A marche forcée, le monde informatique devait s’adapter jadis aux normes dictées par Microsoft. Ce temps est désormais révolu. Après quelques pertes de marché plus tard et une valse sans précédent de ses hauts dirigeants, le géant de Redmond parle désormais de partenariat industriel pour afficher ses nouvelles résolutions conditionnées par l’avènement du Cloud.

Et à quel autre contrat de confiance se référer sinon celui noué avec Sony pour vanter les bienfaits mutuels de ce nouveau positionnement ? « Tout est piloté par Sony, assure droit dans ses bottes Satya Nadella dans les colonnes de Forbes. Après une phase de veille concurrentielle, Sony s’est orientée vers une entreprise de confiance ». Grâce à la qualité d’expertise de Microsoft dans ce domaine, « nous sommes en mesure de fournir le meilleur travail » au bénéfice du géant de l’électronique grand public.

Sony représente une belle prise mais elle n’est pas la seule. A son palmarès, Microsoft ajoute Ubisoft, Tencent, Mojang pour ne citer qu’eux. « Le nombre de sociétés de jeu vidéo utilisant nos services est en constante augmentation » abonde Nadella. Peu importe leur taille, le rapport de force reste sociable. Si bien que l’homme fort de Microsoft parle – peut être un peu vite, de fin de la « guerre des consoles ».

A cette courtoisie de façade s’ajoute la dématérialisation des supports ? Si Microsoft se veut le chantre du cloud gaming et des services en ligne diversifiés (Game Pass…), le géant américain n’en oublie pas moins cette franche de joueurs foncièrement attachés aux consoles dédiées. « Le salon n’est plus le seul endroit pour jouer, mais il reste un lieu extrêmement important (…) nous allons continuer à en proposer car nous savons qu’il existera toujours un public pour » s’accorde-t-il à dire.

Une récente étude à mis en évidence le faible intérêt des joueurs européens pour le jeu en nuage alors que les grands acteurs de l’industrie vidéoludique investissent des milliards dans cette technologie d’informatique à distance appelé à supplanter le support dédié. Le marché n’est visiblement pas encore prêt mais la dynamique est là. Si bien que pour ménager la chèvre et le chou, Nadella préfère parler du cloud gaming comme « extension » à la console physique afin de rassurer les joueurs réticents à jouer sur supports indifférenciés.