acteurs, puisse rendre sa « plateforme unique. Le contenu est roi : le prétendant au leadership sera dans l’obligation de proposer un catalogue de titres exclusifs ». Sous peine de ressembler à une coquille vide, sans identité propre.

Avec son physique de gendre idéal, Strauss Zelnick, exprime depuis les hauteurs de son poste de PDG de Take-Two Interactive, une opinion tempérée par un modèle d’abonnement qui reste à définir. « Nous sommes ouverts d’esprit » tient-il d’emblée à rassurer lors d’une récente conférence financière qui accompagne traditionnellement la publication des résultats trimestriels de l’éditeur nord-américain. Il poursuit : « Je n’ai jamais caché mon scepticisme (…) le streaming est évidemment capital mais son modèle commercial tarde à être défini ». Cet attentisme ne se révèle être en aucun cas une forme de désintéressement car « nous voulons être là où se trouve le consommateur ».

Alors quoi ? « Tout modèle économique repose sur un équilibre entre les intérêts bien compris des consommateurs et producteurs ». Sinon ? « Cela ne fonctionnera pas » tranche-t-il.