Le président de Nintendo a laissé récemment entrevoir le scénario d’une sortie du marché des consoles physiques. Pas dans le sens d’une capitulation à la manière d’un Sega, non. Une sortie par le haut, celle dont les deux précédents dirigeants du constructeur ont toujours rêvé sans avoir pu matérialiser cette décision délicate. Avec l’éclosion du cloud gaming, les conditions semblent enfin réunies…

Bien que limité, le concept polyvalent de la Switch intègre déjà cette idée de jeu vidéo déporté. Celle-ci s’est naturellement étendue au jeu en streaming avec comme ports étendards Resident Evil 7 et Assassin’s Creed Odyssey, concrétisant le partenariat surprise signé entre Nintendo et Capcom puis l’éditeur Ubisoft. Le versant technique a été assuré par la société taïwanaise Ubitus pour laquelle le numéro trois mondial a adressé quelques pépites de son catalogue. Cette dynamique « a considérablement renforcé le marché du jeu en nuage au cours des 18 derniers mois » , souligne l’analyste Harding-Rolls d’IHS Market.

Si bien que cet engouement manifesté par Nintendo propulse le constructeur à la seconde place (après Sony mais avant Yahoo Japon) d’après les conclusions du cabinet d’études de marché. Le marché domestique ne serait qu’un pied à l’étrier : « Nintendo envisage probablement d’élargir son offre hors Japon avec la collaboration d’Ubitus. Cette société, dont l’intention est de se développer à l’international, a dernièrement conclu un accord avec Microsoft afin d’accéder à ses centres de données ». Par l’intermédiaire de la pépite taïwanaise, Nintendo se rapproche donc du géant américain.

Plus question de prendre le train en marche, l’établissement chaotique du jeu en ligne a laissé visiblement des traces. Le cloud gaming représente une étape cruciale prise très au sérieux par le jeune dirigeant dont la légitimité dépendra la capacité de Shuntaro Furukawa à poursuivre la transformation de Nintendo. Rares sont ceux qui imaginaient la maison-mère de Mario arrivée en seconde position.